Dr Anthony Feinstein

Neuropsychiatre et chercheur agrégé

photo of Dr. Anthony Feinstein

Le Dr Anthony Feinstein est professeur de psychiatrie à l’Université de Toronto. Il est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat de l’Université de Londres. Son domaine de compétence est la neuropsychiatrie appliquée à la sclérose en plaques (SP), c’est-à-dire que les répercussions de la SP sur le comportement constituent son principal champ d’intérêt. Le Dr Feinstein étudie depuis 26 ans les troubles du comportement dans le contexte de la SP et dirige une clinique très achalandée dont plus de 80 p. 100 des patients sont atteints de cette maladie. Ses travaux reposent notamment sur la réalisation de tests neuropsychologiques détaillés, le recours à l’imagerie cérébrale (structurelle et fonctionnelle) et la quantification des symptômes liés à l’humeur. Le Dr Feinstein se consacre à des études qui relèvent de la recherche translationnelle, en ce sens que les résultats de ces dernières peuvent généralement être appliqués à la pratique clinique. Récemment, il a entrepris une série d’études ayant pour objet les effets potentiels du cannabis sur la fonction cognitive et les résultats d’imagerie du cerveau chez des personnes atteintes de SP. Ses travaux de recherche sont financés par la Société canadienne de la SP, les Instituts de recherche en santé du Canada et l’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive. Le Dr Feinstein a également assuré la présidence du comité médical consultatif de la Société canadienne de la SP.

Questions et réponses avec le Dr Feinstein

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Je me suis d’abord intéressé à la recherche sur la SP après ma résidence à Londres. J’ai consacré ma thèse de doctorat à la détection des difficultés cognitives chez les personnes atteintes de SP et à la mise en corrélation de clichés d’IRM du cerveau avec les troubles de la cognition. Ce domaine de recherche en était alors à ses balbutiements, et très peu d’articles avaient été publiés sur ces questions. Après avoir obtenu mon doctorat, j’ai poursuivi mes travaux sur la SP. En fait, je peux affirmer que c’est durant mes études doctorales que s’est affirmé mon intérêt pour cette maladie et ses conséquences sur le comportement. Je continue de m’investir activement dans la recherche, car il y a encore beaucoup de questions qui demeurent sans réponse. La SP est une maladie fascinante à étudier, et nous avons encore énormément de choses à apprendre au sujet de ses multiples effets sur le comportement. Aujourd’hui, toutefois, nous en savons beaucoup plus qu’à mes débuts dans le domaine, et les avancées technologiques continuent de repousser les limites de la recherche, ce qui permet d’améliorer les soins aux patients.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

J’aime plus que tout le côté innovateur de la recherche. La réplication des résultats de recherche est bien entendu importante, voire essentielle, mais je trouve très gratifiant d’obtenir de nouveaux résultats susceptibles d’améliorer la qualité des soins dispensés aux patients. Les plus grands défis concernent, d’une part, l’obtention de financement dans un milieu où la concurrence entre chercheurs ne cesse de croître et, d’autre part, la rétention de jeunes chercheurs brillants au sein de mon équipe en raison des possibilités financières et professionnelles plus intéressantes qui leur sont souvent offertes ailleurs.

Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?

La collaboration est essentielle à mes activités de recherche. Tout d’abord, je ne pourrais pas mener mes travaux de recherche sans entretenir de bonnes relations avec mes collègues neurologues, qui orientent certains de leurs patients vers ma clinique aux fins de traitement et de recherche. Je collabore également avec des spécialistes de la neuroimagerie et de la neuropsychologie et, plus récemment, des experts en génie. Cette coopération contribue grandement au succès de mes travaux.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

Le soutien que m’apporte la Société canadienne de la SP est essentiel au succès de mes travaux de recherche. La Société de la SP a financé des études que j’ai consacrées à la mise en corrélation de clichés d’IRM avec la dépression et d’autres qui été axées sur l’élaboration de tests automatisés permettant d’évaluer la fonction cognitive chez les personnes atteintes de SP. Le soutien financier de la Société de la SP m’a aussi permis d’entreprendre une série d’études sur l’altération de la fonction cognitive et les changements observés sur les clichés d’imagerie chez les utilisateurs de cannabis atteints de SP, divers travaux consacrés à la prévalence et à la portée clinique du syndrome pseudobulbaire et aux troubles cognitifs associés à celui-ci dans le contexte de la SP, et, plus récemment, une vaste étude multicentrique sur la réadaptation cognitive et l’exercice chez les personnes atteintes de SP progressive.