Dre Nabeela Nathoo

Neurologue, Université de l’Alberta 

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La Dre Nathoo est titulaire d’un baccalauréat ès sciences, d’un doctorat en médecine et d’un doctorat en neurosciences de l’Université de Calgary. Son projet de doctorat, qu’elle a mené sous la supervision de Jeff F. Dunn, Ph. D., et de V. Wee Yong, Ph. D., et qui a été financé par SP Canada, portait sur l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) en séquence SWI (Susceptibility Weighted Imaging; imagerie de susceptibilité magnétique) chez des souris atteintes d’encéphalomyélite auto-immune expérimentale, modèle murin de la sclérose en plaques (SP). Elle a effectué une résidence en neurologie à l’Université de l’Alberta, puis un stage de recherche postdoctorale de 2 ans à la Clinique Mayo (à Rochester) durant lequel elle a reçu une formation clinique complémentaire sur la SP, le trouble du spectre de la neuromyélite aiguë (TSNMO), la maladie associée aux anticorps anti-glycoprotéine myélinique oligodendrocytaire (maladie associée aux Ac anti-MOG), la neurosarcoïdose, la neuro-histiocytose et les maladies neuro-inflammatoires indifférenciées. 

La Dre Nathoo est neurologue et chercheuse à la Division de neurologie de la Faculté de médecine de l’Université de l’Alberta et membre du Neuroscience and Mental Health Institute. En outre, elle occupe encore un poste de chercheuse collaboratrice à la Clinique Mayo. Ses travaux de recherche portent sur l’utilisation de techniques d’IRM de pointe pour l’étude des différences qui pourraient exister sur le plan pathologique entre les populations de patients qui sont sous-représentées dans les études sur la SP et celles qui participent généralement à ces études. 

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP?  

Mes travaux s’articulent autour de deux axes de recherche. D’une part, je m’intéresse aux populations de patients atteints de SP qui sont sous-représentées et aux différences qui existent entre leurs caractéristiques cliniques et radiographiques et celles de populations de patients atteints de SP qui ont été mieux étudiées. Dans bien des cas, ces populations sous-représentées ont des facteurs de risque de SP qui diffèrent de ceux qu’on connaît et peuvent être aux prises avec une forme plus agressive de la maladie, d’où la nécessité de les étudier, afin de mieux comprendre l’évolution de leur maladie, de mieux comprendre la SP en général, et d’optimiser la prise en charge de toutes les personnes qui en sont atteintes. D’autre part, je m’intéresse à l’application de méthodes d’IRM de pointe / spéciales à l’étude de la SP, ce qui peut contribuer à une meilleure description des processus pathologiques sous-jacents à cette maladie. Il s’agit entre autres de techniques spéciales de détection du fer et de la myéline dans le cerveau et la moelle épinière. 

Je fais de la recherche sur la SP depuis 15 ans, plus précisément, depuis mon projet de doctorat qui consistait à tirer parti de l’IRM en séquence SWI pour mieux caractériser les lésions chez un modèle murin de la SP. Les progrès réalisés à ce jour dans le domaine et la motivation qui pousse aussi bien les équipes de recherche que les patients eux-mêmes à contribuer à la découverte d’un remède contre la SP sont autant de sources d’inspiration qui m’ont incitée à poursuivre mes travaux sur la SP toutes ces années. 

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine? 

Les progrès qui ont été réalisés dans la recherche sur la SP depuis mes débuts dans le domaine il y a 15 ans sont extraordinaires. Les stratégies de diagnostic et de traitement de cette maladie ont considérablement évolué, et j’ai le privilège de constater à quel point les vies des personnes atteintes de SP ont changé radicalement grâce à ces avancées. Cela dit, nous n’avons toujours pas de remède contre la SP et nous n’avons pas complètement élucidé tous les mystères de cette maladie chez toutes les populations de patients qu’elle peut frapper – ce sont ces lacunes qui m’incitent à poursuivre mes travaux dans le domaine.  

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche? 

J’espère améliorer l’accès au diagnostic de SP et la prise en charge des personnes vivant avec cette maladie qui sont sous-représentées dans les études cliniques, notamment dans les essais cliniques menés à ce jour. La population de personnes qui vivent avec la SP au Canada est très hétérogène, et il serait dans l’intérêt de tout le monde que nous comprenions mieux tous ces visages de la SP. J’espère également que mes travaux de recherche sur les techniques d’IRM de pointe contribueront à améliorer le diagnostic et la surveillance de la SP chez toutes les personnes qui ont cette maladie. 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face? 

Il m’arrive de pouvoir répondre aux questions des personnes vivant avec la SP que je reçois en consultation à la clinique en me fondant sur des travaux de recherche que j’ai menés moi-même ou auxquels j’ai participé, et c’est l’un des aspects les plus gratifiants de mon travail. Ce que je trouve le plus difficile en tant que chercheuse et neurologue spécialiste de la SP, ce sont ces questions auxquelles je ne peux toujours pas répondre, tout comme l’accompagnement des personnes qui ont reçu leur diagnostic de SP avant l’avènement des traitements modificateurs de l’évolution de la maladie. C’est cette incapacité à répondre à certaines questions qui me pousse à poursuivre mes travaux de recherche. Quant aux personnes dont la vie, le bien-être et les capacités fonctionnelles sont bouleversés par leur diagnostic de SP, j’essaie autant que faire se peut de contribuer à l’amélioration de leur qualité de vie. 

Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?

Fort heureusement, mes travaux de recherche ont été financés par SP Canada depuis mon doctorat il y a plus de 10 ans, et je m’estime extrêmement chanceuse de bénéficier des subventions et du soutien de cet organisme à titre de chercheuse indépendante aujourd’hui. Ce financement me permet non seulement de faire avancer mes travaux, mais aussi de mettre sur pied mon propre laboratoire, moi qui suis une jeune chercheuse. J’ai bon espoir que les résultats des travaux financés par SP Canada auront une incidence sur la vie de toutes les personnes qui vivent avec la SP au Canada.