Le Zeposia (ozanimod), médicament administré par voie orale une fois par jour pour le traitement de la SP cyclique, est un modulateur des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate (S1P) qui pénètre dans le système nerveux central (SNC) et qui se lie à des sous-types spécifiques des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate (S1P1R et S1P5R). On trouve les récepteurs de la S1P à la surface de certaines cellules immunitaires, à savoir les lymphocytes T et les lymphocytes B, qui jouent un rôle dans la formation des lésions qui touchent le SNC dans le contexte de la SP. En se liant aux récepteurs de la S1P, l’ozanimod prévient l’activation de ces cellules nocives et leur libération subséquente, à partir des ganglions lymphatiques et du thymus, dans la circulation sanguine, puis dans le cerveau et la moelle épinière. Le Zeposia se distingue des autres modulateurs des récepteurs de la S1P offerts sur le marché du fait qu’il doit être administré par doses graduelles et qu’il ne requiert pas qu’on surveille l’apparition d’une réduction du rythme cardiaque lors de l’administration de la première dose.
L’homologation de ce médicament par Santé Canada a été fondée sur deux essais cliniques de phase III, à savoir les études RADIANCE et SUNBEAM.
L’étude RADIANCE a consisté en un essai clinique comparatif avec placebo combiné de phases II et III, à double insu et à répartition aléatoire, qui a permis d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de l’ozanimod chez 258 personnes atteintes de SP cyclique. Durant 24 semaines, les participants à cette étude ont reçu par voie orale une dose quotidienne d’ozanimod (0,5 mg ou 1 mg) ou un placebo. Les auteurs de l’essai RADIANCE ont pu alors constater que l’ozanimod avait satisfait au paramètre d’évaluation principal, soit la réduction du nombre de lésions entre la 12e et la 24e semaine de traitement par ce médicament, quelle que soit la dose quotidienne administrée. Les chercheurs ont également observé une diminution quant aux paramètres d’évaluation secondaires mesurés à l’imagerie – y compris le nombre de lésions et la présence de lésions nouvelles ou agrandies à la 24e semaine – parmi les participants traités par l’ozanimod, comparativement au groupe placebo. L’essai clinique RADIANCE a ensuite fait l’objet d’une prolongation, qui a donné lieu à des travaux de phase III auprès de 1 313 participants dans 147 centres de recherche répartis dans 21 pays. Ces personnes ont reçu soit de l’ozanimod (0,5 mg ou 1 mg) quotidiennement, soit une injection hebdomadaire d’interféron bêta-1a (Avonex), soit un placebo, sur une période de deux ans. Les deux doses d’ozanimod ont réduit le taux annualisé de poussées comparativement à l’interféron bêta-1a, remplissant ainsi le principal critère d’évaluation.
Lors de l’étude SUNBEAM, lequel a consisté en un essai clinique de phase III aléatoire et à double insu, les chercheurs ont comparé, durant 12 mois, l’efficacité et l’innocuité de l’ozanimod (administré à 0,5 mg ou à 1 mg) à celles de l’interféron bêta-1a. Ont participé à cette étude 1 346 personnes atteintes de SP cyclique réparties dans 152 centres de recherche établis dans 20 pays. Là encore, l’ozanimod a rempli le principal critère d’évaluation en réduisant le taux annualisé de poussées par rapport à l’interféron bêta-1a. En comparaison de ce dernier, l’ozanimod a aussi permis une réduction du nombre de lésions nouvelles ou agrandies.
À l’issue d’une analyse prédéfinie de l’ensemble des données recueillies lors des études RADIANCE et SUNBEAM relativement au temps écoulé jusqu’à l’aggravation confirmée de l’incapacité, il est ressorti que les groupes traités par l’ozanimod présentaient un taux très faible de progression de l’incapacité. Toutefois, les résultats obtenus auprès des participants ayant reçu ce médicament n’ont pas atteint le seuil de signification statistique comparativement à l’Avonexmd.
La Société canadienne de la SP publiera tous les nouveaux éléments d’information concernant le remboursement de ce médicament dès qu’elle en aura pris connaissance. Les personnes intéressées par un éventuel traitement par l’ozanimod devraient consulter leur équipe soignante à ce sujet.
Références :
COHEN, J. et coll. « Safety and efficacy of the selective sphingosine 1-phosphate receptor modulator ozanimod in relapsing multiple sclerosis (RADIANCE): a randomised, placebo-controlled, phase 2 trial », Lancet, 2016; 15(4): 373-81.
COMI, G., L. KAPPOS, K. W. SELMAJ et coll. « Safety and efficacy of ozanimod versus interferon beta-1a in relapsing multiple sclerosis (SUNBEAM): a multicentre, randomised, minimum 12-month, phase 3 trial », Lancet Neurol, 2019;18(11):1009-1020.