Mme Hedwich Kuipers

Ph.D., professeure adjointe, Université de Calgary 

Mme Hedwich Kuipers, Ph.D., professeure adjointe, Université de Calgary 

Après avoir obtenu une maîtrise en sciences biopharmaceutiques et un doctorat en immunologie de l’Université de Leyde, aux Pays-Bas, Mme Hedwich Kuipers, Ph. D., a poursuivi des travaux de recherche en neuro-immunologie à l’Université Stanford dans le laboratoire du Dr Lawrence Steinman à titre de boursière de niveau postdoctoral. C’est à cette même université que, dans le laboratoire du Dr Paul Bollyky, elle a continué à étudier le rôle joué par la matrice extracellulaire (réseau de substances entourant les cellules) dans les réponses immunitaires. En avril 2018, elle s’est jointe au Département de neurosciences cliniques de l’Université de Calgary et à l’Institut Hotchkiss de recherche sur le cerveau en tant que professeure adjointe en neuro-immunologie. Mme Kuipers est aussi membre du Snyder Institute for Chronic Diseases.  

Dans le cadre de ses travaux de recherche, Mme Kuipers se consacre à l’étude des maladies neuro-inflammatoires telles que la sclérose en plaques (SP) et tente de comprendre en quoi consistent les interactions entre les cellules immunitaires qui pénètrent dans le système nerveux central (SNC) et les cellules qui forment ce dernier. Elle s’intéresse principalement à la façon dont les astrocytes – qui constituent l’un des principaux types de cellules du SNC qui ne font pas partie du tissu nerveux – régulent les réactions inflammatoires. Après avoir démontré que les astrocytes peuvent libérer des substances (ou facteurs) qui facilitent la pénétration des cellules immunitaires dans les tissus du SNC, Mme Kuipers cherche maintenant à savoir comment ces mêmes astrocytes interagissent avec les cellules immunitaires et influent sur le comportement de celles-ci. Pour y parvenir, la chercheuse a recours à des stratégies relevant de la biologie cellulaire et de la biologie moléculaire ainsi qu’à des modèles de SP. Elle s’intéresse tout particulièrement à la façon dont les composants de la matrice extracellulaire participent à la régulation de la réponse immunitaire par les astrocytes. Elle espère que ses travaux lui permettront de déterminer les processus pathologiques de la SP et de trouver des moyens de stopper cette maladie. 

Question et réponses avec Mme Kuipers

Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Ayant reçu une formation scientifique sur la mise au point des médicaments, je savais, au moment d’entreprendre des études doctorales, que je voulais me consacrer à une branche de la recherche qui aboutirait non seulement à de nouvelles découvertes biologiques, mais qui permettrait également d’améliorer la vie de personnes malades. Heureusement, j’ai eu connaissance de travaux de recherche portant sur les fonctions immunitaires des cellules du cerveau et sur la façon dont ces fonctions évoluent dans le contexte de la SP. Comme le sujet m’intéressait, j’ai décidé d’y consacrer ma thèse de doctorat et de participer à ces travaux. Depuis lors, je suis fascinée par la complexité de la neuro-immunologie et motivée par les besoins urgents en matière de recherche sur la SP, notamment en ce qui concerne la compréhension des mécanismes sous-jacents à cette maladie. Ces deux éléments continuent d’être le moteur des travaux de recherche de mon équipe.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

Il n’y a rien de tel que l’exaltation qu’on peut ressentir lorsqu’on fait une découverte. La satisfaction que procure le fait de concevoir des expériences qui fournissent une réponse définitive à des questions très précises et de reconstituer ainsi un casse-tête pièce par pièce est une source de motivation constante. C’est très gratifiant pour un chercheur de commencer à discerner, au fil de ses travaux, le portrait global qui se cache derrière le casse-tête, de trouver les pièces manquantes et d’aboutir ainsi à une piste sérieuse ou à une découverte susceptible de changer la vie des personnes atteintes de la maladie à l’étude.

Ce qui est le plus difficile pour les gens qui consacrent leur carrière à la recherche, c’est l’incertitude liée au financement, laquelle n’incite guère les jeunes scientifiques talentueux à suivre cette voie, même si celle-ci leur offre la possibilité de changer le cours des choses dans la vie d’un très grand nombre de personnes. Malheureusement, l’importance du financement de la recherche est appréciée différemment par les diverses instances en place, ce qui contribue à l’incertitude à laquelle doivent faire face les chercheurs. Fort heureusement, nous sommes en mesure de poursuivre nos efforts sans relâche grâce au soutien d’organismes tels que la Société canadienne de la SP.

Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?

La collaboration est un aspect essentiel de la recherche. Non seulement elle permet de tirer parti d’expertises et de technologies qui seraient inaccessibles sans cela, mais surtout elle permet à des chercheurs venant d’horizons divers d’unir leurs efforts. C’est en analysant une question de recherche complexe selon diverses perspectives et en confrontant les pistes de solutions associées à ces perspectives différentes que nous améliorons la recherche. Je m’estime très chanceuse d’avoir intégré une communauté de chercheurs qui collaborent étroitement entre eux à l’Université de Calgary et d’avoir maintenu d’étroites relations avec les instituts au sein desquels j’avais travaillé à l’Université Stanford et au Centre de la SP d’Amsterdam.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

Il y a fort à parier que la recherche sur la SP ne serait pas aussi pointue qu’elle ne l’est aujourd’hui au Canada sans le soutien de la Société canadienne de la SP. Ce sont les subventions de fonctionnement et les bourses de recherche postdoctorale accordées par cet organisme qui me permettent de planifier mes travaux sur un certain nombre d’années. Sans cette source de financement garanti, je ne serais pas en mesure de mener les expériences poussées qui s’imposent pour que de nouvelles découvertes puissent être faites sur la SP.