M. Craig Moore

Ph. D., professeur adjoint en neurosciences

photo of Dr. Craig Moore

M. Moore dirige un laboratoire qui se trouve dans les locaux du Centre des sciences de la santé de la Faculté de médecine de l’Université Memorial de Terre-Neuve. Actuellement, il consacre ses travaux à l’élaboration de nouveaux traitements destinés à enrayer la progression de maladies neurodégénératives, telle la sclérose en plaques (SP). M. Moore et son équipe espèrent découvrir de nouveaux marqueurs dans le sang et le cerveau dont l’étude permettra de déterminer la façon dont l’inflammation influe sur la dégénérescence et la réparation des tissus cérébraux. À partir d’échantillons sanguins prélevés chez des personnes atteintes de SP, les chercheurs s’emploient à isoler le plasma et divers types de cellules immunitaires et à évaluer dans quelle mesure les réponses immunitaires et inflammatoires diffèrent chez les personnes vivant avec la SP par rapport au reste de la population. Grâce à des fonds provenant de la Société canadienne de la SP, des IRSC, du Programme des chaires de recherche du Canada, de la Fondation canadienne pour l’innovation et de la Research Development Corporation of Newfoundland and Labrador, le laboratoire que dirige M. Moore est doté d’un équipement sophistiqué – comprenant microscopes et caméras de pointe – et fait appel à de nouvelles technologies destinées à révéler la manière dont certaines cellules présentes dans le cerveau participent aux mécanismes de détérioration et de réparation des tissus. M. Moore espère que les travaux de recherche menés dans son laboratoire permettront la découverte de nouveaux médicaments pour le traitement de la SP cyclique et des formes progressives de cette maladie.

Questions et réponses avec M. Moore

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

J’ai commencé à m’intéresser à la recherche sur la SP durant mes études de deuxième cycle. Mon mentor au doctorat, qui était une personne très énergique, avait un lien personnel avec la SP. Il m’a offert la possibilité de mener des travaux de recherche sur la SP dans son laboratoire, aux côtés d’universitaires établis et de scientifiques à l’œuvre dans l’industrie pharmaceutique. J’ai continué de faire de la recherche sur la SP dans le cadre de mes études postdoctorales aux États-Unis et au Canada, m’impliquant de plus en plus auprès des personnes atteintes de SP et de la communauté scientifique au fil du temps.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

Mon travail au laboratoire comporte deux volets qui m’apportent beaucoup de satisfaction. Il s’agit tout d’abord de l’analyse des données recueillies. Il n’y a rien de plus gratifiant que d’achever un processus d’expérimentation – dont la conception peut s’être échelonnée sur plusieurs années – et de finalement valider ou écarter une hypothèse. L’autre volet que j’apprécie beaucoup est celui qui consiste à enseigner à des étudiants, à les former à diverses techniques ainsi qu’à leur apprendre à mener des travaux suivant une méthode scientifique donnée. Les stagiaires avec qui je travaille sont formidables, et je trouve très satisfaisant le fait de les entendre interagir et discuter de leurs projets avec tant d’enthousiasme. J’éprouve alors de la fierté. Quant au plus grand défi qui se pose, je répondrais qu’il s’agit du financement de mes travaux.

Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?

À l’Université Memorial, j’ai commencé à collaborer avec plusieurs de mes collègues du domaine clinique à l’occasion de travaux de recherche fondamentale et clinique en lien avec la SP. Alors que j’étais encore stagiaire, j’ai eu la chance de travailler aux côtés de neurologues, de neuropathologistes et de neurochirurgiens, ainsi que d’apprendre à concevoir des projets de recherche uniques que je poursuis actuellement en tant que chercheur indépendant. Au Canada, nous pouvons heureusement compter sur une communauté scientifique solidaire qui se consacre à l’étude de la SP et qui accorde une grande importance à la collaboration entre chercheurs et à la formation des stagiaires. Compte tenu de l’intérêt croissant pour la recherche axée sur le patient, il importe que nous continuions de mobiliser cliniciens et patients.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

En bref, il est absolument indispensable. Étant en début de carrière, je me trouve souvent en concurrence avec d’autres laboratoires et chercheurs du monde entier bien établis lorsqu’il s’agit d’obtenir du financement pour mes travaux de recherche. En ce qui me concerne, les possibilités de financement par d’autres organismes subventionnaires – tels les IRSC – sont actuellement au plus bas. Le soutien que m’apporte la Société canadienne de la SP me permet d’accroître les capacités de mon laboratoire sur le plan scientifique ainsi que de multiplier les possibilités et les projets de recherche au profit des étudiants et des stagiaires qui, à l’avenir, travailleront avec moi.