Résumé
Des chercheurs de l'Hôpital Notre-Dame du Centre hospitalier de l'Université de Montréal ont étudié les effets d'une cytokine appelée interleukine 15 sur les lymphocytes T8 (lymphocytes T « tueurs ») dans le processus pathologique de la SP. [Raphael Schneider, Alma Nazlie Mohebiany, Igal Ifergan, Diane Beauseigle, Pierre Duquette, Alexandre Prat et Nathalie Arbour. The Journal of Immunology, 2011, 187: 000–000.]
Détails
L'interleukine 15 (IL-15) est une protéine sécrétée par les globules blancs à la suite d'une infection. Elle régule l'activation et la reproduction des lymphocytes T et des cellules NK (cellules tueuses naturelles). On n'a pas encore identifié les cellules qui expriment certaines cytokines comme l'IL-15 ni élucidé le rôle que jouent ces dernières dans l'activation des lymphocytes T8 (lymphocytes T « tueurs ») chez les personnes atteintes de SP.
L'équipe de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal menée par les Drs Raphael Schneider et Nathalie Arbour s'est proposé d'étudier la présence de l'IL-15 dans le sang de personnes atteintes de SP et les effets de cette cytokine sur la fonction et la migration des lymphocytes T « tueurs », afin de déterminer son rôle dans l'optimisation de l'activation de ces lymphocytes en cas de SP. Cette analyse a révélé que la proportion de lymphocytes B et de monocytes (type de globules blancs) était significativement plus grande chez les personnes atteintes de SP qui exprimaient l'IL-15 que chez les témoins qui ne souffraient pas de SP. L'équipe de recherche a également établi que l'activation des lymphocytes B des témoins avait permis d'accroître leurs taux d'IL-15, qui ont atteint ceux des personnes atteintes de SP.
Par ailleurs, les Drs Schneider et Arbour ont démontré que lorsque les lymphocytes T « tueurs » étaient stimulés par l'IL-15, leur capacité à exercer des effets toxiques sur les cellules du système nerveux central ou à les tuer augmentait. Ils ont aussi découvert que l'exposition des lymphocytes T « tueurs » à l'IL-15 accroissait leur capacité à tuer les cellules gliales (cellules se trouvant dans le système nerveux central) et à traverser la barrière hémato-encéphalique. Ces résultats pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à réduire les sources d'IL-15 chez les personnes atteintes de SP.