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Résumé
On utilise la mitoxantrone pour le traitement des formes fulgurantes de SP. Toutefois, des questions sont soulevées quant à l’innocuité de ce médicament, notamment en ce qui concerne la cardiotoxicité et le dérèglement des résultats d’analyses de laboratoire. Des chercheurs canadiens ont évalué l’incidence et les prédicteurs potentiels des effets indésirables associés à la mitoxantrone. Neurology; 2010;74:1822-1826 ; E. Kingwell, PhD, M. Koch, MD, PhD, B. Leung, BSc, S. Isserow, MD, J. Geddes, RN, BSn, P. Rieckmann, MD and H. Tremlett, PhD
Détails
Les chercheurs ont procédé à un examen rétrospectif des dossiers
de patients traités par la mitoxantrone selon un protocole
standard. La dose cumulative maximale était de 120 mg/m2. La
fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) avait été mesurée
grâce à une méthode de ventriculographie isotopique à
l’équilibre; des numérations globulaires et des analyses des
enzymes du foie avaient été réalisées avant les perfusions. Les
chercheurs ont eu recours à des équations d’estimation
généralisées pour étudier les prédicteurs potentiels des effets
indésirables de la mitoxantrone (classés selon les critères
communs de toxicité, version 4,0) chez des patients dont les
résultats des analyses de référence étaient normales et qui
avaient subi au moins une ventriculographie isotopique à
l’équilibre ou avait fait l’objet d’au moins une analyse en
laboratoire après le traitement.
Les chercheurs ont passé en revue les dossiers de 163 personnes
(dont 58 % étaient des femmes) traitées par la mitoxantrone,
entre 1999 et 2007. L’âge moyen était de 41,9 ans (écart-type :
10,8), la dose cumulative était de 59,7 mg/m2 (écart-type : 26,0)
et la durée moyenne du suivi était de 14 mois (durée maximale =
6,5 ans). À la fin de l’étude, on avait observé une
cardiotoxicité chez 14 % des patients (≥ grade deux), établie par
la réduction de la FEVG; 27 % des patients étaient neutropéniques
(≥ grade un); 15 % étaient anémiques (≥ grade un) et 15 %
présentaient une toxicité hépatique (≥ grade un). Parmi les
prédicteurs possibles des effets indésirables de la mitoxantrone,
mentionnons le sexe, l’âge, la durée de la maladie et la dose
cumulative; seules les femmes qui avaient reçu une dose
cumulative supérieure à celle des autres patients présentaient un
risque accru d’anémie (RC corrigé : 1,26; IC à 95 %
1,08-1,48 par 10 mg/m2).
Conclusions. Selon l’évaluation cardiaque et les
analyses de laboratoire, les chercheurs en sont venus à la
conclusion que la mitoxantrone était raisonnablement bien
tolérée. Cependant, l’apparition d’une cardiotoxicité fut
évidente après l’administration de doses bien en deçà des doses
maximales recommandées actuellement. Une relation dose-réponse
n’a pas été établie de façon claire. Les résultats de cette étude
soulignent l’importance de suivre de près les personnes sous
traitement; les effets du traitement à long terme de la
sclérose en plaques par la mitoxantrone exigent davantage
d’investigation.