Mme Cornelia Laule
Ph. D., professeure adjointe
Professeure agrégée, radiologie, pathologie et médecine de laboratoire, physique et astronomie
Physicienne de formation, Cornelia (Corree) Laule, Ph. D., se consacre à l’étude de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) depuis plus de 20 ans. Après avoir obtenu un doctorat en physique de la résonance magnétique portant sur la mise au point d’une méthode d’imagerie propre à la myéline, elle a effectué un stage de recherche postdoctoral en neuropathologie. Elle s’est alors penchée sur la corrélation entre les résultats des examens d’IRM et l’histologie du cerveau et de la moelle épinière dans un contexte de SP. Elle est aujourd’hui professeure agrégée à l’Université de la Colombie-Britannique et directrice adjointe de l’International Collaboration on Repair Discoveries (ICORD). Mme Laule s’intéresse aux déterminants microstructuraux et pathologiques des contrastes sur les clichés de tissus du système nerveux central obtenus par IRM. Ses travaux de recherche portent principalement sur la SP – elle possède d’ailleurs une vaste expérience de l’imagerie du cerveau et de la moelle épinière in vivo et post mortem de sujets atteints de SP – et plus particulièrement sur la caractérisation de la myéline. Elle s’intéresse également aux lésions aiguës et dégénératives de la moelle épinière et participe à des projets conjoints consacrés à d’autres affections du système nerveux central, dont la schizophrénie, la dépression, l’accès pernicieux à forme cérébrale, l’amyoplasie et la leucodystrophie, ainsi qu’au développement et au vieillissement chez des sujets normaux. Elle a un intérêt particulier pour la myéline, et prévoit d’avoir recours à l’analyse biochimique et à la microscopie électronique pour comprendre l’influence des variations dans la composition et la structure de la myéline sur les résultats d’IRM. Pour en savoir plus sur les travaux de Mme Laule, consultez son site Web, au www.mripathology.ca, et suivez-la sur Twitter (@mripathology).
Questions et réponses avec Mme Laule
Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
Pendant la troisième année de mes études de premier cycle, j’ai suivi un cours d’introduction à la biophysique. J’y ai appris que l’on pouvait utiliser de gros aimants pour regarder à l’intérieur du cerveau. Je n’en revenais pas qu’une technique tout à fait sécuritaire permette d’obtenir des images aussi belles et aussi claires. Pour illustrer l’utilité de l’IRM, le professeur nous a montré l’image du cerveau d’une personne atteinte de SP. Dans le même cours, j’ai beaucoup appris sur la myéline, laquelle consiste en une substance incroyablement complexe qui permet aux signaux du système nerveux de voyager rapidement jusqu’au cerveau et à la moelle épinière, mais qui est souvent endommagée chez les personnes vivant avec la SP. J’ai approché le professeur, qui commençait à utiliser les techniques d’IRM pour mesurer la myéline dans un contexte de SP, ce qui m’a menée à un stage d’été et à mon doctorat. Plus de vingt ans plus tard, ce professeur est encore un collègue. Je poursuis mes travaux, car chaque réponse ouvre la voie à d’autres questions. Et c’est en posant beaucoup de questions que nous parviendrons à déchiffrer la SP.
Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?
Mes travaux de recherche sont rendus possibles grâce aux collaborations. En tant que physicienne spécialiste de l’IRM, je possède de vastes compétences techniques, mais je n’ai pas de formation clinique ou en biologie. Pour concevoir des outils d’IRM qui permettront d’aider les personnes atteintes de SP, je dois comprendre les changements biologiques qui s’opèrent dans le cerveau et la moelle épinière d’une personne vivant avec cette maladie. Je collabore étroitement avec des neuropathologistes pour qui l’analyse microscopique des changements dans les tissus n’a plus de secrets, des neurologues et des infirmières qui soignent des personnes atteintes de SP, et des radiologistes qui sont des experts de l’analyse des clichés d’IRM. D’autres experts techniques jouent eux aussi un rôle clé dans mes travaux, dont mes collègues physiciens spécialisés en résonance magnétique, des informaticiens qui conçoivent des programmes d’analyse des clichés, des technologues en IRM formés pour manipuler l’appareil d’IRM, des techniciens en histologie qui sont de véritables artistes du traitement des prélèvements tissulaires, des immunologistes qui parlent le langage des cellules que j’essaie de comprendre, des ingénieurs qui conçoivent les appareils que j’utilise pour mes expériences et des statisticiens qui nous aident à mettre à l’essai nos questions de recherche. Et c’est sans compter les administrateurs, les coordonnateurs et les gestionnaires sans qui toute l’entreprise de recherche s’effondrerait!
Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?
La Société de la SP a été à mes côtés à chacune des étapes de ma carrière. J’ai reçu des bourses d’études de la Société de la SP pendant ma maîtrise et mon doctorat, puis j’ai été employée comme coordonnatrice d’une étude et comme chercheuse grâce aux subventions de recherche de la Société de la SP. J’ai ensuite reçu une bourse de transition études-carrière qui a servi à financer mon stage de recherche postdoctoral et ma première année à titre de professeure adjointe. Et maintenant que je suis professeure agrégée, je jouis d’une bourse de fonctionnement et dirige des étudiants aux cycles supérieurs qui ont, eux aussi, des bourses d’études de la Société de la SP.