M. Nader Ghasemlou

Ph. D., professeur adjoint

photo of Dr. Nader Ghasemlou

M. Ghasemlou est à la tête d’une équipe de recherche multidisciplinaire de l’Université Queen’s qui étudie le rôle des réponses immunitaires à médiation humorale et à médiation cellulaire dans le contexte de maladies du système nerveux, notamment la SP, les lésions de la moelle épinière et la douleur inflammatoire/neuropathique. Au sein de son laboratoire de chronobiologie de la douleur et de neuro-immunologie, cette équipe utilise des modèles de recherche translationnelle inverse (auquel cas ce sont les données cliniques qui servent de base aux études de recherche fondamentale sur les animaux) pour étudier les mécanismes pathologiques, en ayant pour objectif ultime de découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles. Elle a commencé notamment à utiliser l’horloge interne de l’organisme, à savoir les rythmes biologiques, pour identifier de nouveaux médiateurs pathologiques. Ces travaux sont le fruit de nombreuses collaborations avec des patients partenaires et des cliniciens, y compris le Réseau de douleur chronique du Canada.

M. Ghasemlou a effectué son stage de recherche postdoctorale (de 2009 à 2014) sur la douleur inflammatoire et la douleur neuropathique, à la Faculté de médecine de Harvard (Harvard Medical School), au sein du Neural Plasticity Research Group (groupe de recherche sur la neuroplasticité) du Dr Clifford Woolf, en tant que boursier Banting. Il a préparé son doctorat en neuro-immunologie, qui portait sur les interactions neuro-immunitaires au sein de la moelle épinière à l’origine de lésions tissulaires, à l’Université McGill (de 2002 à 2008), sous la supervision de M. Samuel David, Ph. D. Il a fait ses premières armes en recherche sur la SP en occupant un poste de stagiaire d’été au sein du laboratoire du Dr Jack Antel, à l’Institut neurologique de Montréal (de 1996 à 1997), et c’est au cours de ce stage qu’il a découvert les conséquences dévastatrices de la SP.

Questions et réponses avec M. Ghasemlou

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

J’ai commencé à m’intéresser à la SP et à la neuro-immunologie lors de mes études de premier cycle, plus précisément, durant les deux étés que j’ai passés à travailler dans le laboratoire du Dr Jack Antel, à l’Institut neurologique de Montréal. Puis, c’est en préparant mon doctorat sous la supervision de M. Samuel David à l’Université McGill que j’ai découvert les conséquences dévastatrices de cette maladie sur la vie des gens qui en sont atteints. Ayant rencontré de nombreuses personnes qui vivent avec une douleur chronique associée à la SP, je me suis fixé pour objectif de comprendre comment maîtriser les rythmes biologiques de l’organisme pour atténuer ces conséquences.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

Mon objectif ultime, c’est de faire de nouvelles découvertes qui, je l’espère, changeront un jour la qualité de vie de quelqu’un. Je me rends au laboratoire tous les jours, plein d’entrain, afin d’apprendre de nouvelles choses et d’encadrer des étudiants et des stagiaires passionnés par leur travail. Notre principale difficulté, c’est la lenteur du processus de recherche, mais nous sommes mus par notre persévérance!

Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?

Nos travaux reposent sur la collaboration avec des chercheurs et des cliniciens qui mettent leurs compétences diverses au service de notre équipe. Sans le soutien de nos collaborateurs qui se spécialisent en bio-informatique/génétique, nous ne serions pas en mesure d’identifier les gènes et les voies de signalisation qui sous-tendent la SP. De même, sans l’aide de nos cliniciens partenaires, nous ne disposerions pas de la perspective critique nécessaire, celle qui place les besoins des patients au premier plan, pour mener à bien nos projets de recherche transformatrice.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

Les fonds de recherche du Canada sont au plus bas. Les organismes de financement nationaux reçoivent systématiquement des fonds insuffisants et sont à court de ressources. Le soutien que nous fournit la Société canadienne de la SP nous permet de poursuivre nos travaux, de former nos étudiants et d’aider le Canada à innover et à se munir de professionnels hautement qualifiés qui deviendront des éléments moteurs de la vitalité de la recherche scientifique canadienne.

Si vous pouviez poser une seule question à une personne vivant avec la SP qui pourrait vous aider à concevoir une étude, quelle serait-elle?

Quels sont les facteurs déclenchants de votre douleur, comment la douleur se manifeste-t-elle et quelles sont les solutions qui vous aident à composer avec celle-ci?