Une étude approfondie d’envergure nationale, financée par la Société de la SP, fournit des indices sur les facteurs contribuant à une vie longue et saine malgré la SP

Contexte

Les personnes atteintes de SP vivent plus longtemps que par le passé, probablement en raison de l’allongement global de l’espérance de vie et du recours à des traitements de plus en plus efficaces contre la SP. C’est pourquoi, au cours des dernières années, les stratégies visant à atténuer les incapacités et à améliorer la qualité de vie ont suscité beaucoup d’intérêt, ce qui justifie la poursuite de la recherche consacrée au vieillissement en présence de la SP.

La revue BMJ Open vient de publier les résultats d’un sondage d’envergure nationale mené récemment au Canada, grâce auquel de nouvelles connaissances et des données précieuses ont pu être obtenues relativement au vieillissement chez les personnes atteintes de SP.

Description de l’étude

La Dre Michelle Ploughman et son équipe de collaborateurs à l’œuvre dans diverses régions du Canada – dont des chercheurs et des neurologues subventionnés par la Société de la SP – ont mené à l’échelle du pays un sondage sur le vieillissement auprès de personnes âgées de 55 ans ou plus et ayant des symptômes de SP depuis au moins 20 ans. Pour recruter les participants à leur sondage, les chercheurs ont :

  • fait appel à des cliniques de SP;
  • mis à contribution diverses sections de la Société de la SP (bureaux situés dans différentes localités du Canada et constituant généralement le premier point de contact avec l’organisme pour les personnes
    atteintes de SP);
  • publié des annonces dans des journaux.

Sur les 921 questionnaires envoyés par la poste, 743 ont été remplis et retournés (ce qui représente un taux de réponse de 80,7 %). Les questions soumises aux participants avaient été sélectionnées sur la base d’investigations menées précédemment auprès d’un échantillon limité d’adultes ayant la SP et appartenant à une tranche d’âge similaire.

Le questionnaire utilisé se divisait en cinq sections, lesquelles couvraient divers sujets tels que le profil démographique du répondant, les caractéristiques de la SP, la santé physique et les incapacités, les comportements liés au style de vie, la fatigue, la santé mentale et le soutien social. Les réponses reçues des participants au sondage ont été comparées aux données collectées auprès d’un échantillon de personnes âgées de plus de 55 ans dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) menée en 2012.

Résultats

Les répondants au sondage, dont l’âge moyen était de 64,6 ans, ont rapporté avoir des symptômes de SP depuis 32,9 ans en moyenne et présentaient un bon niveau d’instruction, quoique moins élevé que celui des participants à l’ESCC de 2012. Dix pour cent des répondants avaient un emploi ‒ à temps plein ou partiel ou occasionnel ‒ et 28,6 % ont signalé être lourdement handicapés, ce qui constitue une proportion nettement plus élevée que celle des Canadiens de la même tranche d’âge non atteints de SP (2,3 %, selon l’ESCC de 2012). Cependant, les chercheurs ont constaté que les répondants atteints de SP avaient un niveau de condition physique supérieur à celui des participants à l’ESCC et qu’ils étaient moins enclins que ces derniers à adopter des comportements à risque pour la santé, tels la consommation d’alcool et le tabagisme.

Commentaires

Compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie des personnes atteintes de SP, les études portant sur des sujets âgés ayant cette maladie sont essentielles à l’enrichissement des connaissances sur les facteurs et les comportements sanitaires contribuant à limiter l’invalidité et à optimiser la qualité de vie.

Le sondage dont il est ici question constituait une première dans la mesure où l’âge moyen des répondants était de 10 à 25 ans supérieur à celui des personnes ayant participé aux autres études menées jusqu’à présent auprès de sujets âgés atteints de SP. Les résultats de ce sondage pourraient orienter la recherche consacrée au vieillissement en présence de SP. Par exemple, les faibles taux d’emploi constatés durant l’étude en question illustrent le besoin de pousser plus avant la recherche sur les facteurs déterminants en matière d’emploi et de départ à la retraite en ce qui concerne les personnes vieillissant avec la SP. En outre, cette étude souligne l’importance de la recherche portant sur les comportements liés au style de vie parmi les populations vieillissantes devant composer avec la SP. Les données que le sondage a permis de recueillir ont notamment suggéré que les personnes atteintes de SP sont de plus en plus actives, même en prenant de l’âge. Les auteurs de l’étude ont également souligné que des études menées précédemment en Europe avaient démontré une association entre l’adoption d’habitudes de vie saines ‒ telle la pratique de l’exercice physique ‒ et un ralentissement et une atténuation de la progression de la SP. Des études similaires ont aussi démontré que l’adoption de comportements nuisibles à la santé – tel le tabagisme – contribue à une augmentation du risque d’affections concomitantes ainsi qu’à une détérioration de la qualité de vie.

D’autres travaux de recherche relatifs aux sujets abordés dans le cadre de cette importante étude menée au Canada favoriseront l’adoption de saines habitudes de vie chez les personnes atteintes de SP et permettront l’élaboration de stratégies visant à aider ces personnes à bien vieillir malgré leur maladie.

Source

PLOUGHMAN, M. et coll. « The Canadian survey of health, lifestyle and ageing with multiple sclerosis: methodology and initial results », BMJ Open, 2014 July; 4(7):e005718.