Dr Peter van den Elzen
Professeur adjoint
Le Dr van den Elzen est titulaire d’un baccalauréat ès sciences en biochimie et d’un diplôme en médecine de l’Université de Calgary. Il a commencé à s’intéresser très tôt à la recherche sur la SP, car sa fiancée avait reçu un diagnostic de SP. Il a suivi une année d’études en médecine supplémentaire pour entreprendre des travaux de recherche en immunologie et sur la SP, d’abord à l’Institut neurologique de Montréal aux côtés du Dr Trevor Owens, puis à l’Université Stanford, sous la supervision du Dr Garry Fathman. Après avoir obtenu son diplôme de médecine, il a reçu une bourse de recherche postdoctorale de la Société canadienne de la SP qui lui a permis d’étudier les répertoires de lymphocytes T associés à la SP/EAE, sous la supervision de M. Eli Sercarz, Ph. D., au La Jolla Institute for Allergy and Immunology de San Diego. C’est à cette époque qu’il a commencé à s’intéresser aux travaux d’un laboratoire voisin au sein de cet institut, celui de M. Mitch Kronenberg, Ph. D., qui examinait alors la réponse immunitaire contre les antigènes lipidiques. Puis, il a quitté San Diego pour effectuer une résidence en pathologique clinique/médecine de laboratoire au Brigham and Women’s Hospital, principal centre hospitalier universitaire de la Faculté de médecine de Harvard (Harvard Medical School), à Boston. Le Dr van den Elzen a consacré la majeure partie des heures de recherche prévues dans le cadre de sa résidence à travailler aux côtés du Dr Michael Brenner, qui étudiait l’immunologie, et plus précisément les antigènes lipidiques, comme M. Kronenberg. Au terme de sa résidence, le Dr van den Elzen s’est joint à l’équipe de recherche du Dr Brenner à titre de boursier de recherche postdoctorale pour étudier la réponse immunitaire aux lipides, dont il avait commencé à croire qu’elle constitue un aspect important de la physiopathologie de la SP. Depuis qu’il a quitté Boston pour Vancouver afin d’occuper un poste de professeur à l’Université de la Colombie-Britannique, il poursuit ses travaux dans ce domaine, qui sont financés en partie par une bourse de recherche Career Transition Fellowship de la National Multiple Sclerosis Society (organisme états-unien de la SP). Par la suite, il a élargi ses centres d’intérêt : ses travaux ne portent plus seulement sur les lymphocytes T dirigés contre les antigènes lipidiques, mais également sur les lymphocytes B et le rôle qu’ils jouent dans l’auto-immunité associée à la SP, et plus récemment, sur le rôle du virus d’Esptein-Barr (VEB), soit un facteur environnemental important dans le cas de la SP. Le Dr van den Elzen s’estime chanceux d’avoir reçu plusieurs subventions de la Société canadienne de la SP au cours de sa carrière et il est reconnaissant envers l’organisme pour son soutien.
Questions et réponses avec le Dr van den Elzen
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
J’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme et qui a reçu par la suite un diagnostic de SP durant mes études de biochimie et de médecine à l’Université de Calgary. C’est parce que j’ai été témoin de l’apparition de la SP chez cette jeune femme à l’avenir prometteur que j’ai été mû par la volonté de contribuer aux efforts déployés en vue de trouver un remède contre cette maladie. Elle est elle-même devenue neurologue, et pendant les 15 ans que nous avons passés ensemble – et jusqu’à aujourd’hui – sa force et sa capacité à composer avec les manifestations de plus en plus débilitantes de la SP ont toujours été une source d’inspiration pour moi.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?
J’aime le processus qui aboutit à l’élaboration de nouvelles stratégies de recherche sur la SP. C’est aussi là que se pose toujours notre plus grand défi, qui est d’obtenir du financement pour mettre ces nouvelles stratégies en œuvre efficacement. D’autres difficultés viennent s’ajouter à cette recherche de financement, notamment les tâches administratives prosaïques associées à la gestion d’un laboratoire, qui peuvent facilement accaparer la majeure partie du temps du chercheur et le détourner de la recherche proprement dite.
Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?
La collaboration a toujours occupé une place importante dans mon travail. Il est essentiel d’envisager de nouvelles perspectives et d’interagir régulièrement avec d’autres chercheurs. Je collabore actuellement avec des chercheurs comme les Drs Soren Gantt et Alexandre Prat et M. Marc Horwitz (pour ne citer que ceux-là), qui ont grandement contribué à faire progresser mes travaux de recherche.
Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?
La Société canadienne de la SP et la National MS Society ont été mes principaux bailleurs de fonds au fil des années, et leur soutien m’a permis de continuer à me concentrer tout particulièrement sur la SP, même si les questions de recherche fondamentale en immunologie sur lesquelles je me penche pourraient se révéler dignes d’intérêt dans de nombreux autres domaines thérapeutiques.
Si vous pouviez poser une seule question à une personne vivant avec la SP qui pourrait vous aider à concevoir une étude, quelle serait-elle?
Vous souvenez-vous avoir eu une infection virale prolongée ou particulièrement grave (plus précisément, la mononucléose infectieuse, ou « mono »), caractérisée par des maux de gorge, une hypertrophie des ganglions lymphatiques du cou (gonflement des amygdales) et une fatigue extrême, durant votre adolescence ou au début de l’âge adulte? Cette infection s’est-elle accompagnée de symptômes neurologiques inhabituels que vous attribueriez aujourd’hui à la SP? Avez-vous contracté cette infection dans les quelques mois qui ont suivi un traumatisme crânien tel qu’une commotion cérébrale?