Les résultats d’une étude financée par la Société de la SP démontrent que des cellules immunitaires contenues dans le tube digestif atténuent l’inflammation chez des animaux atteints d’une maladie semblable à la SP

Résumé. Dans le contexte de la SP, les cellules immunitaires jouent des rôles opposés : certaines d’entre elles sont bénéfiques, alors que d’autres sont nocives. Des chercheurs ont découvert qu’un type de cellules immunitaires, soit les plasmocytes, contenues dans le tube digestif, pouvait migrer vers le cerveau pour y réduire l’inflammation chez un modèle murin (souris) de SP.

Contexte. Synthétisés dans la moelle osseuse, les lymphocytes B jouent un double rôle en cas de SP, certains ayant la capacité de ralentir la progression de la maladie, et d’autres produisant des effets pro-inflammatoires néfastes. Pour l’heure, on n’a pas encore établi d’où proviennent exactement les différents types de lymphocytes B ni de quelle façon ceux-ci interviennent dans le contexte de la SP.

Objectif. Une équipe de chercheurs dirigée par Mme Jennifer Gommerman, Ph. D., professeure d’immunologie à l’Université de Toronto, a tenté d’en savoir plus sur l’origine d’un type en particulier de lymphocytes B, à savoir les plasmocytes, de même que sur le rôle de ces cellules en cas de SP. Les résultats des travaux menés par ces chercheurs ont été publiés dernièrement dans la prestigieuse revue Cell.

Résultats. À l’aide d’un modèle animal de SP, les chercheurs ont découvert que des plasmocytes provenant des intestins modifient leur comportement à la suite d’interactions avec des microbes qui résident dans le tube digestif et qu’ils produisent un anticorps appelé immunoglobuline A (IgA). Or, des études antérieures ont révélé que les plasmocytes producteurs d’IgA ont la capacité de réduire l’inflammation. La perforation de la paroi intestinale permet aux plasmocytes de se déplacer vers le cerveau et de bonifier la réponse anti-inflammatoire. Dans le but de vérifier ces résultats chez l’humain, les chercheurs ont analysé des échantillons de selles provenant de personnes atteintes de SP. Ils ont découvert que le taux d’IgA était réduit chez ces sujets, ce qui signifie que ces cellules anti-inflammatoires avaient été recrutées pour contrer la SP. Poursuivant leurs travaux, les chercheurs ont augmenté le nombre de plasmocytes producteurs d’IgA se déplaçant du tube digestif au cerveau chez leur modèle animal de SP afin de démontrer que cette approche permet d’éliminer entièrement l’inflammation cérébrale.

Commentaires. Les chercheurs ont découvert que les plasmocytes qui migrent vers le cerveau à partir du tube digestif ont la capacité de réduire la réponse inflammatoire chez un modèle animal de SP. Les résultats de ces travaux soulèvent d’importantes questions. Il y a en effet lieu de se demander si certaines habitudes de vie ou l’alimentation peuvent contribuer à la création d’un milieu intestinal propice au développement des plasmocytes et à la réduction de l’inflammation chez les personnes atteintes de SP, ou si une approche thérapeutique pourrait être mise au point pour accroître le nombre de ce type de cellules dans le tube digestif afin de diminuer l’inflammation au sein du système nerveux central.

Source :

ELLIOTT, C. et coll. « Slowly expanding/evolving lesions as a magnetic resonance imaging marker of chronic active multiple sclerosis lesions », Multiple Sclerosis Journal, 2018. [Publication en ligne avant impression]