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Résumé
Les auteurs de l’article ont évalué dans cet essai clinique la
capacité de la lamotrigine, médicament s’étant révélé efficace
pour protéger les neurones dans des modèles animaux de SP, à
protéger les neurones chez les personnes atteintes de la forme
progressive secondaire de SP. Plus précisément, ils ont comparé
les effets de ce médicament sur le volume du cerveau à ceux d’un
placebo et ont évalué ses effets sur la détérioration de l’état
clinique des patients sur une période de deux ans. Raj Kapoor,
Julian Furby, Thomas Hayton, Kenneth J Smith, Daniel R Altmann,
Robert Brenner, Jeremy Chataway, Richard AC Hughes.
Lancet Neurol. 2010 Jul;9(7):681-8. Mis
en ligne le 8 juin 2010
Détails
Les patients atteints de la forme progressive secondaire de
sclérose en plaques (SP) qui étaient traités au National Hospital
for Neurology and Neurosurgery ou au Royal Free Hospital de
Londres (Royaume-Uni) étaient admissibles à cet essai mené à
double insu avec groupes parallèles. Les participants ont été
répartis aléatoirement pour recevoir de la lamotrigine (dose
cible : 400 mg/jour) ou un placebo pendant 2 ans.
Ils ignoraient quel traitement leur avait été attribué au même
titre que les médecins traitants et les évaluateurs de l’essai.
Le principal paramètre d’évaluation était la vitesse de variation
du volume partiel (partie centrale) du cerveau sur 24 mois.
Tous les patients qui ont fait l’objet de la répartition
aléatoire ont été pris en compte dans l’analyse primaire.
En tout, 120 patients (87 femmes et 33 hommes) ont été répartis aléatoirement en deux groupes : un groupe lamotrigine (61 patients) et un groupe placebo (59 patients). De ce nombre, 108 patients, soit 52 du groupe lamotrigine et 56 du groupe placebo, ont été pris en compte dans l’analyse du paramètre d’évaluation principal.
Les effets de la lamotrigine sur le volume du cerveau des patients atteints de la forme progressive secondaire de SP n’ont pas différé de ceux du placebo sur une période de 24 mois. Soulignons toutefois que la lamotrigine a entraîné une atrophie précoce du cerveau, mais que cet effet s’est résorbé partiellement après l’arrêt du traitement. Par ailleurs, elle a ralenti la détérioration de l’état clinique des patients, comme l’a démontré leur vitesse de marche, mais n’a pas eu d’effet sur les autres paramètres cliniques. Il faudrait mener d’autres études pour examiner plus en détail les effets de ce médicament.
Les prochains essais cliniques menés auprès de patients atteints de SP sur la neuroprotection devront porter sur la complexité des variations de volume des différents compartiments du SNC qui sont observées en début de traitement et sur les effets qui ne sont pas liés à la neurodégénérescence et cibler les premiers stades de la maladie caractérisés par une activité inflammatoire plus intense.
Cet essai a été subventionné par la Société de la SP de la Grande-Bretagne et de l’Irlande du Nord.