Dr. Samira Ghorbani
Assistant Professor, University of Toronto

Mme Samira Ghorbani, Ph. D., est titulaire d’un doctorat en immunologie de l’Université des sciences médicales de Téhéran. Sa thèse portait sur le rôle des microARN dans la pathogenèse de la sclérose en plaques (SP). Après avoir obtenu son doctorat, elle a effectué un stage de recherche postdoctorale à l’Université de Calgary sous le mentorat de Wee Yong, Ph. D, qui était axé sur des stratégies visant à venir à bout des facteurs inhibiteurs dans les lésions de SP, afin de favoriser la remyélinisation.
Mme Ghorbani est professeure adjointe à l’Université de Toronto et titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 2 en réparation de la myéline et en biologie de la matrice extracellulaire liée au vieillissement. Son programme de recherche consiste à examiner pourquoi la capacité de remyélinisation du cerveau diminue avec l’âge. Cette perte des capacités régénératrices joue un rôle majeur dans l’évolution de la SP cyclique vers une forme progressive de la SP. L’équipe de son laboratoire cherche plus particulièrement à cerner comment le raccourcissement des télomères, la sénescence cellulaire et les changements qui surviennent dans la matrice extracellulaire contribuent à une altération de la remyélinisation au cours du vieillissement. Ainsi, Mme Ghorbani et son équipe associent diverses approches (modèles murins [souris], analyse immunohistochimique, cytométrie de flux, biologie moléculaire, culture cellulaire et séquençage de l’ARN en cellule unique) en vue d’étudier comment ces facteurs influent sur la fonction des précurseurs d’oligodendrocytes, qui sont essentiels à la remyélinisation.
Mme Ghorbani et son équipe se proposent de découvrir des cibles thérapeutiques qui permettront de rajeunir le système nerveux central vieillissant, de restaurer ses capacités de régénération et, par là même, d’améliorer la remyélinisation et de ralentir la progression de la SP. En plus de se consacrer à ses travaux de recherche fondamentale, Mme Ghorbani s’est engagée à l’égard de la formation de la nouvelle génération de chercheuses et de chercheurs en participant à des activités de mentorat inclusif et d’apprentissage coopératif.
Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP?
L’objectif que je me suis fixé dans le cadre de mes travaux de recherche consiste à comprendre pourquoi la remyélinisation ralentit avec l’âge et à déterminer dans quelle mesure ce ralentissement contribue à la progression de la SP. J’ai commencé à m’intéresser à la SP durant mes études de maîtrise en immunologie, lorsque je me suis rendu compte de la complexité de cette affection et des nombreux mystères qui restent encore à élucider à propos de celle-ci.
Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
Les lacunes à combler au chapitre de la SP progressive – à propos de laquelle les options en matière de traitement sont encore restreintes – constituent ma source de motivation. Le fait de savoir que bon nombre de gens atteints de cette forme de SP doivent composer avec une accumulation graduelle d’incapacités tout en disposant de peu d’options thérapeutiques m’incite à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à l’évolution de la SP. Il est difficile de constater à quel point nous ne pouvons pas faire grand-chose lorsque la maladie dépasse le stade inflammatoire pour entrer dans sa phase progressive.
Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?
Ce qui me motive à aller de l’avant est l’espoir que les travaux que je mène avec mon équipe contribuent un jour au ralentissement de la progression de la SP grâce à une amélioration du processus de réparation de la myéline.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?
Ce qui m’enthousiasme le plus à propos de mes travaux de recherche est l’éventualité que ceux-ci puissent changer le cours des choses quant à notre compréhension de la SP progressive et au traitement de cette affection. L’idée que mes travaux puissent un jour mener à la mise au point de nouveaux médicaments a quelque chose de stimulant. L’un des plus grands défis à relever quant à la SP réside dans la complexité de cette affection. La SP est une maladie qui se manifeste différemment d’une personne à l’autre, et sa progression implique de nombreux processus biologiques qui restent encore à élucider.
Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?
Le soutien fourni par SP Canada revêt une importance capitale pour moi, qui suis au début de ma carrière, et pour mon laboratoire. En fait, c’est la première fois que je reçois une subvention à titre de chercheuse principale. J’ai toujours pu compter sur l’appui de SP Canada relativement à mes travaux – tout d’abord en tant que titulaire d’une bourse de recherche postdoctorale, et maintenant comme chercheuse principale. Le soutien qu’apporte cet organisme ne consiste pas uniquement à procurer des fonds essentiels à la recherche. À nous, chercheurs et chercheuses, il permet aussi de collaborer et d’apprendre les uns des autres. Il nous donne aussi la possibilité d’interagir avec des personnes atteintes de SP, ce qui est extrêmement important, car les interactions que nous avons avec ces dernières nous rappellent pourquoi nous accomplissons notre travail et nous aident à demeurer centrés sur la recherche de solutions concrètes qui pourront améliorer la qualité de vie de tous ces gens.