Mme Lisa Osborne

Ph.D., Université de la Colombie-Britannique

Mme Lisa Osborne, Ph.D., Université de la Colombie-Britannique

Lisa Osborne, Ph. D. s’intéresse depuis longtemps aux interactions entre l’organisme hôte et les agents pathogènes ainsi qu’au lien existant entre la régulation de l’inflammation et l’immunité. Après avoir terminé ses études doctorales (supervisées par M. Ninan Abraham, Ph. D., UCB, 2010), elle a entrepris des travaux de recherche postdoctorale auprès de M. David Artis, Ph. D., à l’University de Pennsylvanie, alors qu’elle était titulaire d’une bourse de recherche Edmond J. Safra du Cancer Research Institute. En 2015, elle s’est jointe au Département de microbiologie et d’immunologie de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle est titulaire d’une chaire de recherche du Canada sur les interactions hôte-microbiote. Son équipe utilise des modèles murins (souris) pour tenter de savoir comment des perturbations précises de l’écosystème intestinal influent sur l’immunité antivirale protectrice de l’hôte et les réponses auto-immunes pathogéniques, en particulier dans le contexte de la sclérose en plaques (SP). Mme Osborne cherche à comprendre comment des microbes précis (y compris les vers helminthes multicellulaires), les communautés microbiennes et les métabolites produits par celles-ci interagissent avec le système immunitaire – son objectif étant de trouver des leviers qui pourraient optimiser la santé et l’immunité de l’hôte. 

Questions et réponses avec Mme Osborne

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP?  

Un système immunitaire qui fonctionne de manière optimale protège l’organisme contre les maladies infectieuses, c’est-à-dire qu’il doit donc être prêt à répondre à toute menace, sans délai. Malheureusement, dans certaines circonstances, la réponse immunitaire peut cibler les tissus de l’organisme hôte, comme c’est le cas dans le contexte des maladies auto-immunes, dont fait partie la SP. Le microbiote intestinal (ensemble des bactéries, virus et eucaryotes qui vivent dans le tube digestif) joue un rôle clé dans la modulation de l’immunité, et les travaux menés dans mon laboratoire portent sur la façon dont des facteurs génétiques et environnementaux modulent la fonction immunitaire. La SP est trop répandue au Canada, et mon équipe tente de comprendre comment des signaux émis dans l’intestin influent sur l’apparition et la progression de la maladie.  

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?  

Les personnes qui vivent avec la SP sont, pour mon équipe et moi, une véritable source d’inspiration. La SP est une maladie chronique contre laquelle il n’existe aucun traitement curatif. Or, des membres de la collectivité militent sans relâche afin que les personnes atteintes de SP puissent bénéficier de meilleurs soins. Nous nous sommes engagés à travailler à leurs côtés jusqu’à ce que nous disposions de meilleurs moyens de prévenir ou de traiter la SP.  

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?  

On peut changer des vies de nombreuses façons. Nos travaux de recherche fondamentale consistent à repérer des mécanismes cellulaires et moléculaires sur lesquels nous pourrions miser pour retarder l’apparition de la maladie ou pour consolider les voies propices à la régénération en vue de limiter ou même d’inverser le processus de détérioration. Alors que nos travaux se poursuivent, nous tenons à faire savoir à la collectivité de la SP que nous sommes avec elle, car nous savons combien la SP peut être épuisante, pour de nombreuses raisons.  

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?  

J’adore travailler aux côtés des stagiaires à l’œuvre dans mon laboratoire. Ils sont très vifs d’esprit, créatifs et dévoués, et leur présence à mes côtés est sans aucun doute ce que j’aime le plus de mon travail. Certains des défis que nous devons actuellement relever sont semblables à ceux qu’ont à surmonter de nombreux Canadiens et Canadiennes – le coût de la vie augmente rapidement, et les fonds dont nous disposons sont limités et peuvent être affectés soit à la rémunération des stagiaires soit aux budgets de recherche, mais pas aux deux. Nous devons faire des choix extrêmement judicieux pour nous assurer de mener les travaux les plus pertinents, et ce, de manière efficace. C’est un privilège de pouvoir compter sur le soutien financier de SP Canada.  

Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?  

Le soutien de SP Canada est extrêmement précieux. Le Canada compte de nombreux scientifiques spécialisés en SP des plus renommés sur la scène internationale, et l’appui de SP Canada envers nos idées est gratifiant. Notre but est d’optimiser ce soutien pour disposer de fonds supplémentaires qui nous permettraient d’élargir notre champ de recherche en vue de trouver des façons de modifier le microbiote intestinal et, par là même, de renforcer les voies médiées par le système neuro-immunitaire qui limitent l’apparition ou la progression de la SP.