Dr Anthony (Tony) Traboulsee
Professeur, médecine (neurologie)
Le Dr Traboulsee est professeur de neurologie à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, au Canada. Il est également titulaire de la Chaire de recherche sur la sclérose en plaques de la Société canadienne de la SP, au sein du même établissement. Il dirige en outre le programme sur la SP et la neuromyélite optique (NMO) à l’Hôpital de l’Université de la Colombie-Britannique. Ses travaux de recherche visent la mise au point de nouveaux outils d’imagerie permettant de surveiller le processus de remyélinisation en cas de SP. Il est l’auteur principal des Consortium of MS Centers international Magnetic Resonance Imaging [MRI] guidelines for diagnosis and treatment of MS (lignes directrices internationales du consortium des cliniques de SP en matière d’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique [IRM] pour le diagnostic et le traitement de la SP) et coauteur des International Panel Diagnostic Criteria for Neuromyelitis Optica Spectrum Disorder (critères diagnostiques des troubles du spectre de la NMO établis par un comité d’experts international) et des International Panel Diagnostic Criteria for Multiple Sclerosis (critères diagnostiques de SP établis par un comité d’experts international).
Questions et réponses avec le Dr Traboulsee
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
C’est grâce à des chefs de file du domaine de la SP, comme Donald Paty, David Li, David Miller et William Ian MacDonald, qui ont été d’excellents mentors, que je me suis intéressé à la SP au début de ma carrière. Je suis motivé jour après jour par la perspective de collaborer avec de jeunes chercheurs brillants et dynamiques. C’est extrêmement gratifiant d’être témoin des répercussions cliniques positives des travaux de recherche et des soins sur la vie des personnes atteintes de SP.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?
La recherche est un excellent moyen de répondre à des questions et de générer de nouvelles idées. Le principal défi à relever dans le cadre de cette étude de grande envergure consiste, d’une part, à veiller à ce que les participants continuent de croire tout au long de cette initiative qu’ils sont parties prenantes dans celle-ci et que leur contribution est appréciée à sa juste valeur et, d’autre part, à diffuser régulièrement les découvertes que nous faisons avec eux.
En quoi consiste votre rôle dans le cadre de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?
En ma qualité de coresponsable du volet consacré à l’économie de la santé, je travaillerai en étroite collaboration avec Larry Lynd et Scott Patten. Notre objectif sera de mieux comprendre le retentissement de la SP sur tous les aspects de la vie des personnes qui en sont atteintes. Les éléments d’information obtenus seront particulièrement importants, car ils nous permettront ensuite de plaider en faveur de l’attribution de ressources essentielles au profit des personnes qui vivent avec la SP.
Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche et de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?
Le concept de l’étude CanProCo convient parfaitement aux chercheurs canadiens, qui ont l’habitude de collaborer étroitement les uns avec les autres, animés par un esprit d’équipe solidement ancré dans la culture scientifique nationale. Nous pourrons désormais associer la puissance des nouvelles techniques d’imagerie avec les dernières méthodes d’analyse immunologique. Nous cherchons surtout à faire le lien entre les données recueillies et les personnes atteintes de SP, afin de cerner les stratégies associées aux meilleurs résultats thérapeutiques possible.
Dans quelle mesure le soutien fourni par les bailleurs de fonds et les donateurs vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?
Les connaissances acquises dans le cadre de cette étude serviront de base aux décisions qui seront prises en matière de financement des travaux de recherche sur la SP et de dépenses de santé liées à la SP au cours des dix prochaines années.
Pourquoi importe-t-il que les personnes atteintes de SP participent à cette initiative?
L’influence réelle et la réussite de n’importe quelle étude se mesurent à la participation active et au sentiment d’accomplissement des sujets. En l’occurrence, les questions de recherche à examiner sont axées sur les besoins des personnes atteintes de SP, et nous espérons qu’elles sont très pertinentes compte tenu des aspirations et des objectifs personnels de ces gens. Nous comptons utiliser pour la première fois des outils axés sur les patients, afin de recueillir des données sur des paramètres qui ne sont pas systématiquement évalués dans la pratique clinique, comme la qualité de vie, et ainsi de mieux comprendre les difficultés auxquelles font face les personnes aux prises avec la SP et les résultats positifs qu’elles obtiennent.
Selon vous, quelles seront les retombées de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?
Nous nous ferons une bien meilleure idée de l’impact global de la SP à ses débuts et tout au long de sa progression. Ce type d’information sera particulièrement important en vue de la prise de mesures relatives à l’accès aux soins et au soutien fourni aux personnes atteintes de SP qui sont en mesure de travailler.