Vivre avec la SP peut avoir des conséquences sur de nombreux aspects de la vie, y compris la sexualité et l’intimité. Ces répercussions peuvent toucher les sensations de votre corps, la manière dont celui-ci répond lors d’activités sexuelles et la façon dont vous vous sentez émotionnellement.
Répercussions de la SP sur les réponses de votre corps lors d’activités sexuelles
Lorsque la SP prend pour cible les nerfs qui assurent la transmission des signaux électriques entre le cerveau, la moelle épinière et le reste du corps, ces signaux peuvent être ralentis ou complètement bloqués. Cela peut avoir un impact sur l’intensité de vos sensations, les réactions de votre corps au toucher ainsi que votre capacité à répondre aux stimuli sexuels ou à atteindre l’orgasme. Ces répercussions ne sont pas d’ordre psychologique et ne signifient pas qu’il y a quelque chose que vous ne faites pas correctement. Il s’agit de changements physiques causés par la SP, qui ne sont pas en lien avec l’intensité de votre désir, votre nature, ni la relation que vous entretenez avec votre partenaire. La SP peut avoir sur le corps une multitude de conséquences complexes, tels des changements touchant la réponse sexuelle d’une personne.
Changements physiques attribuables à la SP
- Perte de sensation ou engourdissements au niveau des organes génitaux.
- Difficulté à réagir aux stimuli sexuels.
- Sécheresse vaginale.
- Difficulté à obtenir ou à maintenir une érection.
- Difficulté à atteindre l’orgasme ou absence d’orgasme.
- Baisse de l’intérêt porté à la sexualité.
- Les changements susmentionnés peuvent toucher n’importe qui, sans égard au genre ou à l’âge, et survenir de façon intermittente. Or, cette imprévisibilité peut générer une profonde frustration. Un jour, tout va bien, et le lendemain, les sensations et les réponses aux stimuli sont tout autres.
- Il est tout à fait normal de ressentir de la déception, de la confusion ou même de la colère lorsque son propre corps ne répond pas comme on s’y attendrait ou comme on le souhaiterait. En pareilles circonstances, bon nombre de gens éprouvent un sentiment de deuil relativement aux changements imposés par la maladie ou craignent les répercussions de ces derniers sur la relation qu’ils entretiennent avec leur partenaire.
- Vous n’êtes pas la seule personne à vivre une telle situation et vous pouvez obtenir de l’aide à ce propos. Le fait d’avoir une discussion ouverte avec votre partenaire, votre fournisseur de soins de santé, ou encore un ou une thérapeute pourrait s’avérer très bénéfique.
Répercussions des symptômes de la SP sur l’intimité
Certains symptômes de SP peuvent rendre toute activité sexuelle plus difficile, tant sur le plan émotionnel que physique, compromettant le confort, le désir et les rapprochements. Voici des symptômes que peuvent éprouver les personnes qui sont aux prises avec la SP :
- Fatigue – La fatigue peut entraîner une baisse de l’intérêt pour la sexualité et compromettre l’intimité.
- Spasticité – La raideur musculaire ou des spasmes peuvent rendre certaines positions inconfortables.
- Problèmes urinaires ou intestinaux – Le risque de fuites durant l’intimité peut susciter des préoccupations.
- Douleur – La douleur peut compromettre le toucher et limiter les mouvements.
- Troubles touchant la mobilité et l’équilibre – Le manque de mobilité ou d’équilibre peut faire obstacle aux rapprochements physiques.
Ces symptômes ne devraient pas nuire à l’intimité, mais ils pourraient vous amener à modifier vos façons de faire. Vous pourriez avoir besoin d’essayer de nouvelles choses et d’aborder ouvertement avec votre partenaire ce qui vous convient et vous procure du plaisir.
Répercussions sur les pensées, les émotions et les relations
La sexualité ne se résume pas à des rapports physiques. Le fait de vivre avec la SP peut influer sur l’image qu’une personne a de son corps, les relations qu’elle entretient avec son ou sa partenaire, ainsi que le degré de confiance qu’elle éprouve. Le stress, l’inquiétude, le deuil ou la dépression peuvent diminuer l’intérêt porté à la sexualité ou rendre difficile le sentiment d’être en phase avec son ou sa partenaire.
Voici ce que peut éprouver une personne aux prises avec la SP :
- Sentiment d’avoir moins d’attrait ou manque de confiance en soi.
- Frustration causée par les changements subis par son corps.
- Crainte de devenir un « fardeau » pour son ou sa partenaire.
- Crainte de parler de ses besoins ou de ses désirs.
L’entraide entre partenaires est très importante. Si c’est votre partenaire qui vit avec la SP, apportez-lui votre soutien, sans pour autant prendre cette personne en pitié, et posez-lui des questions sur ce qui lui conviendrait au lieu de faire des suppositions. Malgré les changements pouvant survenir sur le plan de l’intimité, le sentiment de proximité peut encore se consolider de manière significative. Vous vivez tout cela avec votre partenaire, et il convient que vous demandiez, vous aussi, à obtenir du soutien.
Prise en charge des troubles sexuels
Discussion en lien avec les troubles sexuels
Parler de sexualité et d’intimité peut ne pas être facile, mais ne pas en parler peut être encore plus difficile. Si la SP a modifié la réponse sexuelle de votre corps et la façon dont celui-ci éprouve des sensations, l’une des étapes les plus importantes que vous avez à franchir est d’en parler avec votre partenaire.
Commencez par verbaliser votre pensée, peut-être par écrit dans un premier temps si cela vous peut vous faciliter la tâche. Lorsque vous le jugerez opportun, ayez une conversation franche sur le sujet. Expliquez ce qui vous est agréable, ce qui ne l’est pas et ce qui a changé pour vous. Et n’oubliez pas de questionner votre partenaire sur ses besoins ou sur ce qui pourrait lui manquer. Trouver de nouvelles façons d’être proches en parlant ouvertement et en toute franchise peut atténuer l’inquiétude et accroître le sentiment de proximité.
De nombreux troubles sexuels associés à la SP peuvent être pris en charge grâce à un soutien ou à un traitement approprié. Il importe que vous consultiez votre équipe soignante si vous constatez chez vous des changements touchant la fonction sexuelle ou remarquez que certains symptômes ont un impact sur vos relations ou votre niveau de confiance. Vous vous donnerez ainsi la possibilité d’obtenir des conseils utiles, d’accéder à des traitements médicamenteux ou de vous faire orienter vers un ou une spécialiste.
Troubles sexuels touchant les femmes atteintes de SP
Perte de libido
Certaines femmes constatent chez elles une baisse du désir sexuel, qui peut persister ou survenir de façon intermittente. Ce changement peut être occasionné par une atteinte du tissu nerveux, la fatigue, l’anxiété, une baisse de l’estime de soi ou la dépression. La situation personnelle peut aussi avoir un impact. Tout comme le processus normal de vieillissement, la prise de médicaments pour des troubles de la santé autres que la SP peut également contribuer à cette baisse de libido.
Modifications touchant les fonctions sensorielles
L’engourdissement de la région vaginale peut rendre les rapports sexuels désagréables ou l’atteinte de l’orgasme difficile. En pareil cas, il pourrait s’avérer utile de rafraîchir doucement les parties génitales – à l’aide d’un sac de gel froid – ou d’intensifier les stimuli manuellement, par voie buccale ou à l’aide d’un appareil de massage personnel (vibromasseur).
Sécheresse vaginale
La diminution de la lubrification vaginale peut rendre les rapports sexuels douloureux. Le recours à un lubrifiant peut permettre d’accroître le confort et le plaisir lors des rapports sexuels.
- Les lubrifiants à base d’eau sont doux et faciles à enlever par rinçage, et on peut les employer sans danger avec des condoms.
- Les lubrifiants à base de silicone ont un effet durable et sont efficaces contre la sécheresse, mais ils sont plus difficiles à éliminer.
- Évitez les lubrifiants à base d’huile, comme la gelée de pétrole, car ceux-ci peuvent causer des infections.
Faiblesse musculaire
Un affaiblissement des muscles vaginaux peut influer sur la sensibilité.Les exercices de Kegel (consistant en des contractions musculaires destinées à remédier aux fuites urinaires) peuvent contribuer au raffermissement de ces muscles. Il convient de les pratiquer quotidiennement, mais pas en urinant, car cela pourrait occasionner des troubles urinaires (ou touchant la vessie). Bon nombre des symptômes susmentionnés peuvent survenir durant la ménopause. Qu’ils soient liés à la SP, à la ménopause ou aux deux, il est possible de les prendre en charge de façon à préserver sa vie sexuelle.
Troubles sexuels touchant les hommes atteints de SP
Troubles érectiles
Des troubles érectiles peuvent survenir lorsque la SP compromet le fonctionnement des nerfs qui participent à la réponse sexuelle. Les effets secondaires de certains médicaments et le stress peuvent également être en cause.
- Des comprimés peuvent vous aider à obtenir ou à maintenir une érection, mais ils sont efficaces seulement lorsqu’il y a stimulation sexuelle.
- Consultez tout d’abord votre équipe soignante, surtout si vous avez des problèmes cardiaques ou faites de l’hypertension.
- Les autres options envisageables consistent à recourir à l’auto-injection (injections d’un médicament dans le pénis à l’aide de seringues munies de petites aiguilles) ou à une pompe à vide.
Modifications touchant les fonctions sensorielles et l’éjaculation
L’engourdissement des parties génitales peut réduire les sensations de plaisir ou rendre l’éjaculation difficile à atteindre. Certains hommes ne peuvent éjaculer ou sont sujets à des éjaculations « rétrogrades », c’est-à-dire que le sperme remonte dans la vessie. Une stimulation accrue peut aussi être exercée manuellement, et certains médicaments peuvent améliorer la capacité à éjaculer. Discutez avec votre équipe soignante des options qu’il conviendrait d’envisager dans votre cas.
Nouvelle approche de la sexualité et de l’intimité en cas de SP
Des symptômes de SP, telles la fatigue, la douleur ou la raideur musculaire, peuvent faire obstacle à certaines activités sexuelles. En effet, il se peut que votre corps réponde différemment à présent, et que l’orgasme soit plus difficile, sinon impossible, à atteindre. En pareil cas, toutefois, la sexualité peut encore être source de sens et de plaisir sous de nombreux aspects, et ce, grâce à la communication, au rapprochement et à l’appréciation mutuelle.
Les cajoleries, les massages et les caresses douces peuvent constituer des formes de toucher réconfortantes. Essayez l’« auto-exploration », qui consiste à repérer les zones qu’il est agréable ou désagréable de toucher ou qui sont engourdies. C’est une façon efficace de réapprivoiser son corps et de regagner en confiance, seul ou en compagnie de son ou sa partenaire.
Exploration conjointe de l’intimité
Renforcement de la communication
Vivre une relation alors qu’on a la SP, c’est comme devoir composer avec un intrus dans cette relation. La présence de la SP peut rendre les conversations difficiles encore plus ardues, et la frustration peut s’intensifier au fil du temps. La clé consiste à blâmer la maladie – et non son ou sa partenaire. Une communication ouverte et franche est ce qui peut aider les couples à rester « connectés », et pour beaucoup d’entre eux, le fait de consulter un ou une thérapeute peut faciliter les échanges, surtout dans les situations qui semblent figées.
Adaptation conjointe au changement
La SP peut susciter beaucoup d’incertitude. En effet, les symptômes de cette affection peuvent changer du jour au lendemain, ce qui rend le quotidien peu prévisible. La présence de la SP peut aussi nécessiter des changements quant au partage de responsabilités et amener ainsi l’un des deux partenaires à assumer plus de choses qu’auparavant. Ce qui importe le plus est que chacune de ces deux personnes continue de se sentir valorisée, soutenue et traitée équitablement.
Proche aidance et intimité
Lorsque l’un des deux partenaires agit comme aidant ou aidante, il peut être difficile pour cette personne de passer en « mode romantique » ou d’endosser le rôle de partenaire sexuel. Par ailleurs, s’accorder des pauses et s’adonner à des activités personnelles en dehors des responsabilités liées au rôle d’aidant ou d’aidante n’a rien d’égoïste; cela contribue à prévenir tout ressentiment à l’égard du conjoint ou de la conjointe aux prises avec la SP.
Cela peut aussi permettre au couple de prévoir de nouveaux rituels et signaux sexuels qui lui permettront de séparer les soins des activités sexuelles ou intimes. De petites choses – comme allumer une bougie ou modifier le décor pour le rendre plus intime – peuvent vous aider, vous et votre partenaire, à jouir d’un espace propice au rapprochement et à l’intimité.