Les résultats d’une étude menée par la Dre Ruth Ann Marrie (Université du Manitoba) et d’autres chercheurs n’ont révélé aucune différence entre les gens du Canada qui ont la sclérose en plaques (SP) et ceux qui n’en sont pas atteints relativement à l’incidence du cancer du sein et du cancer colorectal ainsi qu’aux taux de mortalité associés à ces derniers. Ces résultats donnent à penser que les personnes qui vivent avec la SP ne seraient pas exposées à un risque accru de cancer du sein ou de cancer colorectal. Précisions que ces deux types de cancer figurent parmi ceux qui sont les plus fréquemment diagnostiqués chez les gens aux prises avec la SP.
La Dre Marrie et ses collaborateurs ont toutefois rapporté une incidence et un taux de mortalité accrus quant au cancer de la vessie parmi les personnes qui ont la SP. Cette constatation pourrait s’expliquer par le fait que ces dernières sont plus fréquemment exposées que le reste de la population aux facteurs de risque de ce type de cancer, telles les infections urinaires ou la présence d’une sonde à demeure.
Puisque le cancer figure parmi les affections concomitantes courantes dans le contexte de la SP, il importe de déterminer à quelle fréquence certains types de cancer font leur apparition chez les personnes qui ont la sclérose en plaques et dans quelle mesure ces dernières présentent un risque accru d’être un jour atteintes de tels cancers comparativement à la population générale. Les résultats de l’étude dont il est ici question mettent en évidence la nécessité d’élaborer des lignes directrices quant à la fréquence à laquelle les professionnels de la santé devraient procéder au contrôle ou au dépistage d’indicateurs liés au cancer – y compris les symptômes urinaires ou vésicaux – parmi leurs patients vivant avec la SP.
Pour mener leur étude, les chercheurs se sont appuyés sur des données administratives relatives à la santé des populations du Manitoba et de l’Ontario, compilées à partir des dossiers de 53 000 personnes atteintes de SP et de 269 000 personnes n’ayant pas la SP (témoins appariés). À l’aide de divers registres sur le cancer, ils ont estimé l’incidence de 15 types de cancer tout en tenant compte de plusieurs facteurs tels que l’âge, le genre, le statut socioéconomique et la comorbidité (présence de maladies concomitantes). Il convient toutefois de noter que les chercheurs n’ont pas tenu compte des différences au chapitre des habitudes en matière de santé, tels le tabagisme, l’alimentation et l’activité physique. Il serait en outre pertinent que soit analysé l’impact que le recours aux médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP) peut avoir sur l’incidence du cancer.
Ressources :
Article scientifique publié dans la revue Neurology – link.
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