Mme Valerie M. K. Verge
Ph. D., professeure
Mme Valerie Verge, Ph. D., Université de la Saskatchewan
Mme Verge est titulaire émérite d’une bourse de recherche et de chercheur-boursier du Conseil de recherches médicales du Canada, professeure d’anatomie et de biologie cellulaire ainsi que directrice du Centre de recherche en neurosciences et en SP Cameco, à l’Université de la Saskatchewan. Elle a rejoint les rangs de cette dernière en 1992, après avoir terminé un doctorat, préparé sous la supervision du Dr Peter Richardson en 1990 à l’Université McGill, et mené à bien ses études postdoctorales, sous la direction du professeur Tomas Hökfelt à l’Institut Karolinska de Stockholm, en Suède. L’établissement de stratégies efficaces axées sur la réparation du système nerveux et exemptes d’effets indésirables constitue un objectif majeur de son programme de recherche financé à l’échelle nationale, auquel prennent part de nombreux stagiaires talentueux ainsi qu’une équipe très qualifiée. Les travaux que mène actuellement Mme Verge grâce au soutien financier de la Société de la SP ont révélé que l’accroissement de l’activité des axones comportant des zones démyélinisées favorise le processus de remyélinisation, a un effet neuroprotecteur et modifie les propriétés de la réponse immunitaire associée à la SP, notamment en ce qui concerne les cellules appelées macrophages, ce qui permet de passer d’un état pro-inflammatoire à un état favorable à la régénérescence des tissus. Mme Verge compte parmi les ardents défenseurs de la recherche axée sur les neurosciences, y compris l’étude de la SP, au Canada. Par ailleurs, elle a été présidente de l’Association canadienne des neurosciences et a déjà siégé à de nombreux comités et conseils consultatifs d’envergure nationale et internationale.
Questions et réponses avec Mme Verge
Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
Nos travaux de recherche sur la SP ont essentiellement pour objectif la compréhension d’une nouvelle approche non effractive dont on a établi qu’elle accroît la capacité intrinsèque du système nerveux à se réparer et à prévenir la dégénérescence des axones démyélinisés à la suite d’un épisode démyélinisant. Nous espérons également que cette approche ralentira la progression de la SP.
Ma meilleure amie d’enfance a reçu un diagnostic de SP au moment où je commençais mes études de deuxième cycle. Depuis le début de ma carrière, j’espère que les connaissances que j’aurai acquises sur les façons de favoriser efficacement la réparation du système nerveux me permettront un jour de contribuer à l’élaboration de nouvelles stratégies thérapeutiques au profit des gens qui ont la SP. Par ailleurs, à titre de directrice du Centre de recherche en neurosciences et en SP Cameco et en tant que représentante de ce dernier auprès de la clinique de SP de l’Université de la Saskatchewan, j’ai pris davantage conscience des répercussions de la SP et de la nécessité de disposer de traitements efficaces. La situation des personnes atteintes de SP, de leurs proches aidants et de leur famille ainsi que le dévouement et la détermination des chercheurs et des stagiaires en SP m’incitent à poursuivre des travaux dans ce domaine.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?
La recherche constitue un véritable défi. Il faut parfois compter des mois, voire des années pour bâtir un nouvel arsenal de modèles et de méthodes grâce auquel il sera possible de mettre une hypothèse à l’épreuve de façon optimale. J’aime le défi qui consiste à résoudre – avec l’aide de stagiaires, de chercheurs et d’autres collaborateurs – le casse-tête complexe qu’est la SP. Le fait de trouver une façon novatrice de penser à un problème donné ou de concevoir une nouvelle stratégie thérapeutique procure une très grande satisfaction. Ce qui me motive chaque jour est un ardent désir de connaître les causes de la SP et d’aider les gens. Quant aux grands défis que j’ai à relever en tant que chercheuse, je mentionnerais les difficultés qui entourent l’obtention des fonds nécessaires à la réalisation de travaux de recherche visant à permettre de vérifier une hypothèse en vue de la mise au point d’un nouveau traitement.
Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?
Les connaissances et l’expertise que m’ont apportées mes collaborateurs ont enrichi mon mode de pensée et ont souvent eu un impact synergique sur mes travaux de recherche. En lien avec mon étude subventionnée par la Société de la SP, je donnerais comme exemple mes premiers travaux menés en collaboration avec la chercheuse Tessa Gordon, Ph. D, et les Drs Tom Brushart et Doug Zochodne sur l’électrostimulation et ses effets positifs sur la réparation du système nerveux périphérique, y compris la remyélinisation des axones qui suit la régénération de ces derniers. Ce sont effectivement ces efforts de collaboration qui m’ont incitée à tenter de déterminer si les mécanismes qui sous-tendent cet impact positif pouvaient entrer en jeu dans un processus de réparation des zones démyélinisées du système nerveux central. Dans le même ordre d’idées, je mentionnerais aussi les travaux de la Dre Gillian Muir et ceux que j’ai ensuite entrepris avec cette dernière sur le recours à l’hypoxie intermittente aiguë en vue de l’amélioration des résultats relatifs à l’atteinte de la moelle épinière et des nerfs périphériques. C’est sur la base des résultats de ces travaux que la Dre Muir et moi-même avons bâti les hypothèses que nous mettrons à l’épreuve dans le cadre de nos investigations communes sur la SP, lesquelles ne pourraient pas être envisagées sans la contribution que m’apporte la Dre Mui à titre de cochercheuse.
Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?
La Société de la SP nous apporte le soutien financier dont nous avons besoin pour mener à bien notre étude. Grâce à la subvention qu’elle nous a accordée, nous pouvons acheter les fournitures nécessaires ainsi que rémunérer le personnel auquel nous ferons appel pour atteindre nos objectifs et diffuser les résultats de nos travaux. Outre le financement qu’elle offre, la Société de la SP a permis la mise en place d’un réseau de chercheurs en SP dévoués et a grandement facilité le partage d’idées entre les chercheurs et les stagiaires de recherche, dont l’objectif commun est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes qui ont la SP. Cet autre aspect du soutien fourni par la Société de la SP m’a aussi aidée à rehausser l’envergure et la teneur de mon programme de recherche.
Si vous pouviez poser une seule question à une personne vivant avec la SP qui pourrait vous aider à concevoir une étude, quelle serait-elle?
Avez-vous déjà constaté des signes avant-coureurs vous indiquant qu’une poussée de SP est sur le point de survenir?