Mme Nathalie Arbour

Ph. D., professeure

Natalie Arbour, Ph. D., a obtenu un doctorat en immunologie et en virologie au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), situé au Québec (Canada). Elle a ensuite effectué un stage de recherche postdoctorale au sein de l’équipe du Dr Michael B. A. Oldstone (Scripps Research Institute, Californie), puis de l’équipe du Dr Jack Antel (Institut neurologique de Montréal). Depuis 2006, elle est professeure à l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM – hôpital pour adultes affilié à l’Université de Montréal). Son programme de recherche porte sur la caractérisation et la compréhension des interactions entre le système immunitaire et le système nerveux central (SNC), et plus précisément sur le rôle des lymphocytes T dans le contexte de la sclérose en plaques (SP). Sa stratégie consiste d’abord à repérer les molécules et les mécanismes endommagés en analysant des échantillons provenant de personnes atteintes de SP. Par la suite, Mme Arbour et son équipe se penchent sur l’incidence de ces éléments en utilisant des cultures primaires de cellules immunitaires et du système nerveux central. Enfin, l’équipe de Mme Arbour a recours aux modèles animaux les plus pertinents de la SP pour confirmer et analyser le rôle joué par ces mécanismes dans la pathogenèse de la SP. Elle met également à l’essai des stratégies pour corriger les éléments endommagés et en valider l’utilité comme cibles thérapeutiques. 

 

Question et réponses avec Mme Arbour

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP?

La SP est une maladie très complexe qui implique deux systèmes extrêmement fascinants : le SNC et le système immunitaire. Je me suis intéressée à la recherche sur la SP lorsque j’ai constaté que cette maladie neuro-inflammatoire touche un très grand nombre de personnes, surtout au Canada.
Dans le cadre de nos plus récents travaux financés par SP Canada, mon équipe et moi nous intéressons au rôle des lymphocytes T dans le processus de vieillissement chez les personnes qui vivent avec la SP. L’âge est le plus important facteur de risque en ce qui concerne la progression de cette maladie. Malheureusement, au fur et à mesure que les gens atteints de SP prennent de l’âge, les médicaments modificateurs de l’évolution de la SP perdent en efficacité et peuvent avoir davantage d’effets indésirables. Par conséquent, il est essentiel de faire la lumière sur l’impact du vieillissement sur la SP afin d’améliorer les options dont nous disposons actuellement en matière de traitement et de prise en charge de la maladie.

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Les avancées réalisées récemment dans le domaine de la recherche sur la SP ont été rendues possibles grâce à des réseaux de collaboration fructueux dont font partie des laboratoires de recherche, des cliniques de SP et des personnes qui vivent avec la SP. Les progrès auxquels nous avons assisté dans ce domaine au cours des dernières décennies font qu’il est maintenant possible d’améliorer les soins destinés aux gens atteints de cette affection. Néanmoins, des besoins restent à satisfaire. L’amélioration des options thérapeutiques et de prise en charge de la maladie est essentielle à l’accroissement de la qualité de vie des personnes qui ont la SP.

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?

Dans le milieu médical, il est reconnu que les effets de l’âge doivent être pris en compte dans le cadre des stratégies de soins conçues à l’intention des personnes atteintes de SP. Il est donc primordial de comprendre l’impact du vieillissement sur la SP afin d’améliorer les options dont nous disposons actuellement en matière de traitement et de prise en charge de la maladie. Ultimement, les travaux que nous menons actuellement devraient nous permettre à court terme d’élaborer de nouveaux outils grâce auxquels il sera possible de suivre le processus de vieillissement en ce qui concerne le système immunitaire dans le contexte de la SP. À long terme, nous espérons que nos efforts aboutiront à la validation d’une nouvelle cible qui ouvrira la voie à la mise au point de nouveaux médicaments aptes à contrer la progression de la SP liée à l’âge.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?

Je suis très fière de la qualité de la formation que nous sommes en mesure d’offrir aux membres de mon équipe (étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs, et chercheuses et chercheurs postdoctoraux). Ces jeunes scientifiques apportent une contribution essentielle à l’avancement de la recherche. Malheureusement, les fonds destinés au financement de la recherche biomédicale sont limités au Canada, et il est difficile pour les scientifiques à l’œuvre dans notre pays d’obtenir un soutien financier.

Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?

La subvention de SP Canada est essentielle au déroulement de nos travaux de recherche consacrés à la pathogenèse de la SP. Elle contribue à couvrir le coût des réactifs qui nous sont essentiels en laboratoire, du salaire du personnel de recherche, et de services techniques de grande qualité qui permettent à notre équipe d’étudier le rôle d’une molécule en particulier à partir d’échantillons issus de personnes atteintes de SP.