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Résumé
La qualité de vie liée à la santé (QVLS) est souvent grandement
diminuée chez les personnes atteintes de sclérose en plaques
(SP), et la fréquence des symptômes dépressifs, de fatigue et
d’anxiété est élevée. Les auteurs de la présente étude ont
comparé les effets de la méditation de pleine conscience (MPC) à
ceux des méthodes d’intervention habituelles sur la QVLS, l’état
dépressif et la fatigue auprès d’adultes présentant une forme
cyclique (poussées-rémissions) ou progressive secondaire de SP.
P. Grossman, PhD, L. Kappos, MD, H. Gensicke, MD, M.
D'Souza, MD, D.C. Mohr, PhD, I.K. Penner, PhD and C. Steiner, MS.
Neurology. 2010;75:1141-1149
Détails
La plus vaste étude jamais entreprise sur les effets de la
méditation de pleine conscience (MPC) comptait 150 personnes
atteintes d’une forme cyclique (poussées-rémissions) ou
progressive secondaire de SP. Les résultats montrent que la MPC
peut améliorer de manière significative la qualité de vie liée à
la santé et atténuer l’état dépressif et la fatigue chez ces
personnes. Cette étude comparative a fourni des données probantes
quant à la valeur d’une thérapie complémentaire dans la prise en
charge de certains symptômes de la SP. Elle a également mis en
évidence l’importance de la qualité de vie dans l’atteinte d’un
mieux-être.
L’état dépressif et la fatigue sont répandus parmi les personnes
atteintes de SP et peuvent altérer la qualité de vie. Ces
symptômes et d’autres effets psychosociaux de la SP peuvent
influer négativement sur ce qu’on appelle la qualité de vie liée
à la santé (QVLS) ou sentiment de bien-être. Leur intensité n’a
souvent rien à voir avec les aspects physiques de la maladie chez
une personne donnée. Bien que les agents modificateurs de
l’évolution de la maladie qu’on utilise dans le traitement de la
sclérose en plaques aient un impact sur le cours de la maladie,
ils ne me permettent généralement pas d’obtenir une amélioration
marquée de la QVLS. Au cours de cette étude, les chercheurs ont
évalué les effets de la MPC sur le sentiment de bien-être des
personnes atteintes de SP. Cette forme de méditation vise à
changer notre perception de la vie, à se concentrer sur le moment
présent et à accepter chaque instant comme il vient, dans le but
d’atténuer les réactions susceptibles d’aviver la douleur ou la
détresse affective entraînées par des modifications de la
santé.
Cette étude, la plus vaste jamais entreprise sur le sujet, a mis
à contribution 150 personnes présentant une forme cyclique
(poussées-rémissions) ou progressive secondaire de SP.
Soixante-seize d’entre elles ont été assignées de façon aléatoire
à un groupe soumis à des séances de MPC hebdomadaires de deux
heures et demie durant huit semaines, puis à une pleine journée
de pratique de la MPC à faire à la maison. Un groupe témoin
composé de 74 personnes a reçu les soins médicaux habituels. Les
participants ont répondu à divers questionnaires d’évaluation de
la qualité de vie liée à la santé, de l’état dépressif et de la
fatigue avant le début de l’étude, après huit semaines de
pratique et au bout de six mois. Les critères d’évaluation
secondaires comprenaient le niveau d’anxiété, l’atteinte des
objectifs personnels et la fidélité à la pratique de la
méditation à la maison.
Après huit semaines, l’état des membres du groupe assigné à la
MPC s’était amélioré de manière significative, comparé à celui
des membres du groupe témoin, quant à tous les critères
d’évaluation (exception faite de la perception de la mobilité des
membres). Les bienfaits se faisaient toujours sentir au bout de
six mois de MPC, mais s’étaient amoindris par rapport aux données
recueillies à huit semaines de l’étude. L’amélioration observée
chez les méditants était accrue encore davantage si on comparait
leurs données à celles d’un sous-groupe de personnes ayant obtenu
les pires résultats aux échelles d’évaluation de l’état
dépressif, de la fatigue et de l’anxiété avant le début de
l’étude.