Mme Christina Wolfson

Professeure

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Mme Christina Wolfson, Ph. D., est professeure au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail ainsi qu’à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Elle occupe aussi un poste de scientifique principale dans le cadre du programme consacré à la régénération du cerveau et aux neurosciences intégratives de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. Biostatisticienne et épidémiologiste de formation, Mme Wolfson concentre ses travaux de recherche sur l’épidémiologie des troubles neurodégénératifs et compte à son actif des études sur la démence, la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique, l’épilepsie et la maladie de Parkinson. Elle dirige un programme de recherche méthodologique et statistique, destiné à améliorer la conception et l’analyse d’études observationnelles, en particulier en ce qui concerne les neurosciences populationnelles. Elle compte parmi les trois cochercheurs principaux de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV), soit une étude menée sur 20 ans à laquelle participent quelque 50 000 personnes des quatre coins du pays et dont elle dirige les volets portant sur les troubles neurologiques et la santé des anciens combattants. Elle assure également la direction du centre de gestion de données de l’étude ÉLCV.

Mme Wolfson a siégé à des comités consultatifs et d’examen de propositions de recherche à l’œuvre à l’échelle nationale ou internationale, comme le comité médical consultatif de la Société canadienne de la sclérose en plaques, le comité consultatif de l’Agence de la santé publique du Canada chargé de la surveillance des maladies neurologiques, de même que cinq comités des académies des sciences, de l’ingénierie et de la médecine des États-Unis – comités chargés d’étudier les divers aspects de la santé neurologique des anciens combattants. Elle préside actuellement le comité directeur international d’une étude consacrée aux facteurs environnementaux de la sclérose en plaques (baptisée EnvIMS), soit une étude cas-témoins centrée sur les facteurs de risque de la SP et menée au Canada, en Italie, en Norvège, en Suède et en Serbie.

De plus, Mme Wolfson est la directrice du Programme national de formation stopSP. Sur le plan universitaire, elle est la responsable de l’intégrité de la recherche de l’Université McGill. Elle supervise des travaux menés par des étudiants et étudiantes du premier cycle et des cycles supérieurs ainsi que par des boursiers et boursières en recherche clinique au sein des départements d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail, de neurologie et de neurochirurgie, ainsi que de mathématique et de statistique de la même université.

Question et réponses avec Mme Wolfson

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP?

Je suis neuroépidémiologiste et je me consacre à la recherche axée sur la santé de la population. J’ai commencé à m’intéresser à la SP lorsque, durant mes études de doctorat, j’ai suivi un cours dans le cadre duquel les étudiants et étudiantes étaient invités à effectuer des recherches de nature épidémiologique sur la maladie de leur choix et à produire un rapport à ce sujet. Lorsque je me suis penchée sur la répartition géographique de la sclérose en plaques, j’ai été intriguée et motivée à tenter de comprendre ce qui pouvait expliquer la distribution inhabituelle de cette affection dans le monde. À l’occasion de ce cours, j’ai également remarqué l’importante variabilité de la trajectoire de cette maladie chez les personnes qui en sont atteintes. J’ai finalement soutenu ma thèse de doctorat, laquelle reposait sur la conception d’un modèle probabiliste axé sur la description de l’évolution naturelle de la SP. Ce modèle permettait aussi d’étudier l’impact de plusieurs facteurs sur le cours de la maladie en différents moments.

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Ce qui m’inspire est non seulement la force et l’acuité des personnes qui vivent avec la SP, mais également l’engagement des nombreux stagiaires qui décident de faire carrière dans le domaine de la recherche sur la SP. En tant que scientifique, je continue d’être motivée par la multitude des questions auxquelles nous n’avons pas encore trouvé de réponse dans notre quête de solutions destinées à stopper la SP.

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?

À titre de chercheuse en santé des populations, je m’intéresse aux manifestations de la SP au sein de la population. Qui sont les gens les plus exposés au risque de SP? Quel est l’impact des facteurs environnementaux sur l’apparition de la maladie, et y a-t-il des âges auxquels les gens sont les plus vulnérables quant à l’impact des facteurs de risque de SP? L’étude des facteurs de risque liés à l’environnement dans la population peut fournir des indices sur l’étiologie de la SP et, par conséquent, sur les façons dont on pourrait prévenir cette affection.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?

Interagir avec des stagiaires de recherche qui mènent leurs travaux avec passion est ce qui me plaît le plus. J’ai la chance d’avoir pu guider de nombreux stagiaires relativement à leur carrière dans le cadre de ma contribution au Programme national de formation stopSP et j’éprouve toujours une grande satisfaction de voir ces étudiants et étudiantes devenir des chercheurs et chercheuses à part entière, puis assumer à leur tour le rôle de mentor. Dans le cadre de mon propre programme de recherche, j’apprécie les occasions qui me sont données d’en apprendre davantage sur les différences observées quant à la fréquence de la SP d’un pays à l’autre, tout comme les occasions de me pencher sur ces différences en lien avec les profils de facteurs de risque. Je trouve formidable le fait de travailler avec des scientifiques du monde entier à l’œuvre dans le domaine de la SP. Mener des travaux en collaboration avec des pairs issus des domaines les plus divers de la recherche – allant de la santé des populations aux sciences fondamentales – constitue aussi une chose extrêmement gratifiante, car cela nous permet d’apprendre les uns des autres. Je dois composer avec les mêmes défis qu’ont à surmonter bon nombre de chercheurs et chercheuses des milieux universitaires en ce qui concerne la conciliation travail-vie personnelle. Si on se passionne pour la recherche, l’enseignement et la formation, il peut être difficile de trouver un équilibre fondé sur un mode de vie sain en ce qui concerne la gestion du temps.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?

Le Programme national de formation stopSP n’aurait jamais vu le jour sans le financement soutenu de la Société canadienne de la SP. Des centaines de stagiaires ont profité de ce programme et apportent maintenant leur contribution à celui-ci en mettant à profit leur passion et en continuant de faire avancer la recherche sur la SP. L’avenir de la recherche consacrée à cette maladie se trouve entre bonnes mains.