Faire avancer les essais cliniques sur la sclérose en plaques progressive

Résumé : Une équipe de recherche coopérative subventionnée par l’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive a publié des résultats qui nous permettent de nous rapprocher de l’un de nos objectifs, à savoir réussir à écourter les essais cliniques et à réduire le nombre de participants requis pour évaluer les traitements expérimentaux contre la sclérose en plaques (SP) progressive. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de la stratégie mondiale relative à la recherche de l’Alliance, dont l’objectif consiste à axer et à coordonner les efforts sur la mise au point de nouveaux et de meilleurs traitements, de même que sur l’amélioration de la qualité de vie des personnes aux prises avec une forme progressive de SP. La Société canadienne de la SP compte parmi les membres directeurs de l’Alliance.

Contexte : Dans la plupart des essais cliniques, les résultats relatifs à l’efficacité réelle du traitement à l’étude correspondent à la moyenne des réponses obtenues par tous les sujets qui ont reçu celui-ci. Le problème, c’est que cette méthode de calcul dilue les résultats dans le cas des traitements qui ne s’avèrent efficaces que chez un certain nombre de participants et participantes. À cela s’ajoute le fait que la progression de la SP ne se mesure pas aisément : comme celle-ci s’étale généralement sur une longue période, il est difficile d’établir rapidement si un traitement influe effectivement sur l’évolution de la maladie. Il faudrait donc identifier des biomarqueurs (résultats d’analyses sanguines ou caractéristiques mises en évidence par imagerie par résonance magnétique [IRM]) qui permettent de déceler plus facilement et plus rapidement qu’à l’heure actuelle les effets bénéfiques des traitements pour accélérer la mise au point de nouveaux traitements contre la SP progressive.

Détails : Une équipe internationale menée par le Dr Douglas Arnold, de l’Université McGill, a employé un modèle d’apprentissage automatique avancé pour prédire la progression de la SP. Elle a eu recours à diverses caractéristiques radiologiques (IRM), pathologiques et démographiques initiales de sujets ayant pris part à des essais cliniques sur la SP qui ont été menés sur plusieurs années. À partir de ces données, l’équipe de recherche a été en mesure de cerner des caractéristiques en lien avec la réponse thérapeutique pendant les traitements de courte durée qui sont prévus dans le cadre des essais de phase II.

En comparant ses observations aux résultats d’un autre essai clinique, l’équipe a pu vérifier dans quelle mesure son modèle d’apprentissage automatique est capable de prédire qui sont les personnes atteintes de SP les plus susceptibles de répondre aux traitements immunomodulateurs. Elle croit que ce modèle peut servir à déterminer des critères « d’enrichissement » des populations des essais de phase II, qui permettront de cibler les personnes les plus susceptibles de répondre à un traitement expérimental lors de ces essais et donc de raccourcir ceux-ci tout en réduisant la taille de leur population. Une fois que le traitement aura été évalué rapidement chez des personnes susceptibles d’y répondre, il pourra faire l’objet d’une évaluation plus approfondie au sein d’un groupe plus vaste de participants sélectionnés selon des critères moins stricts.

Retombées : L’étude dont il est ici question ne représente qu’une facette des efforts déployés par ce réseau de recherche coopérative pour identifier des marqueurs personnalisés de la progression de la SP et faciliter ainsi l’évaluation des nouveaux traitements contre la SP progressive. Le modèle qu’il a élaboré sera mis à la disposition de l’industrie pharmaceutique et de la communauté scientifique.

Nous tenons à préciser que c’est la National MS Society (organisme états-unien de la SP) qui est l’auteure de l’article original (cliquez ici pour consulter celui-ci).

Référence :

Article publié dans la revue Nature Communications le 22 septembre 2022 – « Estimating individual treatment effect on disability progression in multiple sclerosis using deep learning ». Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.

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À propos de l’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive

L’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive a été fondée en vue de l’accélération de la mise au point de traitements efficaces contre les formes progressives de la SP et de l’amélioration subséquente de la qualité de vie des personnes du monde entier qui sont aux prises avec une forme progressive de SP. Il s’agit d’une initiative mondiale sans précédent à laquelle collaborent des organismes nationaux de la SP, des chercheurs, des professionnels de la santé, l’industrie pharmaceutique, des entreprises, des fiducies, des fondations, des donateurs et des personnes atteintes de SP progressive, en vue de répondre aux besoins non satisfaits dans le domaine de la SP progressive. En somme, c’est le fruit d’une coopération entre des membres de la communauté internationale de la SP qui ont décidé d’unir leurs forces pour trouver des solutions. Notre promesse n’est pas seulement porteuse d’espoir, elle est également génératrice de progrès. www.progressivemsalliance.org