Mme Soheila Karimi
Ph. D., professeure agrégée
Mme Karimi est professeure agrégée au Département de physiologie, de pathophysiologie et de médecine régénératrice de la Faculté des sciences de la santé Rady de l’Université du Manitoba. Mme Karimi s’intéresse depuis longtemps à la réparation et à la régénération neuronales, et plus précisément à la découverte de mécanismes et à l’élaboration de traitements de remyélinisation (renouvellement de la myéline, soit l’enveloppe qui protège les fibres nerveuses) dans le contexte de la sclérose en plaques (SP) et des lésions de la moelle épinière.
Mme Karimi a obtenu un doctorat en neurosciences de l’Université de la Saskatchewan en 2001. Elle a ensuite effectué un stage de recherche postdoctorale au Toronto Western Research Institute de l’Université de Toronto. Pendant sa formation, elle a reçu de nombreux prix d’excellence scolaire et en recherche, dont le prix Synthes de l’American Association of Neurological Surgeons, et une bourse de recherche postdoctorale des Instituts de recherche en santé du Canada. Ses travaux de recherche postdoctorale ont montré l’efficacité de la greffe de cellules souches neurales pour la remyélinisation et l’amélioration du rétablissement fonctionnel dans des modèles précliniques. Ses travaux ont joué un rôle fondamental dans l’intégration de traitements par cellules souches neurales à des essais cliniques sur les lésions de la moelle épinière qui sont en cours.
Mme Karimi a rejoint les rangs de l’Université du Manitoba en 2010 en vue de contribuer à la mise sur pied du programme de médecine régénératrice au Manitoba. Les travaux menés dans son laboratoire portent encore sur la découverte de mécanismes pathologiques et l’élaboration de traitements régénérateurs pour les personnes atteintes de sclérose en plaques ou d’une lésion de la moelle épinière.
Les travaux de recherche de Mme Karimi financés par la Société de la SP portent sur l’élaboration et l’évaluation de traitements pharmacologiques efficaces et pertinents sur le plan clinique visant précisément la réparation et le renouvellement de la myéline endommagée par des lésions causées par la SP.
Question et réponses avec Mme Karimi
Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
Je m’intéresse depuis longtemps à la réparation de la myéline, c’est-à-dire depuis le début de mes études doctorales. J’ai appris que détérioration de la myéline (démyélinisation) est une neuropathologie commune à plusieurs maladies invalidantes, comme la SP, de même qu’aux lésions de la moelle épinière et aux lésions cérébrales. J’ai consacré de nombreuses années de ma carrière en recherche à la mise au point de traitements pharmacologiques et par cellules souches pour favoriser le renouvellement de la myéline altérée. Les chercheurs dans mon laboratoire utilisent les connaissances acquises pour concevoir et évaluer de nouvelles stratégies de médecine régénératrice qui seront à la disposition des personnes atteintes de SP dans un avenir rapproché.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?
L’aspect le plus intéressant de la recherche est le cheminement vers la découverte en laboratoire. La recherche est un processus emballant et dynamique. J’apprends tous les jours quelque chose, et notre travail n’est pas du tout routinier. De plus, il est extrêmement gratifiant de savoir que nos découvertes peuvent être utiles aux patients. La recherche s’accompagne aussi de difficultés qui lui sont propres. Un des grands défis à l’heure actuelle concerne le contexte de financement et les compressions budgétaires qui empêchent bon nombre de chercheurs d’explorer leurs idées et de faire avancer leurs découvertes. C’est pourquoi il est si important de soutenir les chercheurs.
Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?
Nos travaux de recherche sont menés sous le signe de la collaboration. Grâce au soutien de la Société canadienne de la SP, nous avons pu former une équipe multidisciplinaire dont les membres possèdent des connaissances complémentaires et diversifiées. Notre équipe est composée de plusieurs chercheurs bien établis qui se spécialisent dans un large éventail de domaines. Nous sommes capables de mener des travaux qui concernent la médecine régénératrice, l’élaboration de modèles animaux de SP, le traitement par les cellules souches, l’imagerie, l’administration de médicaments, la génétique, l’immunologie, la neurophysiologie et l’étude des tissus humains. Étant donné l’objectif global de notre étude, la collaboration est absolument essentielle à notre réussite.
Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?
Le soutien financier que nous offre la Société de la SP nous apporte une aide considérable sans laquelle l’étude dont il est ici question n’aurait jamais pu être menée. Nous avons besoin de ce financement externe pour couvrir le coût de nos expériences et le salaire de notre personnel de recherche, qui joue un rôle essentiel. Nous sommes reconnaissants de cette aide financière, qui nous a permis de poursuivre nos travaux de recherche translationnelle dans l’espoir d’élaborer un jour un traitement efficace contre la SP.
Si vous pouviez poser une seule question à une personne vivant avec la SP qui pourrait vous aider à concevoir une étude, quelle serait-elle?
Pour comprendre quelles sont les améliorations les plus importantes qui permettraient aux personnes atteintes de SP de retrouver leurs fonctions, je leur demanderais de nommer trois fonctions essentielles à leur qualité de vie, en commençant par la plus importante.