RÉSUMÉ.L’étude dont il est ici question avait pour but de permettre une meilleure compréhension de l’utilisation des services de santé chez les enfants atteints de sclérose en plaques (SP) du Canada à partir de données recueillies à l’échelle de la population. L’utilisation des services de santé est dictée par des facteurs de prédisposition (comme l’âge), des facteurs qui influent sur l’accès aux services (comme le transport, la région, le statut socioéconomique) et les besoins (comme des symptômes ou un état de santé inquiétants). Des chercheurs se sont penchés sur l’utilisation des services de santé chez des jeunes de l’Ontario atteints de SP et d’autres exempts de cette maladie, à partir de données obtenues à l’échelle de la population. L’analyse a montré que les enfants atteints de SP affichent des taux substantiellement plus élevés d’utilisation des services de santé, surtout l’année du diagnostic, et que ces taux demeurent élevés par la suite comparativement à ceux des enfants qui n’ont pas la SP.
CONTEXTE. Les adultes aux prises avec la SP affichent des taux d’utilisation des services de santé plus élevés que ceux qui ne vivent pas avec cette maladie. L’arrivée des médicaments modificateurs de l’évolution de la maladie a entraîné une baisse importante des taux d’hospitalisation chez les adultes atteints de SP au cours des 20 dernières années. Il existe cependant peu de données sur l’utilisation des services de santé en cas de SP chez la clientèle pédiatrique du Canada. Bien que les enfants atteints de SP présentent des taux de poussées plus élevés que les adultes qui ont la SP, le potentiel de rétablissement physique est meilleur chez les enfants que chez les adultes. Soulignons par ailleurs que les enfants sont susceptibles de présenter plus tôt que les adultes des troubles cognitifs et comportementaux, et que des facteurs parentaux peuvent influer sur leur état de santé.
ÉTUDE. Cette étude fondée sur la population a été réalisée à partir de données administratives portant sur 3 943 jeunes (dont 659 avaient la SP et 3 294 ne vivaient pas avec cette maladie). L’objectif consistait à mieux comprendre l’utilisation des services de santé, dont les hospitalisations et les visites chez le médecin, de 2003 à 2014.
RÉSULTATS. L’étude a révélé une utilisation globalement plus élevée des services de santé chez les patients pédiatriques atteints de SP que chez ceux exempts de cette maladie. Une probabilité moindre de séjour à l’hôpital et des taux moins élevés de visites chez le médecin ont été mesurés chez les garçons par rapport aux filles. L’âge a été associé à une hausse de la probabilité d’hospitalisation et des taux de visites chez le médecin. Par ailleurs, les consultations en psychiatrie, en ophtalmologie et en médecine physique ont été plus fréquentes chez les enfants atteints de SP que chez les autres. L’utilisation des services de santé a été accrue pendant l’année du diagnostic, notamment au chapitre des hospitalisations; elle a par la suite diminué, mais est demeurée élevée comparativement à l’utilisation des services de santé chez les enfants qui ne vivaient pas avec la SP.
RETOMBÉES. La présente étude a permis d’évaluer l’utilisation des services de santé et les répercussions de la SP pédiatrique sur le système de santé. Les résultats pourraient permettre de mieux prévoir les besoins à venir au sein du système de santé et d’évaluer le coût et les avantages des stratégies de traitement en vue d’optimiser les soins dispensés aux patients et les résultats pour la santé.
L’étude a été publiée dans la revue PLOS ONE – lien.