M. Wee Yong
Ph. D., chercheur, professeur et directeur de la recherche translationnelle en neurosciences
M. V. Wee Yong est professeur à l’Université de Calgary et est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuro-immunologie. Il agit également à titre de codirecteur de la Multiple Sclerosis NeuroTeam (équipe de neurologie spécialisée en SP) du Hotchkiss Brain Institute de l’Université de Calgary et dirige le réseau provincial de la SP de l’Alberta. M. Yong s’intéresse à la neuro-immunologie, à la neuroprotection et à la régénération du SNC, et ses projets sont axés principalement sur la SP. Il a grandi en Malaisie et a fait ses études en Angleterre, où il a obtenu un baccalauréat ès sciences de l’Université de Manchester, et au Canada, à l’Université de la Colombie-Britannique, où il a obtenu son doctorat et effectué un stage postdoctoral. Il a publié 360 articles évalués par des pairs, et ses travaux de recherche sur la SP et les lésions de la moelle épinière ont donné lieu à des essais de phase III. Ses travaux ont été cités plus de 35 000 fois par d’autres chercheurs (Google Scholar). Ses anciennes fonctions de président du comité médical consultatif de la Société canadienne de la SP et d’autres activités de bénévolat lui ont valu la Médaille du jubilé de la Reine Elizabeth II. M. Yong fait partie du comité de rédaction de sept revues internationales, et il est rédacteur en chef honoraire de la revue Neuroimmunology and Neuroinflammation. Il a présidé l’International Society of Neuroimmunology (société internationale de neuro-immunologie) de 2014 à 2016. Il a été élu membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé et de la Société royale du Canada. Il a reçu le prix international de médecine J. Allyn Taylor en 2017.
Questions et réponses avec M. Yong
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
J’ai effectué mon stage de recherche postdoctorale à l’Université de la Colombie-Britannique sous la supervision du Dr Seung Kim, biologiste spécialiste des oligodendrocytes. Les oligodendrocytes sont détruits en cas de SP, et c’est comme ça que j’ai commencé à faire de la recherche sur cette maladie. C’est le courage et la force de caractère des personnes qui vivent avec la SP qui m’ont incité à faire de la recherche sur cette maladie et qui me poussent à continuer à contribuer aux progrès réalisés dans le domaine.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?
Ce qui me plaît, c’est que nous faisons tous les jours de nouvelles découvertes en biologie et sur les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent la maladie. Ce qui relève du défi, en revanche, c’est demander en permanence des subventions pour poursuivre les activités de recherche.
Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?
La collaboration est très importante, parce que nos collaborateurs nous permettent de tirer parti d’une expertise que nous n’avons pas. Prenons le cas par exemple de l’essai clinique sur l’utilisation de la minocycline aux cours des premiers stades de la SP auquel j’ai participé. C’est mon équipe qui, dans le cadre de ses travaux de recherche fondamentale, a mis en évidence l’utilité potentielle de la minocycline chez les personnes atteintes de SP, mais c’est une collaboration cruciale avec des neurologues, en particulier la Dre Luanne Metz de l’Université de Calgary, qui a permis de mettre cette hypothèse à l’épreuve dans un essai clinique en vue de prouver l’utilité de la minocycline au cours des premiers stades de la SP.
Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?
Ce soutien est remarquablement important. La Société canadienne de la SP finance mes travaux de recherche depuis 1991 et elle nous a donné la possibilité d’acquérir de nouvelles connaissances et de mettre au point de nouvelles stratégies et de nouveaux médicaments pour aider les personnes atteintes de SP.
Si vous pouviez poser une seule question à une personne vivant avec la SP qui pourrait vous aider à concevoir une étude, quelle serait-elle?
Quel aspect de la SP devrais-je apprendre à maîtriser en priorité : faut-il d’abord découvrir comment arrêter la progression des incapacités, comment favoriser la remyélinisation, comment prévenir les poussées ou comment accélérer la rémission après une poussée, par exemple?