M. Jason Plemel

Ph.D., professeur adjoint, Université de l’Alberta

M. Jason Plemel, Ph.D., professeur adjoint, Université de l’Alberta 

M. Jason Plemel, Ph. D., est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuro-immunologie gliale et professeur adjoint au Département de neurologie de la Faculté de médecine et de dentisterie de l’Université de l’Alberta. Son équipe de laboratoire étudie les cellules de la microglie, à savoir les principales cellules immunitaires présentes dans le cerveau et la moelle épinière, et le rôle qu’elles jouent pendant la formation de lésions dans la substance blanche et la régénération de cette substance en cas de SP, maladie dans le contexte duquel le système immunitaire prend le système nerveux central pour cible. Les cellules de la microglie font partie d’une famille plus grande de cellules dites « gliales » qui, comme nous le savons, jouent un rôle important dans la santé et l’intégrité du cerveau et de la moelle épinière. L’équipe de recherche de M. Plemel s’efforce de comprendre dans quelle mesure ces cellules – qui sont indispensables à la régénération de la substance blanche – contribuent par ailleurs à la formation de lésions au sein de celle-ci. Pour ce faire, ces scientifiques cherchent à en savoir plus sur les mécanismes de mort cellulaire et de dégénérescence de la substance blanche, ainsi que sur la réponse immunitaire complexe déclenchée par les lésions subies par cette substance. En plus d’aider les personnes qui vivent avec la SP, les découvertes de M. Plemel pourraient être bénéfiques dans le contexte d’autres maladies touchant le système nerveux central. 

Questions et réponses avec M. Plemel

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP?  

Mon équipe tente principalement de déterminer comment les plus importantes cellules immunitaires du cerveau – les cellules de la microglie – contribuent à l’apparition de maladies touchant la substance blanche comme la SP et comment leur action influe sur le cours de ces affections. J’ai commencé à m’intéresser à la recherche sur la SP durant mes études de deuxième cycle. Je travaillais sur la réparation de la substance blanche en présence de lésions touchant la moelle épinière, puis j’ai voulu mieux comprendre ce mécanisme dans le contexte de la SP. La SP est une maladie caractérisée par la présence de lésions bien délimitées dans la substance blanche, et je voulais comprendre ce qui entraîne la formation de ces lésions. Je désirais aussi mieux saisir le processus de réparation permettant de régénérer la substance blanche. Parallèlement, étant donné qu’un membre de ma famille était atteint de SP et que je connaissais une autre personne qui vivait avec cette maladie au sein de ma collectivité, j’avais pu constater directement les répercussions de cette terrible maladie, et cela m’a motivé à mener des travaux de recherche dans le domaine de la SP.  

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?    

Mes sources d’inspiration sont multiples. Les personnes atteintes de SP que je rencontre et leur résilience en font partie, tout comme les personnes formidables qui travaillent dans mon laboratoire, leur passion, ainsi que les progrès scientifiques qu’elles réalisent. Je trouve également très inspirant le travail accompli par de nombreux scientifiques des quatre coins du monde qui repoussent les frontières afin de mettre au point de nouveaux outils qui nous permettent d’aller plus loin et de mieux comprendre les processus pathologiques de la SP. Enfin, les nombreux succès obtenus quant à la mise au point de médicaments destinés à aider les personnes atteintes de SP m’inspirent. Ce qui me motive réellement toutefois, c’est le désir de voir mon équipe de recherche faire des découvertes qui, un jour, contribueront au traitement de la SP.  

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?  

Il y a deux champs de recherche où, je l’espère, nous pourrons trouver de nouvelles façons de traiter la SP. Mon équipe travaille pour comprendre le processus de remyélinisation – ou la réparation de la myéline – et parvenir à le promouvoir. Chez les personnes atteintes de SP, la remyélinisation est souvent limitée et elle diminue avec l’âge. Nous tentons de comprendre ce processus important et les raisons pour lesquelles il s’affaiblit avec l’âge, et nous espérons parvenir à mettre au point de nouveaux médicaments qui le renforceront. L’autre champ de recherche qui nous intéresse à propos de la SP tourne autour de ce qui cause la formation de lésions dans la substance blanche. Nous étudions ce type de lésions et espérons trouver de nouvelles cibles qui permettront d’en prévenir l’apparition.   

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?  

J’adore essayer de comprendre la maladie. J’aime beaucoup aussi collaborer avec mon équipe et discuter des données issues de nos travaux, de leur signification et des prochaines étapes à suivre. Les éclairs de génie créateur générés par un groupe de personnes qui tentent de comprendre de nouvelles choses sont motivants. Toute personne qui consacre du temps à la recherche connaît un parcours marqué par des hauts et des bas. On doit souvent résoudre des difficultés d’ordre technique, et le manque de ressources peut ralentir l’avancement des travaux. La recherche est difficile, coûte cher et prend du temps. Tous ensemble, nous sommes toujours à la frontière du savoir, tentant de comprendre des systèmes complexes. De nombreux membres de mon équipe de recherche sont novices dans le domaine et – chose intéressante – nous permettent d’entrevoir le monde de la recherche d’un nouveau point de vue. Toutefois, compte tenu de tout ce qu’ils ont encore à apprendre, la réalisation de progrès peut constituer un défi. 

Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?  

Pour réaliser des progrès, nous avons absolument besoin de l’appui de SP Canada. J’ai reçu un soutien financier de SP Canada tout au long de ma carrière, et je ne me consacrerais probablement pas à la recherche sur la SP si les programmes de financement offerts par cet organisme à l’intention des stagiaires n’existaient pas. J’ai aussi beaucoup appris, noué des amitiés et conclu des partenariats grâce à SP Canada et au Réseau de recherche et de formation stopSP. Des membres de mon équipe sont actuellement subventionnés par SP Canada, ce qui leur permet de consacrer le temps nécessaire à leurs travaux de recherche. Nous venons tout juste de recevoir notre première subvention axée sur les découvertes, ce qui nous permettra de continuer sur une formidable lancée quant aux travaux que nous menons sur les lésions présentes dans la substance blanche. Les fonds que nous confie SP Canada sont absolument essentiels à l’avancement de la recherche consacrée à la SP. Le Réseau stopSP, financé par SP Canada, constitue aussi une ressource primordiale pour les stagiaires de mon équipe et permet à ces derniers d’enrichir leurs connaissances sur la SP et de rencontrer d’autres scientifiques à l’œuvre au Canada. SP Canada a appuyé mon parcours de recherche dès le début de ma carrière et continue de le faire aujourd’hui.