M. Craig Moore

Ph. D., professeur adjoint en neurosciences

photo of Dr. Craig Moore

Craig Moore, Ph. D., a effectué ses études doctorales au Département de pharmacologie de l’Université Dalhousie (de 2003 à 2008) avant de suivre une formation postdoctorale à l’Université du Connecticut (de 2008 à 2011) et à l’Institut-hôpital neurologique de Montréal (le Neuro), affilié à l’Université McGill (de 2011 à 2014). En 2014, il a obtenu la Chaire de recherche du Canada en neurosciences et régénération du cerveau (niveau 2), et il a établi son laboratoire au Centre des sciences de la santé de la Faculté de médecine de l’Université Memorial de Terre-Neuve. L’équipe à l’œuvre dans son laboratoire s’emploie actuellement à comprendre dans quelle mesure certaines molécules présentes dans le sang et le liquide céphalorachidien (LCR) sont liées à la survenue des poussées de sclérose en plaques (SP) et à la progression de cette maladie. En s’appuyant sur des données biologiques, M. Moore et son équipe de recherche recueillent des échantillons de sang et de LCR afin d’isoler différents types de cellules immunitaires et s’emploient à évaluer l’impact de la SP sur les réponses immunitaires et inflammatoires. De plus, les scientifiques ont recours à des modèles animaux et procèdent à des expérimentations cellulaires pour en savoir plus sur les mécanismes cellulaires et moléculaires associés au dysfonctionnement du système immunitaire et au processus de démyélinisation. Grâce à des fonds provenant de SP Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), du Programme des chaires de recherche du Canada, et de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), le laboratoire que dirige M. Moore est doté d’une infrastructure et de ressources qui aident les chercheurs et chercheuses à mieux comprendre la façon dont certaines cellules cérébrales et immunitaires contribuent à la formation de lésions et à la réparation tissulaire dans le cerveau. L’objectif global de M. Moore et de ses collègues consiste à identifier et à valider de nouveaux biomarqueurs et/ou de nouvelles cibles thérapeutiques dont l’exploitation favorisera la personnalisation des traitements destinés aux personnes qui ont la SP.
 

Questions et réponses avec M. Moore

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP?  

Par mes travaux de recherche, je tente essentiellement d’en savoir plus sur les divers facteurs et molécules qui sont associés à l’apparition et à la progression de la SP. En particulier, l’équipe à l’œuvre dans mon laboratoire se penche actuellement sur l’expression anormale de molécules liées à l’inflammation et de petites molécules appelées « microARN » dans le contexte de la SP, de même que sur l’impact que cette anomalie pourrait avoir sur les processus de démyélinisation et de remyélinisation au sein du système nerveux central.

J’ai commencé à m’intéresser à la recherche sur la SP durant mes études de deuxième cycle. Mon mentor au doctorat, qui était une personne très énergique, avait un lien personnel avec la SP. Il m’a offert la possibilité de mener des travaux de recherche sur la SP dans son laboratoire, aux côtés d’universitaires établis et de scientifiques à l’œuvre dans l’industrie pharmaceutique.  

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine? 

Au cours des dix dernières années, des avancées considérables ont été réalisées quant à la compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires qui sont à l’origine des processus inflammatoires et régénérateurs dans le contexte de la SP. Pour la première fois, nous disposons de médicaments modificateurs de l’évolution de la SP qui s’avèrent efficaces chez certaines personnes aux prises avec la SP progressive. Malgré tout, beaucoup reste à accomplir pour qu’on en vienne à mieux comprendre le rôle de certains médiateurs impliqués dans le contexte de la SP progressive et la façon dont nous pourrions stopper la SP et promouvoir la réparation des tissus cérébraux.

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?

Il ne fait aucun doute que la recherche doit se poursuivre pour que puissent être mis au point de nouveaux médicaments efficaces qui permettront de stopper la progression de la SP. Plusieurs médicaments ont été approuvés pour le traitement de la SP cyclique, mais ils se sont révélés inefficaces contre les formes progressives de la SP. Cette inefficacité pourrait en grande partie être attribuable au fait qu’ils ciblent exclusivement les cellules immunitaires (principalement celles qui sont transportées par la circulation sanguine). Il est absolument essentiel que les acteurs du milieu de la recherche élargissent leurs connaissances pour dépasser le cadre du système immunitaire en vue de favoriser la réparation du cerveau en tant que tel. Ultimement, je cherche à approfondir les connaissances sur certaines cellules et molécules qui contribuent aux processus de réparation et de remyélinisation, ce qui serait pertinent en ce qui concerne la SP cyclique et les formes progressives de la SP.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?

Ce qui me plaît le plus au sujet de mes travaux sur la SP est le fait que ceux-ci m’amènent à collaborer et à interagir avec mes collègues du milieu de la recherche. Cela fait plus de 20 ans que je m’investis de façon importante dans le domaine de la recherche sur la SP et que j’assiste avec beaucoup de plaisir à l’évolution de celui-ci, tant à l’échelle nationale que mondiale, en ce qui concerne les gens, les idées et les priorités en matière de recherche. Je suis très fier de faire partie de la collectivité très soudée que forment les chercheuses et chercheurs canadiens spécialisés en SP et je me considère extrêmement privilégié d’avoir pu bénéficier de tant de soutien et d’un si grand nombre d’occasions au fil des ans. Pour ce qui est des défis, il importe de tenir compte que nous nous trouvons actuellement dans un contexte postpandémique, ce qui a un impact considérable sur notre bien-être physique et mental. En plus d’apporter son lot de défis inattendus pour les personnes touchées différemment par la pandémie, la période de reprise que nous traversons tous et toutes a fait ressortir bon nombre des inégalités qui perdurent au sein de notre société.

Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche? 

En bref, il est absolument indispensable. La concurrence en matière de financement devient de plus en plus ardue non seulement pour les chercheuses et chercheurs établis, mais également pour les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs, les stagiaires de recherche, ainsi que les scientifiques en début de carrière qui souhaitent faire de la recherche sur la SP leur activité principale. Les possibilités de financement par les organismes subventionnaires nationaux donnent lieu à une très forte concurrence au Canada, et peu d’entre elles sont en lien avec la recherche sur la SP. Le soutien que m’apporte SP Canada me permet d’accroître les capacités de mon laboratoire sur le plan scientifique ainsi que de multiplier les possibilités et les projets de recherche au profit des étudiants et étudiantes et des stagiaires qui travailleront avec moi un jour.