M. Roger Tam

Professeur agrégé

photo of Dr. Roger Tam

L’intérêt que M. Tam porte à l’imagerie médicale remonte à plus de 20 ans. Après avoir rédigé son mémoire de maîtrise en informatique médicale, il a obtenu en 2004 un doctorat de l’Université de la Colombie-Britannique sur la vision par ordinateur et la visualisation scientifique. Il a occupé un poste d’associé de recherche en neurologie au sein de cette université de 2004 à 2007 avant de se joindre au corps professoral en 2007, et il y enseigne en radiologie depuis lors. Au cours des sept dernières années, M. Tam a mené des travaux de recherche qui portaient principalement sur l’application des principes de l’apprentissage automatique (sous-domaine de l’intelligence artificielle) à l’imagerie du cerveau à des fins de repérage de biomarqueurs de maladies neurologiques chroniques – plus particulièrement la sclérose en plaques – et de prédiction clinique.

Questions et réponses avec M. Tam

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Cela fait des années que je m’intéresse à l’imagerie médicale. L’imagerie est un outil important dans le cadre de la recherche sur la SP et de la prise en charge clinique de cette maladie. L’amélioration des techniques d’imagerie, les traitements prometteurs et les progrès récents en apprentissage automatique sont autant de perspectives stimulantes qui me motivent.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

En principe, la cohorte qui sera suivie dans le cadre de l’étude CanProCo devrait être hétérogène, à l’instar de la portion de la population canadienne aux prises avec la SP. S’il est vrai que la possibilité de mener cette étude auprès d’une vaste cohorte représentative de la population atteinte de SP suscite un certain engouement, il n’empêche que cette hétérogénéité posera de nombreux problèmes techniques sur le plan de l’analyse des images et de la gestion des données.

WEn quoi consiste votre rôle dans le cadre de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?

Je serai l’un des responsables du volet de l’étude consacré à l’imagerie et je serai chargé essentiellement de l’analyse des images.

Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche et de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?

Les chercheurs qui participent aux trois volets scientifiques (imagerie, épidémiologie et immunologie) seront appelés à collaborer très étroitement les uns avec les autres pour les besoins de l’étude. Je sais pour ma part que mes travaux en imagerie ne se révèlent constructifs que lorsqu’ils sont associés à d’autres données scientifiques, notamment des données cliniques, car c’est dans ce contexte qu’ils offrent une perspective globale des mécanismes pathologiques.

Dans quelle mesure le soutien fourni par les bailleurs de fonds et les donateurs vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

Il existe très peu de possibilités de financement pour les études d’une telle envergure, en particulier au Canada. Le soutien de la Société canadienne de la SP, de la Fondation Brain Canada et de Biogen est donc absolument indispensable.

Pourquoi importe-t-il que les personnes atteintes de SP participent à cette initiative?

Étant donné qu’il s’agit d’une étude qui sera menée dans un « contexte de pratique clinique réel » par des chercheurs chargés de cerner les facteurs qui contribuent à la progression clinique de la SP ou qui permettraient de prédire ce processus, il serait impossible de la réaliser sans la participation de personnes atteintes de SP.

Selon vous, quelles seront les retombées de l’étude de cohorte canadienne relative à la progression de la SP?

Les principales retombées de l’étude à envisager sont les suivantes :

1) une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents à la progression clinique de la SP à partir de données probantes issues des domaines de l’imagerie, de l’épidémiologie et de l’immunologie, ce qui contribuera à la mise au point de traitements ciblant ce processus de progression;

2) la mise en évidence de facteurs prédictifs qui permettront de repérer plus rapidement les personnes atteintes de SP exposées à un risque de progression clinique de la maladie et ainsi de les surveiller plus étroitement et d’établir dans leur cas une démarche thérapeutique plus préventive.