M. Michael C. Levin

Professeur, Université de la Saskatchewan
 

Photo of Dr. Levin

Michael C. Levin, M.D., est le premier titulaire de la chaire de recherche clinique sur la sclérose en plaques de la Saskatchewan. Il est professeur de neurologie et d’anatomie, de physiologie et de pharmacologie à l’Université de la Saskatchewan. Le Dr Levin a obtenu un baccalauréat ès sciences spécialisé en chimie avec mention de l’Université George Washington et un doctorat en médecine de l’Université d’État de Pennsylvanie avant de suivre une formation en neuroscience fondamentale au Salk Institute sous la supervision du Dr Max Cowan et de Paul Sawchenko, Ph. D. Il a ensuite fait sa résidence en neurologie au New York Hospital/Cornell Medical Center et au Memorial Sloan Kettering Cancer Center, où il a été dirigé par les Drs Fred Plum et Jerry Posner et est devenu résident en chef en neurologie, toujours sous la supervision de ces deux mentors. Puis, il a effectué un stage de recherche postdoctoral sur la sclérose en plaques (SP) au service de neuro-immunologie du National Institute of Health, où il a été encadré par le Dr Henry McFarland et Steve Jacobson, Ph. D. 
    
Le Dr Levin a par la suite été engagé à l’Université du Tennessee à Memphis, où il a gravi les échelons et obtenu un poste de professeur titulaire, a été nommé chef du service de neurologie du Memphis Veterans Affairs Medical Center, et a dirigé la clinique de SP. C’est là qu’il a mis sur pied un programme de recherche translationnelle axé sur le rôle que jouent les protéines de liaison dysfonctionnelles de l’ARN dans la pathogénie de la neurodégénérescence en cas de SP et chez des modèles animaux de SP. Ses travaux ont fait l’objet de publications dans diverses revues scientifiques, dont les suivantes : New England Journal of Medicine, Nature Communications, Nature Medicine, Glia, Annals of Neurology, Neurology, Journal of Comparative Neurology, et Journal of Neuroscience Research. Il a reçu plus d’une trentaine de prix d’excellence universitaire, et ses travaux ont été reconnus par la National Multiple Sclerosis Society (organisme états-unien de la SP), l’Académie américaine de neurologie, et la Society for Neuroscience (organisme regroupant des scientifiques et des médecins du monde entier dont la recherche et les travaux sont axés sur l’étude du cerveau et du système nerveux).

À l’Université de la Saskatchewan, l’équipe du Dr Levin a découvert qu’une protéine de liaison de l’ARN appelée ribonucléoprotéine nucléaire hétérogène A1 (RNPnh A1) est dysfonctionnelle dans les cellules nerveuses des personnes atteintes de SP. Cette anomalie a pour conséquence la mort des cellules nerveuses, dont résulte l’apparition d’incapacités permanentes. Grâce à une approche novatrice, le Dr Levin et son équipe sont parvenus à identifier divers médicaments pouvant normaliser l’action de RNPnh A1 au sein des cellules nerveuses, ce qui a eu pour effet non seulement de prévenir la mort de ces cellules, mais aussi de favoriser leur régénération! Ces nouveaux médicaments – pour lesquels une demande de brevet a été déposée et qui feront l’objet d’essais cliniques – ont été conçus pour prévenir les incapacités et améliorer la qualité de vies des personnes atteintes de SP.

Le Dr Levin est marié depuis plus de 30 ans à Audrey Zucker-Levin, Ph. D., laquelle poursuit une carrière universitaire comme physiothérapeute. Il est le père de deux garçons athlétiques. Il est un passionné de voile et il pratique la plongée sous-marine.
 

Question et réponses avec M. Levin

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP?

L’objet de mes travaux de recherche est la neurodégénérescence – soit la détérioration et la mort des cellules nerveuses et de leurs prolongements, appelés « fibres nerveuses » ou « axones ». La neurodégénérescence est un processus important, car elle est à l’origine de l’aggravation de l’état des personnes atteintes de SP (progression de la maladie) et de l’instauration d’incapacités permanentes.

Je dois mon intérêt pour la SP à deux choses : ma formation initiale en neurosciences et l’inspiration que m’ont insufflée les personnes atteintes de SP que j’ai rencontrées durant mon stage en neurologie à l’Hôpital presbytérien de New York.

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Le fait est que de nombreuses personnes atteintes de SP voient leur état s’aggraver continuellement, ce que je trouve inacceptable. Étant donné que des centaines d’articles scientifiques rapportent que la neurodégénérescence constitue la cause sous-jacente de l’aggravation de la SP, je suis déterminé à comprendre pourquoi ce phénomène se produit ainsi qu’à mettre au point des médicaments qui inhiberont celui-ci.

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?

J’ai pour objectif de mettre au point de nouveaux médicaments qui inhiberont la neurodégénérescence, réduiront la progression de la SP et stopperont cette maladie!

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?

Ce qui me plaît le plus de la recherche, ce sont les découvertes que nous faisons. Dans notre laboratoire, nous avons découvert quelque chose de très important dans le contexte de la SP, à savoir le dysfonctionnement d’une protéine appelée RNPnh A1, présente dans les cellules nerveuses. En fait, cette protéine se trouve confinée dans une partie des cellules nerveuses où elle ne devrait pas être, à savoir le cytoplasme. Nous avons conçu des médicaments qui libèrent la protéine RNPnh A1 du cytoplasme et permettent à celle-ci de migrer vers le noyau des cellules nerveuses, où elle devrait être. Lorsque cette migration se produit, les cellules nerveuses ne dépérissent plus et commencent à se régénérer.

Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?

Notre équipe se trouve à un stade crucial de ses travaux de recherche, et sans le soutien financier de SP Canada, nous ne pourrions pas découvrir de nouveaux médicaments pouvant entraver la neurodégénérescence, réduire les incapacités et stopper la SP.

Pour en savoir plus sur les travaux que mène mon équipe, visionnez la conférence que j’ai donnée dans le cadre de l’initiative TEDx en cliquant sur le lien suivant : Dr. Levin’s TEDx Talk: STOP MS IN ITS TRACKS!