Dre Jiwon Oh

Professeure agrégée, Service de neurologie

photo of Dr. Jiwon Oh

La Dre Jiwon Oh est neurologue, scientifique et directrice médicale du programme sur la SP BARLO de l’Hôpital St. Michael’s. La Dre Oh est professeure agrégée d’Université de Toronto. À titre de neurologue, elle se spécialise dans la prise en charge des personnes atteintes de SP. Ses travaux de recherche portent sur la mise au point de techniques d’imagerie par résonance magnétique (IRM) de pointe de la moelle épinière et du cerveau qui pourront être utilisées dans un contexte clinique. La Dre Oh est à la tête du programme de recherche en IRM de l’Hôpital St. Michael’s et chercheuse principale dans le cadre d’un certain nombre d’études coopératives multicentriques et d’études locales sur l’IRM, y compris l’étude de cohorte prospective canadienne relative à la progression de la SP (CanProCo), dont l’objectif est de permettre de mieux comprendre la progression de cette maladie. La Dre Oh est également secrétaire et membre du comité de direction du réseau NAIMS (North American Imaging in Multiple Sclerosis Cooperative), lequel regroupe des scientifiques de plus de 35 établissements en Amérique du Nord qui ont recours à des techniques d’IRM dans le cadre de leurs travaux de recherche sur la SP. C’est avec beaucoup de détermination que la Dre Oh prend soin des personnes atteintes de SP, qu’elle contribue à la formation des prochaines générations de cliniciens, de cliniciennes, de chercheurs et de chercheuses, et qu’elle apporte son concours aux avancées scientifiques qui favoriseront la réalisation de progrès dans le domaine de la SP.

Questions et réponses avec la Dre Oh

Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Le domaine de la SP m’a attirée parce qu’il est en pleine expansion et qu’il évolue rapidement. De plus, les progrès qui y ont été réalisés au cours des dix dernières années ont eu des effets bénéfiques réels sur la vie des personnes atteintes de SP. Je suis enchantée de travailler dans ce domaine, parce que je crois que les travaux dans lesquels je m’investis avec mes collègues établis aux quatre coins du monde serviront grandement les intérêts des personnes qui vivent avec la SP au cours des prochaines années.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

La recherche est un moyen pour les scientifiques d’exprimer leur créativité. Certes, elle apporte son lot de défis, mais elle permet de se forger un esprit critique et de sortir des sentiers battus, et c’est ce qui en fait une activité aussi gratifiante en fin de compte.

Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche et de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?

La collaboration est un aspect essentiel de tout projet de recherche. Plus particulièrement, il est impossible pour une équipe de recherche de posséder l’expertise nécessaire dans tous les sous-domaines d’un champ d’études particulier, étant donné la rapidité avec laquelle les progrès technologiques se sont succédé ces dernières années. Par conséquent, nous n’avons pas d’autres solutions que d’unir nos efforts pour faire avancer la recherche sur la SP. L’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP est un bel exemple de collaboration à l’échelle nationale entre des experts cliniciens et des experts scientifiques spécialistes de divers domaines qui revêtent une importance particulière dans la recherche sur la SP.

Dans quelle mesure le soutien fourni par les bailleurs de fonds et les donateurs vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

Les bailleurs de fonds jouent un rôle crucial. La plupart des travaux qui portent sur l’IRM et les techniques de laboratoire de pointe sont relativement coûteux. Il faut donc pouvoir compter sur des bailleurs de fonds convaincus.

En quoi ce type d’étude est-il si important et que se passerait-il s’il n’y avait aucune source de financement possible?

L’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP est la première initiative nationale qui vise précisément à nous permettre de comprendre les facteurs liés à la progression de la SP. Comme elle fait appel à divers domaines d’étude, elle offrira l’occasion d’examiner de manière approfondie divers facteurs susceptibles d’influer sur la progression de la SP. Une telle entreprise commence par des années de planification. Il faut donc obtenir le financement nécessaire tout au long des phases de planification et d’exécution pour que celles-ci puissent être menées à bien. En l’absence de financement, aucune étude de cette envergure ne serait envisageable, ce qui serait une perte pour le domaine.

Pourquoi importe-t-il que les personnes atteintes de SP participent à cette initiative?

Les personnes qui doivent composer au quotidien avec la SP ont un point de vue que les scientifiques et les cliniciens ne comprennent pas toujours. Il est essentiel que ces personnes contribuent à l’élaboration du plan et des objectifs de l’étude, ainsi qu’à la réalisation de celle-ci, et qu’elles fournissent à l’équipe de recherche des conseils pratiques qui permettront d’optimiser leur participation et leur apprentissage, puisqu’il y a probablement de nombreux aspects qui sont importants à leurs yeux, mais que les chercheurs ignorent. En somme, il est essentiel de pouvoir compter sur la contribution de personnes atteintes de SP pour mener à bien une étude comme celle-là tout en s’assurant qu’elle réponde aux besoins des gens qui ont la SP.

Selon vous, quelles seront les retombées de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?

Je crois que cette initiative permettra de repérer un certain nombre de facteurs clés (facteurs biologiques, facteurs cliniques, facteurs environnementaux et facteurs relevant du système de santé) qui interviennent dans la progression de la SP et de comprendre de quelle façon les interactions entre ces facteurs peuvent favoriser ce processus. Ces nouveaux éléments d’information nous permettront de comprendre la progression de la SP en tant que telle et ainsi d’améliorer les traitements et les stratégies de prise en charge destinés à ralentir et à prévenir ce processus. Tous ces efforts contribueront à terme à l’amélioration de la qualité de vie des personnes qui vivent avec la SP au Canada et partout ailleurs dans le monde.