M. Jeff Dong
Ph.D., professeur adjoint, Université de la Saskatchewan
M. Jeff Dong, Ph.D., professeur adjoint, Université de la Saskatchewan
Jeff Dong, Ph. D. est professeur adjoint au Département de biochimie, de microbiologie et d’immunologie de l’Université de la Saskatchewan. Il a obtenu un doctorat à l’Université de la Colombie-Britannique, où il a étudié la régulation des macrophages pulmonaires en l’absence et en présence de maladies. Pour effectuer son stage de recherche postdoctoral, il s’est joint à l’équipe de M. Wee Yong, Ph. D., spécialiste en neuro-immunologie de renommée mondiale de l’Université de Calgary, dont les travaux sont axés sur la compréhension du processus pathologique sous-jacent à la sclérose en plaques (SP) et sur le traitement de cette maladie. Dans le cadre de ses travaux postdoctoraux, M. Dong avait pour principal objectif de découvrir de nouveaux mécanismes de neuro-inflammation et de neurodégénérescence pertinents quant à la SP. Ses travaux ont permis d’établir que les phosphatidylcholines oxydées (OxPC), sous-produits du stress oxydatif présents dans les lésions causées par la SP, sont de puissants médiateurs moléculaires de la neurotoxicité. Il a aussi découvert que, bien que les cellules de la microglie – cellules immunitaires présentes dans le système nerveux central (SNC) – contribuent normalement à la protection des tissus contre les dommages causés par les OxPC, le vieillissement altère les fonctions protectrices de ces cellules immunitaires dans le SNC et aggrave la neurodégénérescence. En tant que chercheur indépendant, M. Dong continuera d’étudier les mécanismes en cause dans la pathologie et la progression de la SP. Avec son équipe, il tentera de comprendre le rôle des OxPC dans la progression de la SP et de cerner les mécanismes moléculaires liés au vieillissement qui augmentent la vulnérabilité du SNC à la neurodégénérescence.
Questions et réponses avec M. Dong
Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP?
En tant que neuro-immunologue, je concentre essentiellement mes travaux sur les cellules de la microglie (principales cellules immunitaires présentes dans le système nerveux central) et sur la façon dont celles-ci réagissent à la présence des molécules qui interviennent dans l’apparition des lésions associées à la SP. Étant donné que la microglie régule étroitement la santé du système nerveux central, le fait de comprendre son rôle dans le contexte de la SP nous aidera à mettre au point des moyens visant à renforcer sa fonction protectrice et à promouvoir la réparation des tissus lésés par la SP. Contrairement à d’autres maladies neurodégénératives chroniques qui touchent principalement des personnes âgées, la SP est fascinante, car elle est souvent diagnostiquée chez de jeunes adultes. Et, quoique nous ayons trouvé divers facteurs de risque contribuant à l’apparition de la SP, les causes exactes de cette maladie et les facteurs qui accélèrent sa progression demeurent obscurs. Dans le cadre de mes travaux postdoctoraux menés au sein du laboratoire de M. Yong, ma curiosité de chercheur et les mystères de la SP m’ont poussé à étudier cette maladie. Par la suite, j’ai approfondi mes connaissances sur la pathologie de la SP, et surtout, sur les défis quotidiens que les personnes atteintes de SP progressive doivent surmonter tout au long de leur vie. J’ai compris le besoin urgent de mettre au point des médicaments efficaces contre les formes progressives de la maladie. Je voue donc mon programme de recherche à l’atteinte d’un but ultime : un monde sans SP.
Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
Grâce à SP Canada, ce qui m’inspire est le fort sentiment d’appartenance et le soutien mutuel que je constate parmi les spécialistes de la recherche, les personnes atteintes de SP et les aidants de ces dernières. C’est un privilège de participer aux efforts collectifs destinés à améliorer la qualité de vie de tant de gens au Canada et ailleurs dans le monde, et je trouve cela très enrichissant.
Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?
Mon but ultime est de comprendre ce qui entraîne la formation des lésions tissulaires associées à la SP et de mettre au point des traitements efficaces pour stopper ou inverser la progression de la maladie. En outre, grâce à l’aide de SP Canada et par l’entremise de divers forums publics, nous communiquerons les résultats de nos travaux aux membres de la collectivité et ferons connaître les nouvelles découvertes qui pourraient améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de SP.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?
De nombreux aspects de la recherche me plaisent, y compris le sentiment que procure le fait de faire des découvertes, le mentorat destiné à soutenir la prochaine génération de scientifiques, l’engagement communautaire et surtout, la possibilité d’apporter des améliorations concrètes dans la vie de toutes les personnes atteintes de SP. La réalisation de percées significatives en matière de recherche nécessite énormément de ressources, de temps et d’efforts intellectuels. Un des principaux facteurs qui limitent le progrès scientifique au Canada est la rareté des ressources nécessaires à la poursuite d’activités qui relèvent de la recherche de pointe ou de la recherche fondamentale. Au début de ma carrière de chercheur, j’ai trouvé qu’il était difficile de trouver un équilibre entre le temps que je consacrais à mes travaux de recherche et celui que je passais à trouver et à gérer les ressources nécessaires à la réalisation des activités en laboratoire. Je ne m’attendais pas à cela.
Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?
Je suis extrêmement reconnaissant envers SP Canada et toute la collectivité de la SP pour leurs nombreuses contributions essentielles à la réalisation de nos travaux de recherche. Les occasions de perfectionnement offertes aux stagiaires et les interactions régulières avec des personnes atteintes de SP sont aussi très importantes et enrichissent notre programme de recherche.