Caractérisation d’un nouveau modèle murin de SP progressive
Il est de la plus haute importance de mieux comprendre la SP progressive pour les deux raisons suivantes : 1) la plupart des personnes atteintes de SP verront un jour leur état évoluer vers une phase progressive de cette maladie, caractérisée par l’accumulation d’incapacités permanentes, et 2) les médicaments actuellement offerts pour le traitement de la SP ne parviennent pas à entraver de façon efficace l’évolution de cette maladie. L’absence d’un modèle animal de la SP progressive reflétant fidèlement les caractéristiques de cette affection chez l’humain constitue un obstacle majeur relativement à la compréhension de cette maladie et à l’élaboration de traitements efficaces contre celle-ci.
Le Dr Peter Stys et son équipe étudieront un nouveau modèle murin de SP baptisé ND4 – programmé pour surexprimer la protéine DM-20 – qui présente des caractéristiques qu’il partage avec la SP progressive humaine en ce qui a trait à la neuropathologie, aux anomalies détectables par l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et aux changements biochimiques observés. Le chercheur et son équipe ont émis l’hypothèse que le cerveau des personnes atteintes de SP comporte de nombreuses anomalies du repliement des protéines – soit des altérations suivant lesquelles les protéines perdent leur forme et leur fonction normales et participent ainsi à la dégénérescence de tissus cérébraux. Les souris de la lignée ND4 présentent une accumulation semblable de protéines mal repliées et constituent un modèle réaliste convenant à l’étude de la SP progressive.
Les scientifiques auront aussi recours à la lignée de souris ND4 pour tester un nouveau candidat-médicament consistant en une petite molécule dont l’effet est de bloquer un processus précis de modification biochimique de protéines (hypercitrullination) – processus qu’on soupçonne fortement d’être à l’origine de l’inflammation et de la démyélinisation caractéristiques de la SP. Ce candidat-médicament s’est déjà révélé efficace quant à la réduction de la dégénérescence tissulaire et de l’inflammation chez des modèles murins de SP et fait actuellement l’objet d’essais cliniques de phase I chez l’humain.
Retombées potentielles : Les travaux menés par le Dr Stys pourraient aboutir à l’élaboration d’un modèle animal réaliste et facilement applicable de la SP, convenant à l’étude de la progression de la SP. Ils pourraient aussi ouvrir la voie à la mise au point de nouvelles stratégiques thérapeutiques axées sur la prise en charge de la SP progressive.
État d’avancement de l’étude : En cours.