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Résumé
L’évolution clinique de la SP varie considérablement d’une personne à l’autre, et la capacité d’en prédire les effets cliniques à long terme est loin d’être satisfaisante. Comme on le sait, certaines personnes atteintes de SP peuvent, au fil du temps, présenter des troubles cognitifs plus ou moins graves. L’étude longitudinale dont il est question ici a permis à ses auteurs de découvrir que l’apparition de troubles cognitifs au début de la maladie, telles l’altération de la mémoire verbale et la diminution de la vitesse de traitement de l’information, était associée à une aggravation clinique accélérée de l’état du patient. Les résultats de cette étude jettent un peu de lumière sur les marqueurs prédictifs d’incapacité pertinents du point de vue clinique, ce qui peut s’avérer fort utile dans l’adaptation de stratégies thérapeutiques au stade précoce de la maladie.
Mult Scler. 2010 Mar 1
Détails
Les facultés cognitives sont fréquemment altérées au stade précoce de la sclérose en plaques (SP). Or, on ne connaît pas encore la valeur prédictive de ces altérations relativement à l’incapacité future. Le but de l’étude de sept ans dont il est question ici était de déterminer le lien éventuel entre les troubles cognitifs et la progression de l’incapacité. Au total, 45 patients ayant reçu un diagnostic de SP ont fait l’objet d’un suivi annuel, au moyen de l’échelle élaborée d’incapacité (EDSS) et de l’échelle d’évaluation fonctionnelle (MSFC). Ils furent classés soit dans le groupe présentant une atteinte cognitive, soit dans le groupe sans atteinte cognitive, selon les résultats des tests neuropsychologiques qu’ils avaient subis au début de l’étude. Au départ, 47,8 % des patients faisaient partie du premier groupe. Ils présentaient surtout des troubles de la mémoire et un ralentissement de la vitesse de traitement de l’information (VTI). Les scores EDSS de référence correspondaient de manière significative aux résultats d’un test de la VTI. Au cours des sept années de suivi, les résultats obtenus selon l’échelle EDSS, et non les scores MSFC, ont indiqué que l’état des patients s’était détérioré de manière importante dans l’ensemble du groupe et que cette détérioration considérable touchait le groupe qui présentait une atteinte cognitive, mais non celui sans atteinte cognitive. Une analyse multivariable a révélé des liens entre les changements survenus dans les scores EDSS, au bout de 5 ans et de 7 ans, et les résultats de deux tests d’évaluation de la VTI et de la mémoire verbale, effectués au début de l’étude. La détérioration observée dans les scores EDSS au terme de l’étude correspondait de manière significative aux résultats des tests de la mémoire verbale enregistrés au départ après ajustement selon l’âge et aux scores EDSS de départ. En conclusion, dans cet échantillon de patients au stade précoce de la maladie, les données de référence sur la VTI et la mémoire verbale constituaient des indicateurs prédictifs des scores EDSS enregistrés 5 ans et 7 ans plus tard.
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