Résumé
Des chercheurs ont découvert que les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP) qui vivent dans des quartiers dont les habitants ont des niveaux d’instruction et de revenu moindres présentent un risque accru de progression de l’incapacité.
Aperçu de l’étude
Mme Helen Tremlett, Ph. D., de l’Université de la Colombie-Britannique, et son équipe ont analysé des données cliniques recueillies auprès de plus 3 000 personnes atteintes de SP du Canada et du Royaume-Uni afin de vérifier si le statut socioéconomique influe sur l’évolution de la sclérose en plaques. Soulignons que l’évaluation du statut socioéconomique porte sur la classe sociale d’une personne ou d’un groupe et est souvent fondée sur l’éducation, le revenu et le statut professionnel. D’autres chercheurs qui avaient déjà mené des études semblables en s’intéressant pour leur part à d’autres maladies chroniques, comme la maladie cardiovasculaire, le cancer et le diabète, avaient démontré que les personnes dont le statut socioéconomique est modeste ont généralement un état de santé moindre. Dans le but d’en savoir plus sur l’impact du statut socioéconomique en cas de SP, les auteurs de l’étude dont il est ici question se sont penchés sur des données recueillies sur plusieurs décennies et parmi lesquelles figuraient l’année du diagnostic, le niveau d’incapacité au fil du temps (évalué à l’aide de l’échelle élaborée d’incapacité de Kurtzke – EDSS), et l’apparition de la SP progressive secondaire.
Les chercheurs ont découvert que les personnes dont le statut socioéconomique est modeste (niveaux d’instruction et de revenu moindres) présentent un risque accru de progression de l’incapacité et un pronostic moindre. Par exemple, ils atteignent certains degrés d’incapacité physique (telle une difficulté à marcher) et voient leur état évoluer vers la SP progressive secondaire plus rapidement que les gens qui bénéficient d’un meilleur statut socioéconomique. D’autres études devront être réalisées en vue d’une meilleure compréhension de ce lien. L’attention des chercheurs pourrait alors porter sur des facteurs modifiables comme le style de vie et les maladies concomitantes, et les résultats de ces études pourraient permettre d’accroître par la suite l’efficacité des stratégies de traitement et des programmes existants.
Pour en savoir plus au sujet de cette étude, reportez-vous à la revue Neurology.
Nous vous invitons également à lire un autre article sur le même sujet dans la revue Neurology, rédigé par Devon S. Conway : « What is the impact of socioeconomic status on multiple sclerosis? ».
*La chercheuse Katharine E. Harding a reçu une bourse de recherche doctorale de la Société canadienne de la SP.