Comprendre l’utilité des biomarqueurs quant à la qualité de vie en cas de SP

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Que sont les biomarqueurs et pourquoi importent-ils?

Les biomarqueurs sont en quelque sorte des indices fournis par votre corps sur votre état de santé. Présents dans le cerveau, le sang, le liquide céphalorachidien et d’autres composantes de l’organisme, ils constituent des indications mesurables qui aident les médecins à mieux saisir l’état de santé de leurs patients et patientes. Considérez-les comme des repères qui permettent de répondre à d’importantes questions comme les suivantes : 

  • « Ai-je la SP? »

  • « Comment la SP évolue-t-elle dans mon cas? »

  • « Mon traitement est-il aussi efficace qu’il devrait l’être? »

Pour les personnes qui vivent avec la SP, et celles qui se demandent si elles sont atteintes de cette affection, les biomarqueurs permettent d’éliminer les doutes qui peuvent subsister. Ces indices vous aideront, de même que votre équipe soignante, à prendre davantage de décisions éclairées à propos de votre traitement et de vos soins, et ils pourraient vous aider à obtenir rapidement des réponses ainsi qu’à y voir plus clair relativement à la suite des choses. 

« Les biomarqueurs facilitent la prise en charge de la SP en procurant des réponses rapidement et des indications claires sur la voie à suivre. »

En quoi les biomarqueurs peuvent-ils vous aider à prendre en charge la SP?

  1. Obtenir des réponses rapidement

    Pour bien des gens, recevoir un diagnostic de SP peut être accablant et, si le diagnostic de la maladie a pris du temps, cela peut aussi susciter de la frustration. Les symptômes de la SP peuvent varier énormément, et la ressemblance de certains d’entre eux avec les manifestations d’autres maladies pourrait rendre le diagnostic encore plus difficile. Les biomarqueurs procurent aux neurologues des indications qui aident ces derniers à confirmer un diagnostic de SP plus rapidement et de façon plus exacte.

    Par exemple, un test comme un examen par IRM peut mettre en évidence de façon précise la présence de la SP dans le cerveau ou la moelle épinière, et ainsi aider les neurologues à écarter la possibilité d’autres maladies. De même, la présence dans le liquide céphalorachidien de biomarqueurs tels que des bandes oligoclonales peut révéler une activité immunitaire liée à la SP. Plus le diagnostic de cette affection est précoce, plus tôt il sera possible de traiter celle-ci.

  2. Personnaliser son plan de traitement

    La SP se manifeste différemment d’une personne à l’autre, et les options de traitement dont on dispose présentement n’ont pas la même efficacité pour tout le monde – d’où l’utilité des biomarqueurs, qui permettent aux neurologues d’ajuster les traitements selon les besoins de leurs patients et patientes.

    Les taux de biomarqueurs sanguins, comme la chaîne légère des neurofilaments (NfL, de l’anglais neurofilament light chain), peuvent révéler une détérioration des fibres nerveuses. Le suivi continu de ces taux peut permettre de vérifier si un médicament donné parvient à ralentir la progression de la SP. Cela signifie que votre neurologue a la possibilité de faire les ajustements nécessaires à l’optimisation de votre plan de traitement et de choisir le médicament qui aura le moins d’effets indésirables et apportera le plus de bienfaits dans votre cas.

  3. Suivre avec confiance la progression de la maladie

    La vie avec la SP est souvent associée à un certain degré d’incertitude. En effet, comment savoir si le traitement qu’on suit est efficace ou si la maladie continue de progresser? Les tests portant sur les biomarqueurs peuvent fournir des données objectives mesurables qui contribuent à éliminer une part de cette incertitude.

    Par exemple, le recours à l’IRM rend possible le suivi des changements qui surviennent dans le cerveau, comme la formation de nouvelles lésions ou le rétrécissement d’anciennes lésions. L’évaluation neurologique par suivi oculaire, qui consiste en une nouvelle méthode non effractive, peut mettre en évidence des changements touchant la fonction cérébrale au fil du temps, tels des troubles liés à la cognition (pensée, concentration et mémoire). Ces approches offrent à votre équipe soignante la possibilité de prendre rapidement des mesures adéquates relativement à tout changement détecté, et ce, afin de vous aider à conserver une longueur d’avance sur la SP.

Biomarqueurs couramment utilisés dans la prise en charge de la SP

Examens par IRM

L’IRM (imagerie par résonance magnétique) constitue un outil primordial au chapitre du diagnostic et du suivi de la SP. Cette technologie génère des images détaillées du cerveau et de la moelle épinière, grâce auxquelles les neurologues peuvent voir les zones du système nerveux central (SNC) touchées par la maladie. Parmi les biomarqueurs détectables par l’IRM figurent les éléments suivants :

  • Lésions présentant un signe veineux central (lésions SVC+) : souvent constatée en cas de SP, la présence d’un point ou d’une ligne sombre au sein d’une lésion aide les neurologues à écarter la possibilité d’autres maladies, autrement dit à confirmer le diagnostic de SP.
  • Lésions avec anneau paramagnétique (PRL, de l’anglais paramagnetic rim lesion) : il s’agit de lésions chroniques inflammatoires, associées à une gravité importante de la maladie.

  • Séquence FLAIR (séquence en inversion-récupération pondérée en T2) : il est ici question d’une approche qui consiste à visualiser les nouveaux et anciens sites d’inflammation, aidant ainsi les neurologues à suivre l’activité de la maladie.

  • Lésions actives rehaussées par le gadolinium en T1 : lorsque le gadolinium (produit de contraste) est employé, l’IRM peut révéler des zones d’inflammation active dans le SNC.

  • Atrophie cérébrale : la diminution du volume du cerveau – signe de progression de la maladie – peut aussi être mesurée au moyen de l’IRM.

Analyses sanguines 

Les résultats d’analyses sanguines peuvent révéler la présence de biomarqueurs, comme la protéine NfL, indice d’une détérioration des nerfs. Des taux élevés de protéine NfL peuvent être le signe d’une activité accrue de la SP. Simples à réaliser, les analyses sanguines sont de plus en plus accessibles et constituent une façon peu effractive de suivre le cours de la maladie.

Examen du liquide céphalorachidien 

L’analyse du liquide céphalorachidien (on parle aussi de ponction lombaire ou de rachicentèse) constitue aussi une méthode intéressante. En analysant le liquide dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière, les neurologues peuvent détecter les biomarqueurs suivants : 

  • bandes oligoclonales : la présence de ces protéines révèle une activité immunitaire anormale, caractéristique de la SP;

  • chaînes légères libres kappa : ces protéines constituent également le signe d’une activité accrue du système immunitaire; 

  • protéine acide fibrillaire gliale (GFAP, de l’anglais glial fibrillary acidic protein) : il s’agit d’un biomarqueur associé à une détérioration du tissu nerveux et à la progression de la SP.

Évaluations par suivi oculaire 

Le suivi oculaire constitue une nouvelle approche prometteuse, dont l’utilisation a été approuvée récemment au Canada. À l’aide de caméras et de capteurs, cette technologie permet de mesurer les mouvements oculaires d’une personne qui fixe un objet ou qui suit du regard une cible en mouvement. Les changements touchant les mouvements des yeux peuvent révéler dans quelle mesure la fonction cérébrale est compromise par la SP et indiquer si l’atteinte constatée résulte de symptômes moteurs ou cognitifs. Méthode non effractive et facile à appliquer, le suivi oculaire peut être utilisé aussi bien à domicile que dans un établissement clinique et ne prend que quelques minutes. Il s’agit d’un atout précieux qui s’ajoute aux outils dont disposent les professionnels et professionnelles de la santé pour suivre la progression de la SP.

Tomographie par cohérence optique 

La tomographie par cohérence optique (TCO) est une technique qui génère des images de la rétine en faisant appel à des ondes lumineuses. Elle sert à mesurer l’épaisseur de la couche des fibres nerveuses rétiniennes, qui est souvent moins importante chez les personnes atteintes de SP. Bien qu’étant principalement utilisée dans le cadre d’essais cliniques, la TCO constitue une autre méthode potentiellement utile pour le suivi des atteintes liées à la SP. 

« La vie avec la SP comporte une part d’imprévisibilité, mais les biomarqueurs peuvent vous aider à y voir plus clair en ce qui concerne la prise en charge de cette maladie. » 

Comment tirer parti des biomarqueurs dans le cadre de la prise en charge de la SP

Poser des questions

Vous n’avez pas besoin de détenir un bagage scientifique considérable pour tirer parti des biomarqueurs. Lors de votre prochaine consultation avec votre neurologue, pensez à lui poser les questions suivantes :

  • « Quels examens ou tests devrais-je subir, et que pouvons-nous apprendre de ceux-ci? »

  • « À quelle fréquence devrais-je subir ces examens ou tests? » 

  • « Ces examens ou tests sont-ils couverts par le régime d’assurance-maladie provincial? » 

En adoptant une approche proactive, vous augmenterez vos chances de passer les examens ou les tests qui vous procureront, à vous et à votre équipe soignante, les données les plus utiles quant à la prise en charge de la SP. 

Comprendre les résultats des examens

Le concept de biomarqueur pourrait vous sembler quelque peu technique, mais votre équipe soignante est là pour vous aider à comprendre ce dont il s’agit. N’oubliez pas que vous pouvez poser des questions si vous avez besoin de plus d’information. Par exemple : 

  • « Ce cliché d’IRM montre-t-il la présence de nouvelles ou d’anciennes lésions? » 

  • « Que disent les résultats de mon analyse sanguine à propos de l’activité de la maladie? » 

  • « Que dois-je conclure à partir des résultats de mes tests à propos de l’efficacité de mon traitement actuel? » 

Le fait de prendre le temps de comprendre les résultats des examens ou tests que vous avez subis peut contribuer à rehausser votre degré de confiance à propos de votre plan de traitement et vous aider à saisir toute l’information quant à celui‑ci. 

Prendre en main son parcours avec la SP

La SP est une maladie imprévisible, mais les biomarqueurs sont une source d’information qui peut vous aider à y voir plus clair relativement aux soins et aux traitements dont vous bénéficiez. En vous renseignant sur ces indices biologiques et en collaborant avec votre équipe soignante, vous vous donnez les moyens de prendre des décisions éclairées, propices au maintien de votre santé et de votre bien-être.

L’avenir des biomarqueurs relativement à la prise en charge de la SP

La recherche sur les biomarqueurs avance à grands pas, mettant ainsi de nouveaux outils et de nouvelles possibilités à la disposition des gens qui vivent avec la SP. Par exemple : 

  • Tests et examens non effractifs : les tests sanguins et le suivi oculaire sont des méthodes de plus en plus couramment employées, qui multiplient le nombre de façons non effractives de surveiller le cours de la SP.

  • Personnalisation améliorée : à mesure que de nouveaux biomarqueurs sont découverts, les neurologues disposent de plus en plus d’outils pour personnaliser les traitements destinés à leurs patients et patientes.

  • Prise en charge précoce : des biomarqueurs tels que la protéine NfL permettent déjà d’accélérer le dépistage de la SP par les neurologues, rendant ainsi possible l’amorce d’un traitement dans de meilleurs délais.

Bien que l’exploitation des biomarqueurs contribue à l’amélioration du traitement de la SP et des soins prodigués aux personnes atteintes de cette maladie, l’accès aux tests permettant de tirer parti de ces indices biologiques – tout comme la couverture financière de tels tests – varie selon l’endroit où l’on réside. Consultez votre équipe soignante pour en savoir plus sur les possibilités qui vous sont offertes au chapitre des biomarqueurs.