Des chercheurs en SP font part de leurs progrès au congrès annuel de l’ECTRIMS

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Plus de 5 500 neurologues et chercheurs issus d’autres disciplines se sont réunis à Gothenburg, en Suède, du 13 au 16 octobre dernier, pour présenter les résultats de leurs travaux au congrès annuel de l’ECTRIMS (European Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis – comité européen pour le traitement et la recherche dans le domaine de la sclérose en plaques). Provenant de divers pays du monde, ils ont fait plus de 900 exposés scientifiques et présentations par affiches sur pratiquement tous les aspects de la recherche menée dans le but de stopper la SP, de rétablir la fonction neurologique et d’éradiquer cette maladie à tout jamais. Entre autres sujets abordés, mentionnons les derniers résultats des essais cliniques déterminants sur les nouveaux traitements de la SP, les facteurs de risque potentiels, les mécanismes pathologiques sous-jacents, les méthodes de réadaptation et l’IVCC.

Voici les faits marquants du congrès. Pour accéder gratuitement aux résumés des présentations de 2010, rendez-vous sur le site Web de l’ECTRIMS : http://registration.akm.ch/einsicht.php?XNKONGRESS_ID=126&XNSPRACHE_ID=2

RECHERCHE MENÉE DANS LE BUT DE STOPPER LA SP
— Traitements expérimentaux à l’étude

Parmi les présentations livrées au congrès de l’ECTRIMS figurent celles qui donnaient les résultats des essais récemment complétés sur les médicaments suivants :

  • Le tériflunomide (Sanofi-aventis) est un nouveau médicament oral qui inhibe la fonction de certaines cellules immunitaires. Le Dr Paul O’Connor, de l’Université de Toronto, représentant du groupe international de chercheurs concerné, a présenté les résultats positifs des essais de phase III qui ont été menés durant deux ans auprès de 1 088 personnes atteintes d’une forme rémittente de SP. Les effets des deux doses de tériflunomide à l’étude ont été comparés à ceux d’un placebo (étude TEMSO). Comparées au placebo, les deux doses du médicament ont permis d’abaisser la fréquence des poussées (taux annualisé de poussées) de manière significative, soit dans une proportion de 31,5 %, et la dose la plus élevée a réduit le risque d’aggravation de l’incapacité de 29,8 % (résumé 79). Une présentation par affiches livrée par l’auteur principal d’une étude indépendante sur le tériflunomide, le Dr Jerry Wolinsky, du Centre des sciences de la santé de l’Université du Texas, à Houston, a révélé que ce traitement pouvait aussi diminuer le risque d’apparition de nouvelles lésions sur les clichés de l’IRM, ainsi que l’activité de la maladie, selon les résultats d’une série d’autres mesures IRM (résumé P982). Le taux de risque d’événements indésirables était le même dans les trois groupes, et les effets secondaires relevés le plus souvent dans les groupes traités étaient la nausée, la diarrhée, une légère élévation du taux d’enzymes hépatiques et la chute de cheveux. D’autres essais cliniques sur le tériflunomide sont en cours.
  • Les résultats positifs d’une étude d’innocuité et d’efficacité de phase II sur un médicament oral, le firategrast (Glaxo Smith Kline), ont été communiqués par le Dr David Miller, de l’Institut de neurologie du UCL, à Londres. Les essais comprenaient 343 personnes atteintes d’une forme cyclique (poussées-rémissions) de SP. Le mode d’action du firategrast est le même que celui du natalizumab, médicament homologué, administré par perfusion. Il empêche la pénétration de cellules immunitaires dans le système nerveux central en bloquant une certaine molécule, soit l’intégrine alpha 4. Les participants à l’étude ont pris des doses différentes du médicament ou un placebo durant six mois. Le premier critère d'évaluation était le nombre cumulatif de nouvelles lésions cérébrales actives (« rehaussées ») de SP, mises en évidence par l’IRM. La dose la plus forte a produit une diminution significative (49 %) du taux moyen de nouvelles lésions, et le médicament a été bien toléré (résumé 113).
  • Le Dr Ludwig Kappos, de l’Hôpital universitaire de Bâle, a donné les résultats positifs de la phase II d’un essai clinique d’innocuité et d’efficacité sur l’ocrélizumab (Roche et Biogen Idec), qui regroupait 220 personnes atteintes d’une forme cyclique (poussées-rémissions) de SP. L’ocrélizumab est une version « humanisée » du rituximab, qui cible et détruit les cellules B de la réponse immunitaire. Au cours de l’étude de 24 semaines, les participants ont reçu des doses différentes du médicament ou un placebo, administrés par perfusion, le premier et le 15e jour de l’étude. Le principal critère d'évaluation était le nombre total de nouvelles lésions cérébrales actives (« rehaussées »), mises en évidence par l’IRM à la 12e, 16e, 20e et 24e semaine. Une amélioration significative a été observée dans les groupes traités par les deux doses du médicament, et une diminution relative d’au moins 89 % du taux d’apparition de nouvelles lésions a été enregistrée dans ces groupes, comparativement au groupe témoin (placebo). L’effet secondaire le plus répandu a consisté en des réactions liées à la perfusion, et surtout à la toute première d’entre elles. L’un des participants est décédé d’un syndrome inflammatoire généralisé qui, selon le Dr Kappos, pourrait avoir été causé par le traitement, quoique ce fait n’ait pas encore été clairement établi (résumé 114).
  • Le Dr Per Soelberg Sorensen, de l’Hôpital universitaire Rigshospitalet, de Copenhague, a livré les résultats négatifs de la phase II d’un vaste essai d’innocuité et d’efficacité dans le cadre duquel des personnes atteintes d’une forme cyclique (poussées-rémissions) de SP ont ajouté de la simvastatine, antihypercholestérolémiant, ou un placebo au traitement usuel par l’Avonexmd (interféron bêta-1a, Biogen Idec), durant une période allant de un à trois ans. Des données antérieures sur les bienfaits potentiels des statines pour les personnes atteintes de SP avaient donné des résultats diversifiés. Or, l’étude du Dr Soelberg n’a pas montré que l’adjonction de la simvastatine à l’Avonex était bénéfique, et les résultats laissent même supposer que cette statine peut contrecarrer les bienfaits de l’Avonex (résumé 134).
  • Dans le cadre d’un exposé sur les « dossiers chauds », le Dr Antonio Uccelli, de l’Université de Gênes, a décrit l’une des nouvelles méthodes employées pour stopper la progression de la SP, en l’occurrence la greffe autologue. Cette intervention consiste à transplanter par perfusion des cellules de la moelle osseuse ou cellules souches, appelées cellules mésenchymales, prélevées sur le patient lui-même. L’intervention s’est montrée sans danger dans le traitement de certaines maladies du sang et, jusqu’à un certain point, chez les personnes atteintes de SP. En 2009, un consensus international a été atteint quant à l’utilisation de telles cellules dans les essais cliniques. En collaboration avec le Dr Mark Freedman (L’Hôpital d’Ottawa) et avec la participation d’autres chercheurs ayant accepté de s’engager dans une étude sur la greffe autologue comportant un protocole rigoureux, le plan de lancement des phases I et II d’une étude a été élaboré. L’essai sera mené auprès de personnes dont la forme de SP cyclique (poussées-rémissions), progressive secondaire ou progressive primaire) comporte une dimension inflammatoire. Le terme « dimension inflammatoire » signifie que des signes d’inflammation active sont mis en évidence par l’IRM cérébrale, même en l’absence d’une poussée clinique. Cette étude multicentrique à laquelle participeront 150 patients durera un an. Elle sera basée sur le schéma d’expériences croisées, c’est-à-dire que tous les participants recevront le traitement à un moment ou à un autre de l’étude. L’activité pathologique révélée par l’IRM constituera le premier critère d'évaluation. Le Dr Uccelli a précisé que son équipe espère que les cellules mésenchymales parviendront à réparer le système nerveux, mais que, pour l’heure, rien ne prouve qu’elles en ont la capacité (résumé 64).

D’autres exposés et présentations par affiches ont décrit les protocoles de nouveaux essais cliniques et ont fourni les résultats d’évaluations supplémentaires et de phases de prolongation d’essais cliniques sur des médicaments dont il a déjà été question, notamment la cladribine, l’alemtuzumab, le fingolimod et la dalfampridine. En général, les données obtenues confirmaient celles des études initiales quant à l’innocuité et à l’efficacité de ces produits. À titre d’exemple :

  • Dans son exposé, le Dr Giancarlo Comi, de l’Institut scientifique H.S. Raffaele, à Milan, a présenté les résultats d’un suivi de deux ans pré-établi de l’étude comparative de trois ans intitulée « PreCISe ». Cette étude portait au départ sur la capacité du Copaxonemd (acétate de glatiramère, Teva Pharmaceutical Industries, Ltd.) de retarder un diagnostic certain de SP chez des personnes qui avaient présenté un seul épisode de troubles neurologiques évocateurs de la SP (syndrome clinique isolé - SCI). Par suite des signes précoces d’efficacité du produit, on a interrompu l’étude et le médicament a été offert à tous les participants. Cinq ans après le début du traitement, la proportion des membres du groupe traité dont l’état avait évolué vers une SP certaine était significativement plus faible que celle des témoins (33 % contre 49,6 %), soit une réduction de 41,1 % du risque (résumé 135).

RECHERCHE MENÉE DANS LE BUT DE STOPPER LA SP
— Compréhension des mécanismes déficients

  • Le Dr Josa Frischer, de l’Université de médecine de Vienne, a communiqué les résultats d’une étude coopérative internationale sur des tissus cérébraux de personnes qui avaient eu la SP. Les chercheurs participants ont tenté de voir si la dégénérescence nerveuse est dépendante ou non de l’inflammation et des attaques du système immunitaire. Une analyse détaillée des lésions cérébrales de 67 personnes qui avaient été atteintes d’une forme cyclique, progressive ou bénigne de SP permet de croire que les stades progressifs de la maladie s’accompagnent d’une inflammation étonnamment répandue. L’équipe a également décelé des signes de détérioration axonale survenue en même temps que l’inflammation, ainsi qu’une diminution de l’activité immunitaire et de la détérioration axonale aux stades avancés de la maladie. Bien que des études confirmatoires devront être réalisées, ces observations et d’autres nouvelles données sont en train de modifier le point de vue des chercheurs sur les formes progressives de SP et pourraient favoriser l’élaboration de nouveaux traitements pour les personnes atteintes de l’une ou l’autre de ces formes (résumé 89).
  • Le Dr A. T. Argaw, de l’École de médecine du Mont Sinaï, à New York, a exposé les résultats d’une étude sur les mécanismes qui interviennent au stade précoce de la SP et qui mènent à la dégradation de la barrière hémato-encéphalique, puis à la pénétration de cellules immunitaires dans le cerveau et la moelle épinière. Dans le cadre de cette étude subventionnée en partie par l'organisme états-unien de la SP (National Multiple Sclerosis Society), les chercheurs ont réussi à inhiber l’activité de la VEGF-A (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire), molécule produite par des cellules cérébrales appelées astrocytes, dans le modèle animal de SP. Le blocage de cette molécule pourrait donc constituer une nouvelle piste pour contrer les poussées (résumé 107).
  • L’IRM cérébrale traditionnelle ne peut révéler les différences entre les divers types de détérioration tissulaire chez les personnes atteintes de SP, et bien qu’elle puisse mettre en évidence l’altération de la myéline et l’inflammation de la substance blanche (formée de fibres nerveuses recouvertes de myéline), elle ne peut déceler les lésions de la substance grise du cortex, où se trouvent les corps cellulaires neuronaux. Le Dr L. Freeman, du Groupe Hospitalier La Pitié-Salpêtrière, à Paris, et ses collaborateurs ont eu recours à la tomographie par émission de positrons (TÉP) pour détecter les cellules nerveuses du cortex porteuses d’étiquettes, de façon à « voir » l’étendue de la détérioration du tissu nerveux chez des personnes atteintes de SP. Ils ont découvert des signes évidents de déperdition de cellules nerveuses chez les personnes atteintes d’une forme cyclique (poussées-rémissions) ou progressive de SP et, en particulier, une déperdition précoce de cellules nerveuses dans le cortex des personnes atteintes d’une forme cyclique, déperdition qui ne semblait pas liée aux lésions de la substance blanche, mises en évidence par l’IRM traditionnelle. Les recherches doivent se poursuivre dans le but de vérifier ces observations et d’exploiter le potentiel de la TÉP pour l’évaluation de l’activité pathologique dans la substance grise. Cette présentation a été choisie parmi les meilleures présentations livrées par un jeune chercheur au congrès de l’ECTRIMS de cette année (résumé 117).
  • Le Dr Shiv Saidha, de l’École de médecine Johns Hopkins, et ses collaborateurs ont examiné la couche de fibres nerveuses et la macula (fond de l’œil) chez les personnes atteintes de SP. Leur étude était subventionnée en partie par l'organisme états-unien de la SP (National Multiple Sclerosis Society). Selon ce qu’on avait l’habitude de croire, les modifications du fond de l’œil, tel un amincissement, étaient indirectement attribuables à une détérioration du nerf optique. Au moyen de la tomographie en cohérence optique et d’autres techniques d’imagerie, les chercheurs ont identifié 20 personnes atteintes de SP qui présentaient un amincissement inhabituel de la macula et les ont comparées, d’une part, à des personnes atteintes de SP non touchées par ce type de détérioration et, d’autre part, à des témoins en santé. Fait étonnant, chez les personnes qui présentaient un amincissement maculaire, les incapacités et l’atrophie (diminution du volume) corticale (substance grise) avaient tendance à progresser plus rapidement que chez les autres, alors que l’atrophie typique de la substance blanche était la même pour tout le monde. Les chercheurs en sont arrivés à la conclusion que dans ce sous-groupe particulier de patients, la maladie ciblerait les cellules nerveuses de l’œil, ce qui diffère de ce qui est habituellement observé chez les personnes atteintes de SP. Cette présentation a mérité l’un des prix décernés par la Fédération internationale de la SP pour les meilleures présentations livrées par un jeune chercheur au congrès de l’ECTRIMS de cette année (résumé 9).

RECHERCHE MENÉE DANS LE BUT DE RÉTABLIR LA FONCTION NEUROLOGIQUE
— Traitement des symptômes

Plusieurs équipes de chercheurs ont fait état des progrès accomplis dans l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de SP et le soulagement de certains symptômes de la maladie grâce à l’exercice et à la réadaptation.

  • Dans un exposé sur les études portant sur l’exercice et la sclérose en plaques, le Dr Ulrik Dalgas, de l’Université de Ârhus, a fait remarquer qu’on croyait de moins en moins au fait que l’exercice soit néfaste pour les personnes atteintes de SP. Les données croissantes sur le sujet laissent en effet supposer le contraire, certaines études suggérant même que l’exercice peut modifier le processus pathogénique. Le Dr Dalgas a souligné la nécessité de mettre en place des essais cliniques comparatifs et mieux conçus sur les effets de l’exercice si nous voulons vraiment bien comprendre et optimiser ces effets chez les personnes atteintes de SP (résumé 100).
  • Des exercices de physiothérapie de groupe et des séances supervisées d’entraînement aérobique, de yoga et d’exercices contre résistance ont tous eu des effets positifs sur la fatigue, la mobilité et la qualité de vie liée à la santé chez les personnes atteintes de SP dont le degré d’incapacité était plus ou moins élevé (résumés P511, P529, P530). La Dre Maria Garrett a communiqué les résultats de l’une des études les plus vastes menées à l’Université de Limerick, au cours de laquelle 242 participants ont été répartis au hasard soit dans des groupes qui devaient participer à diverses séances organisées d’exercice d’une durée de une heure, durant 10 semaines, soit dans un groupe témoin où on demandait aux participants de poursuivre leurs activités physiques habituelles durant la même période. Les séances organisées d’entraînement comprenaient 1) des exercices contre résistance, d’intensité progressive, dirigés par un physiothérapeute, ainsi que des exercices aérobiques à faire à la maison, 2) des techniques respiratoires de yoga et des exercices d’amplitude, 3) des exercices contre résistance, d’intensité progressive, dirigés par un moniteur, ainsi que des exercices aérobiques. Les trois types de cours ont permis de réduire de façon considérable les symptômes physiques de la SP, si on compare les scores pré- et post-étude, établis au moyen de l’échelle d’évaluation MS Impact Scale-29, version 2, volet impact physique (résumé P532).
  • Le Dr Giampaolo Brichetto a présenté les résultats d’un essai pilote mené par le Centre de réadaptation de l’organisme italien de la SP, à Gênes, auprès de 36 personnes atteintes de SP qui avaient des troubles de l’équilibre. La moitié d’entre elles ont suivi le programme de réadaptation usuel, à raison de 12 séances d’une durée de une heure, et l’autre moitié a fait des exercices au moyen du panneau d’équilibre de Wii de Nintendo. Les deux groupes ont réussi à diminuer leur niveau de fatigue (mesurée à l’aide de l’échelle d’évaluation MFIS) et à améliorer leur mobilité (mesurée au moyen du Ambulation Index) de manière significative par rapport aux données de référence. Dans le groupe qui utilisait la Wii, une amélioration importante de l’équilibre (selon la Berg Balance Scale) et de la stabilité (les yeux ouverts et les yeux fermés) a aussi été enregistrée (résumé 62).
  • Une étude ouverte (sans insu) et multicentrique, commanditée par le fabricant du natalizumab (Tysabri, Biogen Idec et Elan) visait à évaluer les effets de ce médicament sur la fatigue associée à la SP. Les chercheurs ont eu recours à divers outils de mesure de la fatigue et ont comparé les degrés de fatigue auto-déclarés de 89 personnes atteintes de SP rémittente, avant le traitement et à diverses étapes de l’étude, qui a duré 48 semaines. Les résultats obtenus auprès des 74 participants qui ont terminé l’étude donnent à penser que le traitement a permis de réduire considérablement le degré de fatigue, à partir de la 12e semaine de traitement, et ce, jusqu’à la fin de l’étude. L’auteur principal de la présentation par affiches était le Dr J. Wilken, du Centre médical de l’Université de Georgetown et du Groupe de recherche en neuropsychologie, de Washington (résumé P207).
  • Une étude unique, ayant fait l’objet d’une présentation par affiches primée cette année par l’ECTRIMS, laisse supposer que les exercices de mémoire peuvent améliorer les signes de fonctionnement cérébral décelés par l’IRM. Le prix a été remis à la Dre Victoria Leavitt, titulaire d’une bourse postdoctorale de l'organisme états-unien de la SP (National Multiple Sclerosis Society), dont la formation est dirigée par le Dr John DeLuca, à la Kessler Medical Rehabilitation Research & Education Corporation, située à West Orange, au New Jersey. Parmi les personnes atteintes de SP qui présentaient des troubles de l’apprentissage, celles qui avaient utilisé des techniques d’imagerie et des stratégies contextuelles pour retenir les informations reçues montraient des signes d’amélioration importante de l’intégrité des tissus dans certaines régions du cerveau, comparativement aux témoins (résumé P328).

RECHERCHE MENÉE DANS LE BUT DE RÉTABLIR LA FONCTION NEUROLOGIQUE
— IVCC et SP

Deux exposés oraux et 14 présentations par affiches ont porté sur des études liées à l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique (IVCC) et la sclérose en plaques. Les résultats fournis étaient dissemblables ou contradictoires. Soulignons par ailleurs que la Fondation Charcot a tenu un colloque satellite sur l’IVCC avant l’ouverture officielle du congrès de l’ECTRIMS. Les résumés pertinents ne sont toutefois pas disponibles.

Le programme de ce colloque comprenait de courtes présentations formelles de la part des Drs Paolo Zamboni (Ferrare, Italie), Robert Zivadinov (Buffalo, New York), Florian Doepp (Berlin, Allemagne), Omar Khan (Detroit, Michigan) et de plusieurs autres. Elles portaient, entre autres, sur 1) les résultats contradictoires d’études, obtenus auprès de groupes différents, 2) l’absence de « règles d’or » en matière de méthodologie ou de données validées qui pourraient servir à définir les anomalies veineuses, 3) le désaccord quant à la technologie d’imagerie idéale pour évaluer les variations du débit sanguin dans les veines et de la structure veineuse et 4) les résultats non probants quant au lien entre les anomalies veineuses et la SP et quant au rôle que de telles anomalies pourraient jouer dans cette maladie. Tous les participants sur scène s’entendaient pour dire que les interventions effractives dans les cas de rétrécissement veineux devraient être limitées aux essais cliniques contrôlés.

Voici les résumés des présentations sur l’IVCC, livrées au congrès de l’ECTRIMS :

  • Le Dr Claudio Baracchini a présenté les résultats d’une étude menée à l’Université de Padoue, en Italie, sur la prévalence de l’IVCC au moment de l’apparition des symptômes cliniques de SP. Y participaient 50 personnes consécutives ayant présenté un syndrome clinique isolé (SCI), c’est-à-dire qu’elles avaient subi un seul épisode de troubles neurologiques et que leurs lésions cérébrales révélées par l’IRM évoquaient celles de la sclérose en plaques, mais que les résultats des examens n’étaient pas assez probants pour justifier un diagnostic certain de SP. Les témoins comprenaient 50 personnes en santé appariées selon l’âge, 50 personnes ayant présenté une amnésie globale transitoire (AGT) et 50 personnes appariées selon l’âge aux personnes ayant présent une amnésie globale. Tous ont été soumis à une échographie couleur des veines transcrâniennes (intérieur du cerveau) et extracrâniennes (extérieur du cerveau). Les participants porteurs d’anomalies, d’après l’échographie, ont aussi subi une veinographie. Les résultats de l’échographie couleur des veines transcrâniennes étaient normaux chez tous les participants du groupe CIS, et ceux de l’échographie couleur des veines extracrâniennes étaient anormaux chez 52 % de ce groupe, 32 % des témoins en santé et 68 % du groupe AGT. Huit des 50 membres du groupe CIS (16 %) répondaient aux critères de diagnostic de l’IVCC. Chez six de ces huit participants, les résultats de la veinographie étaient normaux, le septième présentait une hypoplasie (développement incomplet) de la veine jugulaire interne droite et le dernier a présenté un épisode de tachycardie (accélération du rythme cardiaque) qui a mis fin à l’examen (résumé 81).
  • Le Dr Robert Zivadinov a décrit une étude effectuée à l’Université de Buffalo, au moyen d’un puissant appareil d’IRM (imagerie de susceptibilité magnétique ou SWI) à 3T. Cette étude portait sur les tissus cérébraux (parenchyme) et les veines de 59 personnes atteintes de SP et de 33 témoins en santé, appariés selon l’âge et le sexe. Son but était de rechercher des liens entre l’IVCC et l’altération de la visibilité de la vasculature du cerveau. Grâce à l’échographie Doppler, l’équipe a pu établir que 79,7 % des personnes atteintes de SP répondaient aux critères de diagnostic de l’IVCC, tout comme 18,2 % des témoins. Les chercheurs ont mesuré le volume veineux absolu (VVA) de toute la vasculature ainsi que la fraction relative du flux veineux intracrânien (FFVI) pour obtenir une correction relative au volume du crâne et à l’atrophie cérébrale. Ils ont également mesuré chaque veine et calculé la « distance » entre elles, la distance la plus grande indiquant une diminution de la densité veineuse ou du nombre de veines. Comparées aux témoins en santé, les personnes atteintes de SP présentaient un plus faible VVA, un plus faible volume de veines présentant un diamètre inférieur à 0,3 mm, une distance accrue entre les veines et une petite FFVI. Les chercheurs ont constaté que cette diminution du nombre de petites veines était liée à une réduction de la visibilité de la vasculature et qu’elle était présente chez les personnes qui répondaient aux critères de diagnostic de l’IVCC. Ils ont également fait une découverte peut-être paradoxale (voir résumé P265 ci-dessous) : le lien entre l’altération de la vasculature et l’IVCC était plus marqué chez les personnes atteintes d’une forme cyclique (poussées-rémissions) de SP que chez celles qui présentaient une forme progressive secondaire de la maladie (résumé 82).
  • Dans le cadre d’une présentation par affiches (résumé P321) sur une étude menée auprès du même groupe (59 patients et 33 témoins appariés selon l’âge), l’équipe de Buffalo a remarqué qu’une réduction de la visibilité de la vasculature chez les personnes atteintes de SP était reliée à des modifications de la circulation du liquide céphalorachidien et à l’hypoperfusion ou diminution du volume sanguin circulant dans le cerveau. Une autre présentation par affiches en relation avec le même groupe de patients et de témoins (résumé P775), portait sur les résultats de l’analyse de clichés d’IRM cérébrale traditionnelle (aimant de 3T), selon lesquels une diminution de la visibilité de la vasculature chez les personnes atteintes de SP était associée à une augmentation du volume des lésions hypointenses en T1 (lésions appelées « trous noirs » ou zones de destruction des tissus).
  • Lors d’une étude ayant fait l’objet d’une présentation par affiches (résumé P324), le Dr M. P. Wattjes et ses collaborateurs, du Centre médical universitaire VU d’Amsterdam, ont soumis 20 personnes atteintes de SP et 20 témoins en santé à la veinographie par résonance magnétique (angioplastie 3D avec contraste de phase et angiographie 3D multiphases après injection d’un agent de contraste). Leur but était d’évaluer les obstructions veineuses à l’aide d’une technologie qui, à la différence de l’échographie Doppler, donne des résultats qui ne varient pas en fonction du technicien. L’IRM avec contraste de phase a été utilisée pour mesurer le débit sanguin dans les veines cérébrales internes et le sinus droit. Deux neuroradiologues, ne sachant pas à quel groupe appartenaient les patients, ont analysé les clichés. Ils ont observé une sténose (rétrécissement) des veines intracrâniennes chez quatre personnes atteintes de SP et chez un témoin en santé. Une sténose des veines extracrâniennes a été constatée chez huit personnes atteintes de SP et sept témoins en santé, mais aucun refoulement du sang veineux n’a été relevé chez les personnes atteintes de SP ni chez les témoins.
  • Plusieurs présentations par affiches ont permis aux congressistes d’en savoir plus sur une vaste étude de prévalence menée à l’Université de Buffalo auprès de 499 personnes, dont 289 avaient la SP, 21 avaient subi un SCI et 26 étaient atteintes d’une maladie neurologique autre que la SP. L’étude comportait un groupe témoin composé de 163 sujets sains. Les chercheurs présents ont confirmé les résultats déjà publiés, lesquels suggéraient que 54,8 % des personnes atteintes de SP satisfaisaient aux critères de diagnostic de l’IVCC, contre 25,4 % des sujets n’ayant pas la SP. De plus, ils ont constaté une fréquence accrue de l’IVCC chez les sujets présentant une forme progressive de SP (69,6 %) en comparaison de ceux qui présentaient une forme non progressive de la maladie (48,6 %). Durant l’une de leurs présentations (résumé P265), les chercheurs ont expliqué qu’ils visaient à établir s’il pouvait y avoir un lien entre la présence d’une variation génétique associée à une augmentation du risque de progression de la maladie (HLA 1501) et l’IVCC. Ils n’ont en fait rapporté aucune association significative entre le gène HLA 1501 et l’IVCC chez les personnes atteintes de SP.
  • Pour 70,3 % des 499 participants à l’étude, les chercheurs de Buffalo ont eu recours à l’IRM classique pour évaluer les différences pouvant exister entre les sujets qui satisfaisaient aux critères de diagnostic de l’IVCC et ceux qui n’y répondaient pas. Les personnes chez qui l’IVCC avait été établie présentaient en moyenne un plus grand nombre de lésions visibles sur les clichés d’IRM classique (soit IRM pondérée en T2, permettant théoriquement de détecter les lésions cicatricielles) ainsi qu’un volume de lésions en T2 plus important que les personnes chez qui l’IVCC avait été écartée. Les sujets atteints d’IVCC présentaient également des signes d’atrophie cérébrale plus importante, comme l’indiquaient les mesures du volume des ventricules, du parenchyme et du cortex, comparativement aux personnes n’ayant pas d’IVCC (résumé 318). Les chercheurs ont aussi évalué les caractéristiques cliniques des 499 participants à l’étude (résumé P653). Ils ont ainsi signalé une plus grande prévalence de l’IVCC parmi les personnes qui en étaient à un stade avancé de la SP, observant des taux de prévalence de 89,5 % chez les personnes ayant une forme progressive secondaire marquée par des poussées, de 49,2 % chez les personnes atteintes d’une forme cyclique de la maladie et de 38,1 % chez celles qui avaient subi un SCI. Les chercheurs ont aussi rapporté que les personnes répondant aux critères de diagnostic de l’IVCC avaient tendance à présenter des atteintes de la fonction motrice, du tronc cérébral et du cervelet plus importantes que les autres sujets.
  • Aussi, l’équipe de Buffalo a fait une présentation par affiches (résumé P774) sur une étude qui a eu pour objet les concentrations de fer dans les tissus cérébraux de 93 personnes consécutives atteintes de SP et de 51 témoins sains, appariés selon l’âge et le sexe. À l’aide de l’échographie DOPPLER, les chercheurs ont établi que 66,7 % des sujets ayant la SP répondaient aux critères de diagnostic de l’IVCC, contre 27,5 % des sujets sains. Durant leurs études, ils ont fait appel à l’IRM pour évaluer l’insuffisance veineuse ainsi qu’à la technique d’imagerie de susceptibilité magnétique (SWI) pour étudier la substance grise profonde des sujets. Ils ont ainsi constaté que les personnes atteintes de SP qui souffraient d’IVCC présentaient les signes d’insuffisance veineuse les plus importants et les concentrations de fer les plus élevées dans des régions précises du cerveau.
  • Lors d’une présentation par affiches, le Dr Florian Doepp, de l’UniversitéHumboldt, à Berlin, a donné suite à des résultats de recherche qu’il avait publiés récemment au sujet d’une étude menée auprès de 56 personnes atteintes de SP et de 20 sujets sains. Faisant appel à l’échographie Doppler pour évaluer l’état des vaisseaux et les flux sanguins extracrâniens et intracrâniens des participants, l’équipe de chercheurs n’a relevé aucun signe d’IVCC parmi ces derniers. Après avoir ajouté 59 sujets atteints de SP à leur étude, les chercheurs ont confirmé les résultats obtenus auparavant, notamment en ce qui concerne le flux sanguin dans les veines jugulaires internes et les veines de la colonne vertébrale, qui s’est avéré normal chez tous les sujets étudiés, sauf un. Le Dr Doepp et ses collaborateurs ont toutefois constaté que, lorsque les sujets passaient de la position couchée à la position debout, la diminution du débit sanguin total dans les jugulaires était moins prononcée chez les personnes atteintes de SP par rapport aux sujets sains. Les chercheurs ont donc suggéré que des études devraient être menées dans le but d’expliquer la variation ainsi observée dans la régulation du flux sanguin (résumé P579).
  • Le Dr B. Yamout et ses collaborateurs, de l’Université américaine de Beyrouth, ont présenté par affiches les résultats d’une étude (résumé P663) ayant consisté à explorer les veines extracrâniennes de 42 personnes atteintes de SP à l’aide d’une technique d’angiographie sélective. La durée de la maladie des participants variait d’un sujet à l’autre, et l’étude ne comportait aucun groupe témoin. Les chercheurs ont observé une sténose (ou rétrécissement) touchant au moins une veine chez 24 % des personnes qui en étaient aux premiers stades de la SP et chez 92 % des personnes présentant une SP à un stade avancé. Aussi, les chercheurs ont constaté la présence de deux veines obstruées chez 7 % des participants, appartenant tous au groupe de personnes dont la maladie était avancée. L’équipe de recherche a indiqué que la durée de la maladie constituait le principal prédicteur de sténose parmi les sujets étudiés.
  • Les Drs K. Alikhani et M.C. Kremenchutzky ont fait une présentation par affiches sur une étude menée à la Clinique de SP de London, en Ontario, dont l’objectif était d’évaluer au moyen de la veinographie par résonance magnétique (VRM) la fréquence des anomalies touchant les veines cervicales de gros calibre chez 46 personnes (dont 21 avaient la SP, 6 avaient subi un SCI, 5 attendaient un éventuel diagnostic de SP et 14 n’avaient pas la SP). La VRM a révélé la présence d’anomalies chez 5 (23,8 %) des sujets atteints de SP, 3 (21,4 %) des sujets sains et 1 des sujets ayant subi un SCI. Les chercheurs n’ont constaté aucune anomalie chez les sujets ayant possiblement la SP. La caractéristique la plus distinctive chez les personnes atteintes de SP qui présentaient des anomalies veineuses était leur âge plus avancé (soit une moyenne d’âge de 54,8 ans) que celui des sujets n’ayant aucune anomalie (soit une moyenne d’âge de 44,14 ans) (résumé P778).
  • À l’occasion d’une présentation par affiches, le Dr Marian Simka et ses collaborateurs, de Katowice, en Pologne, ont fourni des données portant sur la durée et la gravité de la SP, la fatigue et d’autres marqueurs de l’activité de la maladie chez 331 personnes atteintes de SP ayant reçu un diagnostic d’IVCC. Durant leurs observations, les membres de l’équipe n’ont constaté aucune corrélation entre la gravité des obstructions veineuses et l’âge d’apparition de la maladie ou la durée de celle-ci. Ils ont signalé, toutefois, que l’évolution clinique de la SP semblait plus rapide chez les sujets présentant un rétrécissement de la veine azygos. L’étude ne comportait aucun groupe témoin (résumé P641).
  • Dans le cadre d’une autre présentation par affiches, le Dr Simka et ses collaborateurs ont abordé la question de l’innocuité et des complications des interventions endovasculaires (angioplastie par ballonnet et pose d’une endoprothèse) en s’appuyant sur l’observation de 347 personnes atteintes de SP et d’IVCC qu’ils avaient traitées. La durée du suivi effectué après les interventions ne faisait pas partie des données fournies par les membres de l’équipe. En tout, ces derniers ont réalisé 414 angioplasties par ballonnet et 173 poses d’endoprothèses à l’occasion de 361 interventions sur 347 sujets atteints de SP et d’IVCC. Les complications relevées par l’équipe comprenaient 2 cas de thrombose liée à la présence d’une endoprothèse, 1 cas nécessitant une intervention chirurgicale pour le retrait d’un ballonnet, 4 cas d’hémorragie à l’aine, 1 cas de saignements gastro-intestinaux mineurs, 2 cas d’arythmie cardiaque, 4 cas où le retrait du ballonnet ou du cathéter guide s’est avéré difficile, 4 problèmes concernant la mise en place d’une endoprothèse et, finalement, 4 interventions par cathéter infructueuses, pratiquées sur des veines jugulaires internes sténosées (résumé P914).
  • Le Dr Zamboni, de l’Université de Ferrare, et ses collaborateurs de l’Italie et des É.-U., dont certains sont affiliés à l’Université de Buffalo, ont fait une présentation par affiches sur l’innocuité et la tolérabilité d’un traitement endovasculaire (angioplastie transluminale percutanée, sans pose d’extenseur) administré à des personnes atteintes de SP et ayant satisfait aux critères de diagnostic de l’IVCC. Dans le cadre d’une étude pilote, 15 personnes qui continuaient d’être traitées par un médicament modificateur de l’évolution de la maladie ont été réparties de façon aléatoire dans deux groupes, soit un groupe de 8 personnes recevant le traitement endovasculaire immédiatement et un groupe de 7 personnes subissant la même intervention, 6 mois plus tard. Le traitement consistait en une veinographie sélective et une dilatation par ballonnet, en cas de sténose (rétrécissement), et était complété par un suivi clinique et des examens par imagerie sur une période de 12 mois. Les chercheurs ont ainsi rapporté que le traitement avait été bien toléré et qu’il n’avait causé aucun effet indésirable, excepté un cas de syndrome vaso-vagal transitoire (rythme cardiaque irrégulier ou lipothymie) survenu une heure après l’intervention. Aussi, les chercheurs ont constaté un taux de resténose – touchant exclusivement les veines jugulaires – de 26,7 %. Le Dr Zamboni et ses collaborateurs ont conclu que d’autres études de plus grande ampleur étaient nécessaires pour déterminer les effets du traitement endovasculaire de l’IVCC chez les personnes atteintes de SP (résumé P508).
  • À propos de cette étude, des membres de l’équipe du Dr Zamboni ont fait une présentation par affiches (résumé P773) sur les différentes technologies utilisées dans l’évaluation du débit sanguin et du calibre des veines jugulaires internes chez 10 des personnes ayant reçu le traitement décrit précédemment et 6 sujets sains, durant un suivi de 12 mois. Les chercheurs ont finalement rapporté une faible concordance entre les résultats obtenus par échographie Doppler et les données issues des examens faisant appel à la veinographie par résonnance magnétique en ce qui a trait à la sténose et au flux sanguin.

Recherche menée dans le but de rétablir la fonction neurologique
— Exploration du processus de réparation du système nerveux

  • À l’occasion d’une séance d’exposés oraux consacrés à la réparation du système nerveux, la Dre L. Lau, de l’Institut Hotchkiss de recherche sur le cerveau, de l’Université de Calgary, a décrit une série d’études financées par la Société canadienne de la SP dont les résultats ont révélé l’existence d’un groupe de molécules présentes dans les tissus structuraux (matrice extracellulaire) du système nerveux et qui pourraient compter parmi les molécules capables d’entraver la capacité qu’ont les oligodendrocytes – cellules productrices de myéline – de réparer les tissus lésés par la SP. Les molécules en question, appelées CSPG (protéoglycanes de type chondroïtine sulfate), contribuent à la cicatrisation et, dans le cadre de cultures tissulaires, elles ont réduit le nombre de progéniteurs d’oligodendrocytes pouvant se différencier en cellules myélinisantes. En neutralisant sélectivement les CSPG chez des souris de laboratoire qui présentaient des lésions de la myéline, la Dre Lau et ses collaborateurs sont parvenus à améliorer le processus de remyélinisation. D’autres études devraient permettre de déterminer si cette approche pourrait contribuer à la régénération de la myéline chez les personnes atteintes de SP (résumé 108).

Recherche menée dans le but d’éradiquer la SP à tout jamais
— Facteurs de risque

  • Au cours d’un exposé oral, le Dr Trond Riise, de l’Université de Bergen, a passé en revue une liste de facteurs qui pourraient contribuer à la prédisposition à la SP – sans toutefois pouvoir attribuer à l’un d’eux, seul, l’apparition de la maladie – et dont le nombre ne cesse de croître. Parmi ces facteurs figure un groupe de gènes déterminant un certain type d’activité immunitaire (soit des gènes du système HLA) ainsi que des facteurs de risque liés à l’environnement et aux habitudes de vie, comme le tabagisme, un faible taux de vitamine D et l’exposition au virus d’Epstein-Barr. Le Dr Riise a décrit une méthode prometteuse consistant à examiner la manière dont des facteurs de risques modestes peuvent interagir pour aboutir à un niveau de risque élevé. Ce faisant, il a cité en exemple une étude menée récemment à Harvard qui a révélé que le risque de SP est considérablement accru chez les fumeurs ayant été exposés au virus d’Epstein-Barr. Le Dr Riise a également attiré l’attention sur diverses études menées dans le monde qui, selon toutes attentes, apporteront un nouvel éclairage sur les interactions entre les facteurs de risque de la SP et permettront ainsi de mieux comprendre les causes et les mécanismes sous-jacents de cette maladie (résumé 52).
  • Durant le même exposé oral, la Dre Heather Hanwell a présenté les résultats d’une étude menée par le Réseau canadien pour les maladies démyélinisantes pédiatriques, lequel bénéficie du soutien de la Société canadienne de la SP et d’autres partenaires. Dans le cadre de cette étude, l’équipe de la Dre Heather Hanwell a recruté 135 enfants de moins de 16 ans qui présentaient un risque élevé d’avoir la SP – ayant déjà présenté un épisode de troubles neurologiques. Leur taux de vitamine D circulante a été mesuré, et des tests ont permis de déterminer s’ils étaient porteurs d’un gène particulier (en l’occurrence le gène HLA-DRB1*15) dont la présence est considérée comme un facteur d’augmentation du risque de SP. Les enfants ont fait l’objet d’une étude prospective au cours de laquelle 24 % d’entre eux ont reçu un diagnostic de SP. Les chercheurs ont constaté que les sujets porteurs du gène HLA-DRB1*15 étaient plus susceptibles d’avoir la SP, tout comme ceux qui présentaient les plus faibles taux de vitamine D, mais qu’il n’y avait pas d’interaction entre ces deux facteurs de risque (résumé 54). La Dre Hanwell s’est vu décerner le Young Investigator award pour cet exposé oral.
  • À l’occasion d’un exposé oral portant sur les facteurs génétiques de la SP, le Dr Steven Sawcer, de l’Université de Cambridge, a présenté brièvement une liste répertoriant une cinquantaine de variations génétiques répandues, de type immunitaire pour la plupart, dont la nature reste encore à valider dans le cadre d’un nouveau criblage d’association sur l’ensemble du génome mené en collaboration par divers consortiums dont l’IMSGC, consortium international de chercheurs cliniciens et d’experts en génomique, subventionné en partie par l'organisme états-unien de la SP (National MS Society). Le Dr Sawcer a expliqué que l’étude des gènes en question ne permettra pas de déterminer la vulnérabilité d’une personne à la SP, mais plutôt de mieux comprendre les dérèglements génétiques récemment découverts qui seraient en cause dans la SP et de trouver les moyens d’y remédier (résumé 31).

Ces présentations et de nombreuses autres prouvent bien que la recherche sur la sclérose en plaques avance à pas de géant.

Avonex est une marque déposée de Biogen Idec.
Copaxone est une marque déposée de Teva Pharmaceutical Industries.
Tysabri est une marque déposée de Biogen Idec et d’Elan Pharmaceuticals.

Recherche et programmes nationaux