Le dépistage précoce du cancer est essentiel à l’amélioration des taux de survie. Une étude menée récemment au Canada révèle que le cancer du sein et le cancer colorectal sont moins susceptibles d’être détectés au moyen des examens habituels de dépistage du cancer chez les personnes atteintes de SP comparativement à la population générale. Le recours moindre aux services de dépistage parmi les gens qui vivent avec la SP pourrait s’expliquer par des taux d’incapacité plus élevés chez ces personnes, des difficultés d’accès ou des exigences concurrentes liées à la prise en charge de la SP.
Bien que le risque de cancer ne soit pas plus élevé chez les personnes atteintes de SP comparativement au reste de la population, la Dre Ruth Ann Marrie et son équipe de recherche avaient déjà rapporté des taux de survie au cancer du sein et au cancer colorectal inférieurs à la moyenne parmi les gens qui vivent avec la SP au Manitoba et en Ontario. À l’occasion de leur plus récente étude, la chercheuse et son équipe se sont donné pour objectif de déterminer si le dépistage du cancer et la pose précoce d’un diagnostic de cancer influent sur les taux de survie chez les personnes atteintes de SP.
- En s’appuyant sur des données administratives sur la santé, l’équipe de recherche s’est penchée sur des cas de cancer du sein (de 2007 à 2015) ainsi que sur des cas de cancer colorectal (de 2009 à 2012) parmi des personnes vivant avec la SP en Ontario.
- L’équipe a analysé les données de 351 personnes atteintes de SP et d’un cancer du sein comparativement aux données de 1 404 témoins appariés qui n’avaient pas la SP, et elle s’est livrée au même exercice en comparant les données de 54 personnes ayant la SP et un cancer colorectal avec les données de 216 témoins appariés exempts de SP.
À partir de cet ensemble de données, les scientifiques ont constaté que moins de cas de cancer du sein et possiblement moins de cas de cancer colorectal étaient détectés au moyen d’examens courants de dépistage du cancer – telles des mammographies et des coloscopies – chez les personnes atteintes de SP. Toutefois, ils n’ont relevé aucune association entre la SP et les différences quant au stade d’avancement du cancer au moment du diagnostic de celui-ci, et ils n’ont observé aucune disparité en ce qui concerne le temps écoulé jusqu’au diagnostic de cancer. Par ailleurs, les cancers du côlon étaient plus susceptibles d’être détectés à un stade précoce chez les personnes vivant avec la SP comparativement aux autres. En se basant sur l’information dont elle disposait en ce qui concerne le recours à des services d’aide à domicile et l’hébergement dans un centre de soins de longue durée, l’équipe de recherche a pu déterminer que 21,2 % des personnes atteintes de SP et d’un cancer du sein et 33,3 % des personnes aux prises avec la SP et un cancer colorectal présentaient des incapacités, ce qui donne à penser qu’un taux d’incapacité plus élevé que la moyenne pourrait expliquer un recours moindre aux services usuels de dépistage du cancer parmi les gens qui vivent avec la SP.
En vue du renforcement des soins préventifs et de l’amélioration des résultats relatifs à la santé en cas de cancer, il importe de comprendre la façon dont les personnes atteintes de SP interagissent avec le système de santé quant au dépistage du cancer ainsi que de cerner les obstacles qui pourraient empêcher ces gens d’avoir accès à ce type de service. Si vous avez la SP, n’hésitez pas à consulter votre équipe soignante à propos des services habituels de dépistage du cancer.
Pour en savoir plus sur cette étude, veuillez cliquer ici.
Référence :
Article publié dans la revue Neurology – « Multiple Sclerosis and the Cancer Diagnosis. Diagnostic Route, Cancer Stage, and the Diagnostic Interval in Breast and Colorectal Cancer ». Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.