M. Jack Greenblatt
Professeur, Université de Toronto

M. Jack Greenblatt, Ph. D., a commencé par étudier les bactériophages, à savoir des virus qui infectent les bactéries. Par la suite, ses travaux de recherche ont porté sur les levures et les cellules humaines, mais il a continué à s’intéresser à la virologie en collaborant avec la Professeure Lori Frappier, Ph. D., du Département de génétique moléculaire. Les travaux de recherche de la Professeure Frappier portent sur le virus d’Epstein-Barr (VEB), soir un herpèsvirus qui infecte les jeunes et qui persiste à l’état latent chez plus de 90 % d’entre eux tout au long de leur vie. On sait désormais qu’il est à l’origine de plusieurs types de cancer chez l’être humain (à peu près 2 % du fardeau total lié au cancer). Après qu’il a été établi en 2022 que le VEB joue un rôle essentiel dans l’apparition de la sclérose en plaques (SP), M. Greenblatt a conçu un projet qui repose sur les interactions génétiques entre ce virus et les cellules humaines hôtes et qui pourrait mener à la découverte d’une cible pour un médicament capable de détruire les cellules infectées par le VEB, et ainsi de prévenir ou de traiter la SP et possiblement les divers types de cancers causés par ce virus. La principale source de motivation qui sous-tend la réalisation de ce projet, c’est la possibilité de découvrir un traitement médicamenteux contre la SP.
Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP?
Les travaux de recherche qui sont menés dans mon laboratoire ont toujours porté sur les mécanismes qui régulent l’expression génique. Mon équipe et moi avons également étudié les interactions protéine-protéine, ainsi que les interactions génétiques, afin de mieux comprendre la régulation de l’expression génique. Pour ce faire, nous avons utilisé des virus, entre autres modèles. Depuis 20 ans, en collaboration avec Lori Frappier, nous nous penchons plus particulièrement sur le VEB, qui est responsable de quelque 2 % des cas de cancer chez l’être humain. Lorsqu’il a été démontré en 2022 que le VEB est une cause essentielle de la SP, de toutes nouvelles stratégies de prévention ou de traitement sont devenues plausibles, et je me suis rendu compte que nous pouvions tirer parti de notre expertise à l’égard du VEB et de la caractérisation d’interactions génétiques pour découvrir une ou plusieurs cibles de médicaments qui permettraient de prévenir ou de traiter la SP.
Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?
Mon équipe et moi sommes simplement motivés par le fait que nous pourrions découvrir un agent thérapeutique qui serait capable de tuer les cellules humaines infectées par le VEB et qui pourrait donc être utilisé pour guérir la SP ou améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie.
Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?
Si nous parvenons à identifier un agent thérapeutique capable de prévenir ou de traiter la SP, la qualité de vie des gens atteints de cette affection s’en trouverait améliorée d’une façon incommensurable. Tout au moins, nous espérons contribuer à l’approfondissement des connaissances sur les liens existant entre l’infection par le VEB et la SP de façon à ce que d’autres scientifiques puissent trouver un moyen de prévenir cette affection ou d’améliorer la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?
J’ai toujours été fasciné par la perspective de mieux comprendre la régulation des gènes. Les humains sont dotés d’un organisme constitué de centaines de sortes de cellules distinctes, mais tous comportent les mêmes gènes. C’est la façon dont ceux-ci sont régulés qui explique les différences entre les gens. Heureusement, j’ai pu obtenir durant près de 50 ans le soutien dont j’avais besoin pour me consacrer à l’étude des aspects fondamentaux de la régulation des gènes.
Depuis plus de 50 ans, il est évident que des anomalies touchant la régulation des gènes peuvent être à l’origine de diverses maladies, notamment le cancer, ce qui fait que mon désir de comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces affections m’a grandement motivé à mener mes travaux de recherche. La SP a toutefois constitué un tout nouveau champ d’études pour mon laboratoire. Par conséquent, l’obtention du financement nécessaire à la réalisation de nos travaux sur la SP constituait un défi potentiel.
Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?
SP Canada est présentement le seul bailleur de fonds pour les travaux que nous menons sur la SP.