Une nouvelle étude démontre que le virus d’Epstein-Barr est associé à l’apparition de la sclérose en plaques, suscitant

ainsi l’espoir au sein de la collectivité de la SP

Des chercheurs ont analysé des échantillons sanguins et des données cliniques issus d’une cohorte constituée de plus de 10 millions de militaires états-uniens et collectés sur une période de plus de 20 ans. Leurs constatations tendent fortement à montrer que le virus en question constitue un facteur déclencheur de la SP

TORONTO (ONTARIO), le 18 janvier 2022. – Dans le cadre d’une vaste étude longitudinale, une équipe de chercheurs de l’Université Harvard ont obtenu des résultats probants qui démontrent que le virus d’Epstein-Barr (VEB) constitue un facteur déclencheur important de la SP. Cette étude a permis de démontrer que les sujets infectés par ce virus présentaient un risque 32 fois plus élevé que les autres personnes d’avoir un jour la SP, alors qu’aucune augmentation du risque de SP n’a été constatée en lien avec d’autres virus.

La sclérose en plaques serait attribuable à une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Les résultats de l’étude dont il est ici question constituent les éléments de preuve les plus significatifs dont on dispose à ce jour quant au fait que le VEB constituerait – en tant que facteur environnemental de la SP – l’une des principales causes ce cette maladie ou un élément déclencheur de celle-ci.

Le Canada présente l’un des plus forts taux de SP du monde : environ 90 000 personnes sont aux prises avec cette maladie auto-immune dans notre pays. La SP survient lorsque le système immunitaire prend pour cible la myéline, soit la gaine protectrice des fibres nerveuses, qui subit ainsi de l’inflammation dont résulte la formation de lésions qui peuvent entraver la transmission des signaux nerveux entre le cerveau et l’organisme. Cette perturbation de l’influx nerveux peut entraîner des troubles de la vision, de la mémoire, de l’équilibre et de la mobilité.

Le VEB est un agent pathogène répandu : selon les estimations, 90 p. 100 des adultes sont infectés par ce virus au cours de leur vie. Le VEB est la cause principale de la mononucléose, maladie infectieuse communément appelée « maladie du baiser ». Bien qu’il n’entraîne pas l’apparition de la SP chez toutes les personnes qui l’ont contracté, ce virus est depuis longtemps soupçonné d’être un facteur de risque environnemental de la SP.

Les chercheurs qui ont mené l’étude en question ont examiné des données portant sur une cohorte constituée de plus de 10 millions de militaires états-uniens et ayant été collectées durant deux décennies. Environ 5 p. 100 de ces militaires (soit plusieurs centaines de milliers de personnes) n’étaient pas porteurs du VEB lorsqu’ils ont été recrutés par les forces armées, et 955 militaires ont finalement reçu un diagnostic de SP. De plus, en examinant 801 cas de sclérose en plaques au sein de la cohorte à l’étude, les chercheurs ont constaté qu’un seul sujet atteint de SP ne présentait aucun indice d’une infection par le VEB.

Les résultats de l’étude ont démontré que les personnes qui avaient été infectées par le VEB étaient 32 fois plus susceptibles que les autres sujets de recevoir un diagnostic de SP. Les chercheurs ont également constaté une augmentation des taux sériques de chaîne légère des neurofilaments – biomarqueur de la pathologie et de la neurodégénérescence liées à la SP – suivant une infection par le VEB, ce qui donne à penser que l’infection par ce virus précède l’apparition de la SP.

Le Dr Alberto Ascherio, auteur principal de l’étude, a mentionné que les résultats de l’étude « semblent fortement indiquer » que le VEB constitue « une cause et non une conséquence de la SP ». De nombreux autres chercheurs ont abordé avec optimisme les retombées potentielles de cette étude pour la recherche et les interventions à venir.

Des chercheurs du monde entier s’intéressent au lien pouvant exister entre le VEB et la SP. La Société de la SP finance pour sa part une étude menée par M. Marc Horwitz, Ph. D., de l’Université de la Colombie-Britannique, qui cherche à comprendre la façon dont le VEB influe sur la SP et les mécanismes sous-jacents à l’apparition et à la progression de cette maladie.

« Cette étude contribue à l’élargissement des connaissances sur le VEB, de même que sur les facteurs de risque de la SP et les déclencheurs de cette maladie », explique Pam Valentine, présidente et chef de la direction de la Société canadienne de la SP. « Bien que nous devions continuer d’approfondir notre compréhension de la biologie ou des mécanismes d’action de ce virus et du rôle de ce dernier dans l’apparition de la SP, ou encore des raisons qui expliquent pourquoi certaines personnes seulement ayant contracté le VEB reçoivent un diagnostic de SP, les résultats de cette étude sont porteurs d’espoir quant aux nouvelles stratégies d’intervention et approches qui permettront de cibler le VEB. »

Il importe de noter que même si le VEB peut intervenir dans le déclenchement de la SP, il est possible que d’autres facteurs de risque, tels une carence en vitamine D ou le tabagisme, influent sur l’apparition de cette maladie ou contribuent au déclenchement de celle-ci.

Pour en savoir plus à ce sujet ou pour faire un don afin de soutenir la recherche sur la SP, rendez-vous à scleroseenplaques.ca.

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À propos de la sclérose en plaques et de la Société canadienne de la SP

Le Canada affiche l’un des taux de sclérose en plaques les plus élevés du monde, et, chaque jour, douze Canadiens en moyenne apprennent qu’ils ont la SP. La sclérose en plaques est une maladie auto-immune chronique ciblant le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). La SP est considérée comme une maladie épisodique, c’est-à-dire qu’elle se caractérise par la survenue de troubles invalidants dont la gravité et la durée varient et qui sont souvent suivis par des phases de rémission. Cette affection peut aussi se présenter sous une forme progressive. Elle se manifeste généralement chez des personnes âgées de 20 à 49 ans, qui en subiront les effets imprévisibles toute leur vie. La Société de la SP procure du soutien et de l’information aux personnes qui ont la SP ou qui sont touchées par cette maladie et elle défend les droits et les intérêts de ces gens. Elle subventionne par ailleurs la recherche sur la cause et le remède de la SP en vue de nous rapprocher d’un monde sans SP. Pour obtenir plus d’information sur la sclérose en plaques ou sur la Société de la SP, pour vous impliquer auprès de notre organisme ou pour faire un don afin de soutenir les personnes de notre pays atteintes de SP et leurs proches, rendez-vous à scleroseenplaques.ca ou composez le 1 800 268-7582.

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PERSONNE-RESSOURCE :

Ian Royer

Directeur des relations publiques et des communications stratégiques

Société canadienne de la SP 
437 290-8810
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