Les formes progressives de SP comprennent la forme progressive secondaire, la forme progressive primaire et la forme progressive récurrente.
La forme progressive secondaire (SPPS) se déclare sous une forme cyclique, qui évolue avec le temps vers une forme progressive. La SPPS peut être active (évolution par poussées) ou non (évolution permanente en l’absence de poussées). Nombre de celles dont la forme progressive s’accompagne de poussées continuent de prendre un médicament modificateur de l'évolution de la SP (MMÉSP).
La forme progressive primaire se caractérise par une lente accumulation d’incapacités, sans poussées définies. Environ 15 pour 100 des personnes atteintes de SP présentent cette forme de la maladie, qui est généralement diagnostiquée chez des personnes de plus de 40 ans. Environ 5 pour 100 des personnes atteintes de SP progressive primaire éprouvent d’emblée une aggravation soutenue de la maladie, accompagnée de poussées occasionnelles. Le recours aux MMÉSP peut apporter certains bienfaits, et ce, en raison de l’activité inflammatoire qui caractérise cette forme de SP. Soulignons qu’autant d’hommes que de femmes en sont atteints, alors que la forme récurrente peut toucher jusqu’à trois fois plus de femmes que d’hommes. Plusieurs autres caractéristiques cliniques différencient la forme progressive primaire de la forme récurrente, dont les suivantes :
- Au début de la maladie, la plupart des personnes qui reçoivent un diagnostic de SP progressive primaire ont de la difficulté à marcher, signe d’une atteinte médullaire (moelle épinière), alors que celles qui reçoivent un diagnostic de SP cyclique présentent souvent des troubles visuels ou sensoriels. À l’IRM, on voit moins de lésions cérébrales et plus de lésions médullaires chez les personnes atteintes d’une forme progressive primaire de SP que chez les personnes atteintes d’une forme cyclique de cette maladie.
- Dans les cas de SP progressive primaire, une atrophie (diminution du volume) du cerveau et de la moelle épinière est observée au premier stade de la maladie.
Bien que d’immenses progrès aient été accomplis dans le ralentissement ou la prévention de la progression des formes récurrentes de la SP, lesquelles sont relativement bien maîtrisées par les MMÉSP actuels, ces derniers ne sont généralement pas efficaces contre les formes progressives de SP parce qu’ils ciblent le processus inflammatoire, principal composant des formes récurrentes de cette maladie. Les formes progressives de SP semblent impliquer principalement une atrophie neuronale (détérioration des neurones ou neurodégénérescence), qui peut découler ou non d’un processus inflammatoire et qui ne répond pas aussi bien que les formes récurrentes aux traitements anti-inflammatoires actuels. Néanmoins, les personnes aux prises avec la SP progressive primaire (SPPP) à un stade précoce ou avec une forme active de SP progressive secondaire (SPPS) disposent maintenant de certaines options thérapeutiques.
De fait, un MMÉSP, à savoir l’ocrélizumab (OcrevusMD), a été approuvé au Canada pour le traitement de la SP progressive primaire à un stade précoce. Ce type de SP se définit par la durée de la maladie et le degré d’incapacité (mesuré au moyen de l’échelle élaborée d’incapacités de Kurtzke ou échelle EDSS). L’ocrélizumab agit comme un immunomodulateur, c’est-à-dire qu’il se lie aux lymphocytes B (type de globules blancs) potentiellement nocifs et provoque la destruction de ces cellules. Pour en savoir plus sur le mode d’action de l’ocrélizumab, vous pouvez consulter la page consacrée à ce produit.
Le siponimod (MayzentMD) peut quant à lui être utilisé pour le traitement de la SPPS en phase active chez l’adulte en cas d’activité de la maladie révélée par des poussées ou la présence de signes d’inflammation caractéristiques de la SP sur les examens d’imagerie. Ce médicament est prescrit en vue de retarder la progression des incapacités. Veuillez vous reporter à la page consacrée au MayzentMD pour obtenir davantage d’information sur ce produit. Mentionnons en outre que certaines préparations à base d’interféron comportent une indication relative à la SPPS en phase active, approuvée par Santé Canada. Il s’agit de l’interféron bêta-1a (AvonexMD , RebifMD) et de l’interféron bêta-1b (ExtaviaMD et BetaseronMD).
Les personnes présentant une forme progressive primaire ou
progressive secondaire de SP et leur équipe soignante disposent
de bons moyens pour prendre la maladie en charge, y compris la
réadaptation et le
traitement des symptômes.
Vivre avec une forme progressive de SP s’apparente à la poursuite d’un but. Certains jours sont plus difficiles que d’autres, mais grâce à de l’information et du soutien, vous pourrez bien vivre avec la SP.