Une étude menée par le Dr Anthony Feinstein et son équipe de recherche a révélé que les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP) progressive ont été davantage sujettes à la dépression, ont rapporté avoir éprouvé plus de détresse affective et ont estimé que leur santé physique avait décliné près de deux ans après le début de la pandémie de COVID-19 (maladie à coronavirus).
Dans le cadre d’une première étude, un groupe de chercheurs dirigé par le Dr Anthony Feinstein s’était intéressé à l’impact que les six premiers mois de pandémie de COVID-19 avaient eu sur les personnes vivant avec une forme progressive de SP. Or, comparativement à des données collectées avant la pandémie, les chercheurs avaient constaté que les personnes participant à l’étude qui s’adonnaient à des activités associées à un mode de vie sain, comme des exercices physiques et cognitifs, s’étaient bien adaptées au nouveau contexte. L’équipe de recherche avait aussi relevé que le confinement n’avait pas eu d’effet négatif sur le degré de bien-être émotionnel ni sur la qualité de vie de ces gens. Pour connaître les résultats de cette première étude, il suffit de cliquer ici.
Dans le cadre d’une étude subséquente, l’équipe de recherche a effectué un suivi auprès des mêmes personnes afin d’évaluer le risque et la prévalence de la détresse affective parmi les gens atteints de SP progressive après environ deux années marquées de façon récurrente et prolongée par des fermetures et des restrictions liées à la pandémie. Comme lors de l’étude initiale, la collecte de données a été effectuée au moyen de sondages sur les répercussions de la COVID-19 et d’autoévaluations des symptômes de dépression, d’anxiété et de SP.
En menant cette étude de suivi, les chercheurs ont constaté que les personnes atteintes de SP progressive avaient une perspective plus négative quant à leur bien-être mental et physique et à l’évolution de la maladie onze mois après la première étude. Les chercheurs ont noté une intensification cliniquement significative de la dépression alors que le degré d’anxiété restait le même. En s’appuyant sur les renseignements fournis par les participants à l’étude, ils ont également relevé une corrélation entre un déclin de la santé mentale et une détérioration de la santé physique. De plus, les personnes aux prises avec la forme progressive secondaire de la SP ont indiqué des degrés de bien-être psychologique inférieurs à ceux des personnes atteintes de SP progressive primaire. Les participants ont également signalé un sentiment d’isolement accru ainsi que la crainte de contracter la COVID-19, sans que les chercheurs n’aient pu noter une diminution quant aux interactions sociales en personne et en ligne par rapport à la première étude. Cependant, il importe de garder à l’esprit que les résultats obtenus par les chercheurs reposent sur des perceptions subjectives et n’ont pas été corroborés par des évaluations neurologiques objectives.
Dans l’ensemble, cette étude de suivi a mis en évidence une détresse affective et un déclin de la santé physique survenus tardivement parmi les gens atteints de SP progressive – soit une détérioration qui n’avait pas été observée au début de la pandémie. Les résultats de l’étude soulignent l’importance de l’amélioration des méthodes de surveillance et des traitements en matière de santé mentale et de santé physique dans le contexte de la SP, en cette période de reprise post-pandémique.
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Références
Article publié dans la revue Journal of Neurology – « The late onset of emotional distress in people with progressive multiple sclerosis during Covid-19 pandemic: longitudinal findings from the CogEx study ». Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.