La dextrométhorphane combinée à de très faibles doses de quinidine permet d’atténuer le syndrome pseudobulbaire

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Résumé
Les auteurs d’un essai clinique de phase III sur un médicament oral conçu pour traiter les accès de rires ou de pleurs irrépressibles (symptôme du syndrome pseudobulbaire) que présentent parfois les personnes atteintes de SP, de sclérose latérale amyotrophique ou d’autres maladies neurologiques viennent de publier leurs résultats. L’AVP-923 (Pharmaceutique Avanir) a permis de diminuer de manière significative la fréquence des accès de rires ou de pleurs irrépressibles associés au syndrome pseudobulbaire. Le profil d’innocuité et le profil de tolérance du médicament semblent bons. Erik P. Pioro MD, PhD, Benjamin Rix Brooks MD, Jeffrey Cummings MD, Randolph Schiffer MD, Ronald A. Thisted PhD, Daniel Wynn MD, Adrian Hepner MD, Randall Kaye MD .Annals of Neurology, 2010 Sept 13 (publication en ligne avant impression)

Détails
Un faible pourcentage (environ 10 %) de personnes atteintes de SP présente des accès de rires ou de pleurs irrépressibles et imprévisibles, peu liés à leurs véritables sentiments ou à la situation dans laquelle elles se trouvent. Ce syndrome proviendrait d’une atteinte – lésions – des régions cérébrales qui commandent les émotions. Il importe que les proches et les soignants connaissent ces faits et qu’ils sachent que la personne qui présente de tels accès ne peut pas toujours les réprimer. Certains médicaments se sont montrés quelque peu efficaces contre ce symptôme lors d’essais cliniques de faible envergure, mais aucun n’a encore été homologué expressément pour le traiter.

Depuis plusieurs années, la pharmaceutique Avanir mène des essais cliniques sur l’AVP‑923, dans sa formulation actuelle et des formulations apparentées, auprès de personnes atteintes de sclérose en plaques, de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou de la maladie d’Alzheimer ou ayant subi un accident vasculaire cérébral. Administré par voie orale, l’AVP-923 est un composé breveté à base de dextrométhorphane et d’un inhibiteur enzymatique connu sous le nom de quinidine. La quinidine inhibe le métabolisme de la dextrométhorphane, maintenant ainsi une élévation du taux de dextrométhorphane dans le cerveau. En 2006, la FDA (Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques) envoyait une lettre à Avanir dans laquelle l’organisme indiquait que l’AVP-923 était admissible au processus d’approbation. La compagnie était également invitée à entreprendre d’autres essais sur son médicament, ce qui a mené à l’étude dont il est question ici.

Cette étude, appelée STAR, comptait 326 personnes (197 étaient atteintes de SLA et 129, de SP) des États-Unis et de l’Amérique latine. Toutes présentaient un syndrome pseudobulbaire. Elles ont reçu l’une des deux doses prévues d’AVP-923 ou un placebo (substance inactive) deux fois par jour durant 12 semaines.

Le premier critère d’évaluation de cet essai était la fréquence autodéclarée des accès de rires ou de pleurs survenus durant l’étude. Aux deux doses administrées, le médicament a permis de réduire cette fréquence de manière significative, soit environ de 47 % à 49 %, comparativement au placebo. Les critères d’évaluation secondaires, dont les notes inscrites au journal tenu par le patient sur le symptôme à l’étude, ont également permis de constater l’efficacité significative de l’AVP-923. Ajoutons que les participants traités par la plus forte dose du médicament ont vu s’améliorer leur comportement en société et leur santé mentale.

L’AVP-923 était relativement bien toléré. Les événements indésirables les plus fréquemment rapportés par les participants traités (surtout ceux qui prenaient la plus forte dose), comparativement au groupe témoin (placebo), comprenaient des étourdissements, des nausées et de la diarrhée. Sept décès ont été enregistrés durant l’étude. Ils sont tous survenus chez des personnes atteintes de SLA, identifiées d’emblée par un comité indépendant comme sujettes à une aggravation de leurs difficultés respiratoires dues à la SLA.

Un prolongement de 12 semaines de cet essai, durant lequel 253 personnes ont été traitées par la forte dose d’AVP-923, visait à évaluer l’innocuité et la tolérabilité du médicament. L’AVP-923 a continué d’être bien toléré tout au long de cette période. (Résumé no P06.128, American Academy of Neurology Annual Meeting – Congrès de l’académie américaine de neurologie, 2010)

Contient des renseignements provenant de la National MS Society (É.-U.).

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