Recommandations à l’intention des personnes qui vivent avec la SP concernant les vaccins contre la COVID-19

DERNIÈRE RÉVISION – Octobre 2023

SP Canada continue de suivre les travaux de recherche en lien avec la SP et la vaccination contre la COVID-19. Les lignes directrices suivantes sont fondées sur les données issues de la recherche dont on dispose actuellement et sur les avis consensuels de spécialistes.

Assurez-vous que votre vaccination contre la COVID-19 est à jour 

À partir de l’automne 2023, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande aux personnes de 6 mois ou plus ayant déjà été vaccinées contre la COVID-19 de se faire vacciner de nouveau contre cette affection. Suivez les directives du CCNI pour tout savoir sur la vaccination contre la COVID-19, et consultez votre équipe soignante pour déterminer ce qui vous convient le mieux. 

Les personnes atteintes de SP doivent envisager de se faire vacciner contre la COVID-19. Les vaccins contre la COVID-19 sont sans danger pour les personnes qui ont la SP, y compris celles qui suivent un traitement contre la SP. Les vaccins contre la COVID-19 peuvent être administrés en même temps (c’est-à-dire le même jour) que d’autres vaccins non liés à la COVID-19. 

Les données scientifiques démontrent que les vaccins contre la COVID-19 approuvés au Canada sont sûrs et efficaces. Aucun d’eux ne contient de virus vivant et ne peut donner la COVID-19. Il est peu probable que leur administration déclenche une poussée de SP ou qu’elle influe sur la progression à long terme de cette maladie. Se faire vacciner contre la COVID-19 ne permet pas de prévenir une infection par le virus à l’origine de la COVID-19. Les vaccins contre la COVID-19 permettent plutôt de réduire la gravité d’une infection par ce virus. Les données du monde réel démontrent en outre qu’une infection par le virus de la COVID-19 ne provoque pas la SP et n’entraîne pas non plus une aggravation de cette maladie. 

Par ailleurs, les données scientifiques ont permis d’établir que mise à part la vaccination, le port du masque et le lavage des mains sont les stratégies les plus efficaces pour ralentir la propagation du coronavirus. 

Soulignons également que la vaccination contre la COVID-19 ne cause pas la SP et n’entraîne pas non plus l’aggravation de cette maladie. Toutefois, à l’instar de tous les vaccins, les vaccins contre la COVID-19 peuvent être à l’origine de certains effets secondaires, comme la fièvre. Il se peut que des symptômes de SP s’accentuent momentanément en cas de fièvre, mais ils devraient revenir à leur intensité initiale lorsque celle-ci sera passée ou après la prise d’acétaminophène. Rappelons qu’il vaut mieux prendre les décisions concernant la vaccination en collaboration avec son équipe soignante, comme c’est le cas pour toute autre décision d’ordre médical.

Que vous ayez la SP ne signifie pas que vous souffrez d’immunosuppression. Toutefois, certains médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP) ont des effets sur le système immunitaire, et certaines personnes atteintes de SP présentent un risque accru de maladie grave liée à la COVID-19, y compris les personnes atteintes de SP progressive, les personnes âgées, les personnes aux prises avec des incapacités physiques marquées, les personnes qui ont certaines maladies concomitantes (p. ex. diabète, hypertension [haute pression], obésité, maladie cardiaque ou pulmonaire), les femmes enceintes, et les populations noire, hispanique et autochtone.  

En outre, les études sur la réponse aux vaccins contre la COVID-19 parmi les personnes atteintes de SP et traitées par un MMÉSP, quel qu’il soit, démontrent que ces dernières obtiennent généralement une réponse immunitaire adéquate (taux d’anticorps ou d’autres cellules immunitaires) à la suite de la vaccination contre la COVID-19. Soulignons toutefois que des études menées sur la réponse aux vaccins contre la COVID-19 parmi les gens atteints de SP ont révélé une faible production d’anticorps, voire l’absence d’anticorps contre la COVID-19 chez les personnes traitées par certains MMÉSP. Les personnes atteintes de SP traitées par l’un des MMÉSP suivants peuvent être considérées comme immunodéprimées :

  • modulateurs des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate (Gilenya, Mayzent, Zeposia, Ponvory); 
  • alemtuzumab (Lemtrada);
  • anticorps monoclonal ciblant la protéine CD20 (Ocrevus, Kesimpta, Rituxan ou médicaments biosimilaires).

Coordination de la vaccination et des traitements par MMÉSP

Les résultats d’études récentes sur le recours aux MMÉSP qui ciblent les lymphocytes B et provoquent une déplétion de ces cellules ont démontré une meilleure production d’anticorps lorsque le vaccin est administré quatre mois ou plus après la dernière dose d’un tel MMÉSP. Reportez-vous aux recommandations du Réseau canadien des cliniques de SP pour en savoir plus sur la coordination de l’administration de vaccin contre la COVID-19 à celle d’un MMÉSP, et consultez votre équipe soignante pour déterminer le calendrier d’administration qui vous convient le mieux.

Si vous êtes sur le point d’amorcer un traitement par un MMÉSP, votre vaccination doit être à jour au moins deux semaines avant le début du traitement (ou quatre semaines s’il s’agit d’un traitement par l’alemtuzumab [Lemtrada]). 

Selon les recommandations du Réseau canadien des cliniques de SP, aucune modification quant au dosage ou à l’administration n’est requise pour les MMÉSP suivants en cas de vaccination :

  • Interféron (Avonex, Rebif, Betaseron, Extavia, Plegridy)
  • Acétate de glatiramère (Copaxone, Glatect)
  • Tériflunomide (Aubagio, produits génériques du tériflunomide)
  • Diméthylfumarate (Tecfidera, produits génériques du diméthylfumarate)*
  • Natalizumab (Tysabri)
  • Fingolimod (Gilenya, produits génériques du fingolimod)
  • Siponimod (Mayzent)
  • Ozanimod (Zeposia)
  • Cladribine (Mavenclad)
  • Ofatumumab (Kesimpta)

 

* La plupart des personnes qui prennent du diméthylfumarate présentent un taux de lymphocytes normal, mais d’autres peuvent avoir un compte de lymphocytes réduit et devoir, de ce fait, consulter leur médecin.

 

Directives relatives à certains médicaments :

  • Ocrélizumab (Ocrevus ) ou rituximab – Le moment idéal pour la vaccination se situe environ quatre semaines avant l’administration de la dose suivante du traitement. Or, il n’est pas toujours possible de suivre un tel calendrier. Si tel est le cas, l’administration d’un vaccin pourrait importer davantage que la coordination entre la vaccination et le traitement contre la SP. Veuillez consulter votre équipe soignante pour établir le calendrier d’administration qui vous conviendra le mieux.
  • Alemtuzumab (Lemtrada) – Si vous prenez déjà le Lemtrada, envisagez la vaccination au moins 24 semaines après la dernière dose de Lemtrada ou au moins quatre semaines avant l’administration de la prochaine dose de ce médicament.  

Compte tenu des complications graves pour la santé qui sont associées au fait de contracter la COVID-19, l’administration d’un vaccin contre celle-ci dans les meilleurs délais pourrait, dans votre cas, importer davantage que la coordination optimale entre la vaccination et votre traitement par un MMÉSP. 


Les personnes nommées ci-dessous ont été consultées dans le cadre de la préparation des présentes recommandations :

Neurologues spécialistes de la SP et autres experts et expertes

Nancy Sicotte, M.D., FAAN, présidente du National Medical Advisory Committee (comité médical consultatif national) de la National MS Society (organisme états-unien de la SP), Cedars-Sinai Medical Center, États-Unis

Brenda Banwell, M.D., présidente de l’IMSB (International Medical and Scientific Advisory Board; comité consultatif médical et scientifique international) de la Fédération internationale de la SP, Université de la Pennsylvanie, États-Unis

Maria Pia Amato, M.D., Université de Florence, Italie

Amit Bar-Or, M.D., FRCP, Université de la Pennsylvanie, États-Unis

Tanuja Chitnis, M.D., Faculté de médecine de l’Université Harvard, Massachusetts General Hospital, États-Unis

Jorge Correale, M.D., Institut de recherche neurologique Raul Carrea (FLENI), Buenos Aires, Argentine

Anne Cross, M.D., Université de Washington, secrétaire du conseil d’administration du Consortium of MS Centers (consortium des centres spécialisés en SP), États-Unis

Jaime Imitola, M.D., FAAN, Université du Connecticut, UConn Health (centre de santé de l’Université du Connecticut), États-Unis

Cheryl Hemingway, MBChB, Ph. D., Great Ormond Street Hospital for Children, Royaume-Uni

Dorlan Kimbrough, M.D., Université Duke, États-Unis

Professeur Deiva Kumaran, Hôpitaux universitaires Paris-Sud, France

Avindra Nath, M.D., National Institutes of Health (instituts nationaux de la santé)/National Institutes of Neurological Disorders and Stroke (institut national des maladies neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux), États-Unis

Scott Newsome, DO, MSCS, FAAN, FANA, Université Johns Hopkins, président du conseil d’administration du Consortium of MS Centers (consortium des centres spécialisés en SP), États-Unis

Daniela Pohl, M.D., Ph. D., Université d’Ottawa, Canada

Kevin Rostasy, M.D., Children’s Hospital Datteln, Université de Witten/Herdecke, Allemagne

Penny Smyth, M.D., FRCPC, Université de l’Alberta, Canada

Rachael Stacom, ANP-BC, SP, M.Sc.Inf., Independence Care System, États-Unis

Silvia Tenembaum, M.D., Paediatric Hospital Dr. Juan P. Garrahan, Buenos Aires, Argentine

Evangeline Wassmer, M.D., Birmingham Women and Children’s Hospital, Royaume-Uni

Emmanuelle Waubant, M.D., Ph. D., Université de la Californie à San Francisco, États-Unis

Représentants et représentantes des organismes de la SP partenaires

Julie Fiol, inf. aut., M.Sc.Inf., National MS Society, États-Unis
Pamela Kanellis, Ph. D., SP Canada
Julie Kelndorfer, SP Canada
Jennifer McDonell, SP Canada
Hope Nearhood, MPH, PMP, National MS Society (organisme états-unien de la SP), États-Unis
Leslie Ritter, National MS Society (organisme états-unien de la SP), États-Unis

Groupe de travail sur la vaccination du Réseau canadien des cliniques de sclérose en plaques

Jodie Burton, M.D., M.Sc., FRCPC, Université de Calgary
Virginia Devonshire, M.D., FRCPC, Université de la Colombie-Britannique, présidente du Réseau canadien des cliniques de sclérose en plaques
Mark Freedman, B.Sc.Santé, M.Sc., M.D., CSPQ, FANA, FAAN, FRCPC, Université d’Ottawa
François Grand’Maison, M.D., FRCPC, Université de Sherbrooke
Penny Smyth, M.D., FRCPC, Université de l’Alberta

Ann Yeh, M.D., FRCPC, Dip ABPN, Hôpital pour enfants malades, Université de Toronto