Mme Soheila Karimi

Ph. D., professeure titulaire 

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Mme Soheila Karimi, Ph. D., est professeure titulaire au Département de physiologie et de pathophysiologie de la Faculté des sciences de la santé Rady de l’Université du Manitoba, en plus d’être la directrice fondatrice du Manitoba Multiple Sclerosis Research Centre (Centre de recherche sur la sclérose en plaques du Manitoba). Elle s’intéresse depuis longtemps à la recherche sur la régénération neuronale et les cellules souches, et plus précisément à la mise au point de nouveaux médicaments pour les personnes qui ont la sclérose en plaques ou qui présentent une lésion de la moelle épinière. 

Mme Karimi a obtenu un doctorat en neurosciences de l’Université de la Saskatchewan en 2001. Elle a ensuite entrepris un stage de recherche postdoctorale au Toronto Western Research Institute de l’Université de Toronto. Durant sa formation, elle s’est vu attribuer de nombreuses bourses de recherche et distinctions pour ses travaux, dont un certain nombre de bourses accordées par les IRSC (Instituts de recherche en santé du Canada), la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada, et l’Ontario Neurotrauma Foundation, en plus du prestigieux Synthes Award, décerné par l’American Association of Neurological Surgeons.

En 2007, Mme Karimi s’est jointe à l’Université de Toronto, où elle a occupé un poste de professeure adjointe jusqu’en 2010, année où elle a rejoint les rangs de l’Université du Manitoba.Ses travaux contribuent à l’avancement de la recherche fondamentale et appliquée axée sur la médecine régénérative. Sur la base de modèles précliniques et génétiques, elle se consacre actuellement à l’exploration des mécanismes moléculaires impliqués dans le processus de démyélinisation, ainsi qu’à l’étude du rôle des cellules souches, des cellules gliales et de la neuro‑inflammation dans le contexte de la réparation de la myéline. En s’appuyant sur les connaissances acquises, son équipe s’emploie à mettre au point de nouveaux traitements pharmacologiques et de nouvelles approches thérapeutiques à base de cellules souches en vue de la prise en charge de la sclérose en plaques et des lésions de la moelle épinière. Parmi les principaux champs d’études du laboratoire dirigé par Mme Karimi figure l’élaboration de traitements régénérateurs contre la SP progressive, dont la découverte comblerait un vide considérable au chapitre de la prise en charge de la SP.Le programme de recherche de Mme Karimi a bénéficié de façon continue du soutien simultané des IRSC et de SP Canada, en plus de celui de plusieurs organismes nationaux et internationaux.

Mme Karimi s’implique aussi de manière active dans des programmes axés sur le leadership, conçus à l’intention des chercheurs et chercheuses du domaine des neurosciences. Elle est membre du conseil d’administration de l’Association canadienne des neurosciences (ACN), du comité de direction de l’International Women in Multiple Sclerosis (réseau iWIMS), du comité consultatif scientifique de l’International Neurotrauma Society (INTS – Société internationale de neurotraumatologie) et de divers comités de rédaction et d’évaluation par les pairs. Mme Karimi est également très engagée dans la tenue d’événements d’information, de collecte de fonds et de sensibilisation du public, organisés au Manitoba ou ailleurs au Canada. Elle a aussi pris part au programme SPRINT stopSP – programme de perfectionnement destiné aux chercheurs et chercheuses en formation – à titre de mentore et a compté parmi les hôtes du cours d’été stopSP 2024, lequel s’est tenu au Manitoba. En 2020, Mme Karimi a été nommée au palmarès des 100 femmes les plus influentes du Canada par le Réseau des femmes exécutives et a reçu le Manulife Award in Science and Technology.

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP? 

Dès le début de mes études de premier cycle, j’ai été interpellée par la complexité du système nerveux central et la capacité limitée du cerveau et de la moelle épinière à se régénérer. Mon intérêt pour ces questions n’a cessé de croître et m’a amenée à poursuivre des études de doctorat dans le domaine des neurosciences. Au cours de ma formation, j’ai commencé à m’intéresser à la recherche translationnelle, ce qui m’a incitée à consacrer ma carrière à la mise au point de médicaments contre les maladies neurologiques dans le but de changer le cours des choses pour les personnes aux prises avec une maladie invalidante. J’ai finalement choisi la recherche sur la SP comme domaine de spécialisation, car je m’intéressais beaucoup à la biologie et à la réparation de la myéline. Mes travaux portent en particulier sur les possibilités à envisager pour restaurer l’intégrité de la myéline aux divers stades de la SP et sur la façon dont les cellules souches neurales pourraient être mises à contribution pour favoriser la réparation de la myéline en cas de SP, notamment au cours de la phase progressive de cette maladie, lorsque les capacités de remyélinisation diminuent.

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Les retombées que peuvent avoir les travaux menés sur la SP dans la vie des gens qui vivent avec cette maladie constituent l’aspect le plus gratifiant de la recherche consacrée à cette affection. Il est maintenant établi que seule la recherche permettra d’éradiquer la SP. Par conséquent, la perspective de voir nos efforts mener à la découverte d’un traitement efficace contre la SP est une source d’inspiration inestimable qui me motive, ainsi que mon équipe, à travailler sans relâche en vue d’atteindre notre objectif commun, qui est de faire en sorte qu’un remède contre la SP soit découvert de notre vivant.

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?

Grâce au soutien apporté par SP Canada au cours des dernières années, mon laboratoire est parvenu à identifier un médicament candidat à haut potentiel thérapeutique contre les formes cyclique et progressive de la SP. Ce candidat s’est montré très prometteur quant à la réparation de la myéline et à la récupération sur le plan cognitif chez des modèles animaux de SP progressive. De plus, nous disposons d’un grand nombre de données solides qui portent à croire que cet agent pourrait également servir de marqueur de la maladie à un stade précoce. Nous sommes très enthousiasmés par les résultats que nous avons obtenus récemment et redoublons d’efforts pour favoriser l’application de nos découvertes dans le cadre d’essais cliniques.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de rechercheet quels sont certains des défis auxquels vous faites face?

J’aime le volet mentorat de mes travaux de recherche, lequel me permet de contribuer de façon concrète à la formation de la prochaine génération de chercheuses et chercheurs spécialisés en SP. J’aime aussi interagir avec des gens atteints de SP et tirer des enseignements de leurs expériences. Cela a guidé les travaux que mon équipe et moi avons effectués jusqu’à présent et constitue pour nous une véritable source d’inspiration. La recherche sur la SP est une activité intrinsèquement difficile qui nécessite des efforts considérables, mais les résultats gratifiants qu’elle permet d’obtenir font que tout le travail investi en vaut la peine.

Dans quelle mesure le soutien fourni par SP Canada contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?

C’est principalement grâce à l’appui continu de SP Canada que mon laboratoire a entrepris des travaux de recherche sur la SP. Au chapitre de la mise au point de médicaments destinés à traiter cette maladie, nous avons fait d’énormes progrès qui n’auraient pu être réalisés sans les efforts déployés par SP Canada quant au financement de la recherche et à l’attribution de bourses destinées aux stagiaires de recherche.