Résumé : Des membres de l’équipe de recherche qui mène l’étude de cohorte prospective canadienne relative à la progression de la SP (CanProCo) ont calculé les coûts médicaux directs annuels associés à la SP en Colombie-Britannique, au Canada, et ont établi que ces derniers sont presque quatre fois plus élevés que ceux établis pour les personnes exemptes de cette maladie. C’est surtout le coût des médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP) qui contribue aux coûts médicaux directs associés à la SP; viennent ensuite le coût des hospitalisations, puis celui des soins ambulatoires (telles les visites médicales). Il est essentiel d’élaborer des stratégies de prise en charge efficaces de cette maladie, ainsi que des politiques qui favorisent l’abordabilité des MMÉSP et qui régissent leur remboursement, afin d’alléger le fardeau économique associé à la SP et d’améliorer la qualité de vie des personnes qui vivent avec cette maladie.
Détails : M. Larry Lynd, Ph. D., de l’Université de la Colombie-Britannique, et d’autres membres de l’équipe qui mène l’étude de cohorte prospective canadienne relative à la progression de la SP (CanProCo) se sont proposé d’analyser les coûts médicaux directs associés à la SP en Colombie-Britannique. Par coûts médicaux directs, on entend les coûts liés aux soins fournis aux personnes atteintes de SP, soit ceux des hospitalisations, des visites médicales, des examens médicaux/analyses de laboratoire et des médicaments. Les coûts indirects associés à la SP ont fait l’objet d’une étude antérieure (cliquez ici pour en savoir plus). Dans le cadre de l’étude dont il est ici question, les scientifiques ont calculé le coût médical direct moyen par personne en se servant des données administratives sur la santé de la population britanno-colombienne sur une période de 20 ans (de 2001 à 2020). Plus précisément, ils ont comparé les données de 17 071 personnes qui vivent avec la SP à celles de 85 355 personnes qui sont exemptes de cette maladie pour calculer le coût médical direct excédentaire associé à la SP.
Résultats : Les chercheuses et chercheurs ont établi que le coût médical direct annuel associé à la SP est de 8 964 $ par personne – soit trois fois plus que le coût médical direct annuel calculé pour les personnes qui n’ont pas la SP (2 083 $ par personne). C’est donc dire que la SP est associée à un coût excédentaire de 6 881 $ par personne par année. Les scientifiques ont découvert en outre que ce coût excédentaire est légèrement plus élevé chez les hommes que chez les femmes (644 $ de différence), sauf pour la tranche des 45-59 ans (absence de différence entre les sexes). Dans l’ensemble, le coût excédentaire annuel associé à la SP diminue avec l’âge : c’est chez les personnes âgées de 60 ans ou plus qu’il est le plus faible. Le coût des médicaments, plus particulièrement celui des MMÉSP, représente 65 % du coût excédentaire annuel associé à la SP. Les autres coûts qui contribuent à un tel excédent sont ceux des soins hospitaliers (25 %), notamment ceux des hospitalisations, et des soins ambulatoires (10 %), notamment ceux des visites médicales. Enfin, le coût excédentaire annuel associé à la SP est plus élevé chez les personnes qui reçoivent un MMÉSP (13 267 $) que chez celles qui n’en reçoivent pas (3 469 $). Cela dit, le coût excédentaire annuel associé aux hospitalisations est plus faible chez les premières que chez les secondes. Les chercheuses et chercheurs ont fait remarquer que le coût des MMÉSP a peut-être été sous-estimé dans le cadre de cette étude.
Retombées : Les résultats de cette étude permettent de mieux comprendre le fardeau économique lié à la SP et l’importance du coût des MMÉSP, qui est le principal déterminant de ce fardeau. Il est donc essentiel d’améliorer l’abordabilité et les critères de remboursement des MMÉSP et de poursuivre les travaux de recherche axés sur l’élaboration de stratégies de prise en charge et de traitement efficaces, afin que puisse être allégé le fardeau économique imposé par la SP aux systèmes de santé, aux sociétés et aux personnes touchées par cette maladie, et améliorée la qualité de vie de ces dernières.
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