Potentiel d’un traitement par la neuréguline-1 en cas de SP progressive
Résumé :
Pour que le traitement de la sclérose en plaques (SP) progressive soit efficace, il faut établir des stratégies neuroprotectrices (qui préviennent les lésions nerveuses) et des stratégies de réparation des dommages subis par la gaine de myéline (gaine protectrice des fibres nerveuses).
Lors de travaux antérieurs, l’équipe de recherche de Mme Soheila Karimi, Ph. D., a découvert une cible thérapeutique, à savoir la neuréguline-1, qui pourrait favoriser la remyélinisation et améliorer la réponse immunitaire de façon à prévenir les lésions des fibres nerveuses. Dans le cadre de l’étude dont il est question ici, cette équipe se propose de tirer parti de ces résultats antérieurs et d’évaluer l’efficacité de la neuréguline-1 comme traitement régénérateur chez des souris atteintes d’une maladie semblable à la SP progressive, en particulier pour atténuer les troubles cognitifs et moteurs et les troubles de la sensibilité.
Les résultats de l’étude dont il est ici question pourraient contribuer à la mise au point de nouveaux traitements capables de retarder ou de prévenir la SP progressive.
Description de l’étude :
Dans le contexte de la SP, le système immunitaire s’attaque à la myéline, soit la gaine protectrice des fibres nerveuses, et la détériore. Au début, l’organisme tente de réparer les dommages subis par la myéline, mais les processus de réparation s’avèrent de moins en moins efficaces à mesure que la maladie évolue, ce qui se traduit par la présence de lésions permanentes sur les fibres nerveuses et une aggravation des incapacités chez les personnes atteintes de SP progressive. Pour l’instant, il n’existe aucun traitement contre la SP progressive capable de cibler et de restaurer efficacement la myéline endommagée.
Soheila Karimi, Ph. D., et son équipe ont découvert, tant chez des modèles animaux que chez des personnes atteintes de SP progressive, que cette déficience du processus de réparation de la myéline serait en partie attribuable à la déplétion d’une protéine appelée neuréguline-1 dans les lésions chroniques. Cette équipe a également établi qu’un traitement par la neuréguline-1 peut prévenir la détérioration des fibres nerveuses chez des modèles animaux de SP progressive en stimulant la formation de myéline et en améliorant la réponse immunitaire. Dans le cadre de l’étude dont il est ici question, l’équipe de recherche s’appuiera sur ces résultats antérieurs pour poursuivre l’évaluation de l’utilisation potentielle de la neuréguline-1 comme traitement neuroprotecteur et régénérateur contre la SP progressive à l’aide de modèles murins (souris) d’une maladie semblable à la SP. Elle se penchera sur la capacité de la neuréguline-1 à atténuer des symptômes tels que les troubles cognitifs et moteurs et les troubles de la sensibilité.
Retombées potentielles : L’étude dont il s’agit ici fournira des indices importants sur les voies qui jouent un rôle dans les processus de neuroprotection et de réparation en cas de SP. L’innocuité de la neuréguline-1 a déjà été établie chez l’être humain, et l’utilisation de cette molécule a été approuvée par le Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour la réparation du tissu cardiaque. Il faudra mener d’autres essais cliniques pour que son efficacité puisse être évaluée chez des personnes qui vivent avec la SP. Si cette efficacité est avérée, la neuréguline-1 est bien placée pour devenir une option de traitement accéléré de la SP progressive.
État d’avancement de l’étude : En cours.