M. Larry Lynd
Ph. D., professeur
M. Lynd est directeur et membre du corps professoral du centre de recherche CORE (Collaboration for Outcomes Research and Evaluation; core.ubc.ca) de la Faculté des sciences pharmaceutiques de l’Université de la Colombie-Britannique. Il est titulaire d’un doctorat du Département de soins de santé et d’épidémiologie de cette université depuis 2002. Outre les postes de professeur et de directeur qu’il occupe au centre de recherche CORE, il exerce des fonctions scientifiques au Centre for Health Evaluation and Outcomes Sciences (centre des sciences d’évaluation de la santé et des effets sur la santé) et au Centre for Clinical Epidemiology and Evaluation (centre d’épidémiologie et d’évaluation cliniques), des fonctions universitaires au Peter Wall Institute of Advanced Studies (institut d’études avancées Peter Wall) et des fonctions d’adjoint à la Faculté de santé publique et de santé des populations de l’Université de la Colombie-Britannique. En outre, il a récemment été élu membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé. En tant qu’universitaire, il s’intéresse principalement à l’épidémiologie et à l’économie de la santé. Ses travaux portent plus précisément sur la pneumologie, les médicaments orphelins, les maladies rares, la sclérose en plaques et la médecine génomique; à l’échelle internationale, il mène des projets au Rwanda et au Cambodge.
Questions et réponses avec M. Lynd
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
J’ai commencé à m’intéresser à la SP grâce à une étude sur les préférences des personnes atteintes de cette maladie que j’ai réalisée en collaboration avec le Dr Tony Traboulsee sur le modèle d’une étude antérieure sur le diabète. En fait, c’est durant cette entreprise que nous avons rapidement cerné des centres d’intérêt communs, notamment des questions précises sur le traitement de la SP auxquelles il était possible de répondre en faisant appel à des méthodes que nous utilisons régulièrement. C’est donc en collaborant avec d’autres chercheurs dans le cadre de travaux axés sur la SP que j’ai élargi mon champ d’études, l’objectif étant d’appliquer des méthodes que nous avions mises au point dans d’autres domaines à celui de la SP et ainsi d’améliorer potentiellement les traitements contre cette maladie.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?
Je me réjouis plus particulièrement à la perspective de trouver d’éventuels facteurs prédictifs modifiables de la réponse thérapeutique, de l’échec thérapeutique ou du ralentissement de la progression de la SP. Ces aspects de l’étude CanProCo s’inscrivent dans le cadre de l’un de mes axes de recherche qui consiste à élaborer des modèles prédictifs visant à adapter la stratégie de sélection du traitement et de prise en charge de la maladie aux besoins du patient. Les données recueillies lors de cette étude serviront à l’élaboration de modèles prédictifs robustes, valides, adaptés aux réalités cliniques et accessibles, qui pourraient de ce fait améliorer considérablement les résultats obtenus par les personnes atteintes de SP et l’efficacité des soins qui leur sont prodigués.
En quoi consiste votre rôle dans le cadre de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?
Je suis coresponsable du volet de l’étude consacré à l’économie de la santé, et je participerai plus précisément à l’analyse des données administratives rétrospectives sur la santé dans le cadre des volets épidémiologie et économie de la santé. Je contribuerai également au recoupement des données obtenues à l’échelle de la cohorte avec les données administratives sur la santé recueillies dans chaque province, ainsi qu’à l’analyse finale de l’étude.
Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche et de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?
La collaboration est cruciale dans le cadre de cette étude qui nous offre pour la première fois la possibilité d’élaborer un modèle prédictif à partir d’un large éventail de données (en épidémiologie, en clinique, en imagerie et en neuro-immunologie). En somme, les relations et la collaboration entre les épidémiologistes, les biostatisticiens, les cliniciens, les experts en imagerie et les spécialistes en neuro-immunologie participant à cette étude fourniront les meilleures données probantes possible pour prévoir – et idéalement – prévenir la progression de la SP.
Dans quelle mesure le soutien fourni par les bailleurs de fonds et les donateurs vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?
Ce soutien financier est indispensable! La meilleure façon de recueillir le type de données dont nous avons besoin, c’est de mener une étude de cohorte prospective. Or, le recrutement et le suivi prospectif de personnes atteintes de SP et les moyens qui sont déployés pour garder le contact avec ces dernières sont très coûteux. Quoi qu’il en soit, les retombées potentielles d’une telle étude pourraient être nettement supérieures à son coût, compte tenu de la qualité des données recueillies et des données probantes générées. En conclusion, il serait impossible de mener une étude comme celle-ci sans les investissements consentis par les bailleurs de fonds.
Pourquoi importe-t-il que les personnes atteintes de SP participent à cette initiative?
Bien souvent, les études sur la SP portent sur une seule forme de la maladie et consistent à évaluer un traitement en particulier. L’étude CanProCo a ceci de particulier qu’elle sera menée sur toutes les formes de SP et sur tous les types de traitements. La participation de personnes atteintes de SP à cette étude nous permettra par conséquent de recueillir les données probantes les plus solides qui soient sur la progression de la SP en vue d’établir des stratégies visant à ralentir la progression de cette maladie. À long terme, les résultats de cette étude pourraient servir les intérêts de toutes les personnes atteintes de SP.
Selon vous, quelles seront les retombées de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?
– Mise en évidence de facteurs phénotypiques, thérapeutiques, neuro-immunologiques et liés à l’imagerie qui permettront de prédire la progression de la SP.
– Élaboration de modèles de prédiction clinique axés sur les besoins des personnes atteintes de SP, qui pourront servir de base à la prise de décisions cliniques susceptibles d’améliorer le devenir de ces personnes.
– Amélioration de la sélection des traitements, qui se traduira par un ralentissement de la progression de la maladie et donc par une amélioration du rapport coût-efficacité des traitements contre la SP et globalement par une optimisation de l’utilisation des ressources de santé.