Selon une étude financée par la Société de la SP, l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique n’est pas liée à la SP

Contexte

L’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique (IVCC) a été décrite pour la première fois par le Dr Paolo Zamboni, en 2009. Selon ce chercheur italien, une anomalie du drainage veineux du cerveau et de la moelle épinière contribuait au déclenchement de la sclérose en plaques. Depuis, cette hypothèse a été vérifiée dans des laboratoires et des cliniques du monde entier, à l’aide de méthodes d’imagerie similaires à celles que le Dr Zamboni avait employées. En outre, des techniques de dilatation veineuse font encore l’objet d’essais cliniques, tel l’essai financé par la Société de la SP, mené par le Dr Anthony Traboulsee, à l’Université de la Colombie-Britannique.

En juin 2010, la National MS Society (organisme américain de la SP) et la Société canadienne de la SP ont affecté conjointement plus de 2,4 millions de dollars à sept projets de recherche sur le lien potentiel entre l’IVCC et la SP. L’un d’eux, dirigé par le Dr Robert Fox, à la Clinique de SP de Cleveland, en Ohio, a fait l’objet d’un article récent dans la revue The Canadian Journal of Neurological Sciences.

Description de l’étude

Les chercheurs ont recruté des personnes âgées de 21 à 65 ans, qui avaient reçu un diagnostic ferme de SP. Au Centre Mellen, à Cleveland, en Ohio, les participants ont été soumis à un examen exploratoire, à la recherche d’une éventuelle IVCC. Leurs résultats ont été comparés à ceux de témoins en bonne santé et de personnes atteintes d’une maladie neuro-inflammatoire autre que la SP, tous appariés selon l’âge. Les 81 participants ont tous subi une échographie réalisée par des échographistes spécialistes de l’IVCC qui travaillaient selon une méthode à l’insu, c'est-à-dire qu’ils ignoraient si la personne qui subissait l'examen avait la SP ou non. Le calcul du nombre de personnes ayant satisfait aux critères de diagnostic de l’IVCC a été basé sur deux interprétations différentes des résultats des échographies.

Résultats

Selon la première interprétation des données décrite dans l’article, la proportion des participants ayant répondu à au moins deux critères de diagnostic de l’IVCC s’élevait à 21 % chez les témoins et à 21,3 % chez les personnes atteintes de SP. Selon la seconde interprétation, cette proportion atteignait 40 % chez les témoins et 36,1 % chez les personnes atteintes de SP. Quelle que soit la méthode d’évaluation employée, aucune différence significative n’a été enregistrée entre les personnes atteintes de SP et les témoins quant à la présence d’une IVCC.

Commentaires

L’étude menée par le Dr Fox et ses collaborateurs n’a pas permis de démontrer d’association ni de lien de cause à effet entre l’IVCC et la SP. Les chercheurs font remarquer que le recours à différents types d’appareils d’IRM et les variations dans l’interprétation des données peuvent expliquer les résultats discordants des études sur l’IVCC. Qui plus est, certaines des différences dans les résultats s’expliquent peut-être par le fait que les méthodes à l’insu prévues pour les échographistes et les radiologistes n’étaient pas toujours les mêmes. La Société canadienne de la SP continue de financer l’essai clinique mené au Canada sur l’IVCC et est déterminée à subventionner les travaux de recherche qui permettront d’apporter des réponses aux questions que se posent les personnes qui vivent avec la SP au sujet de l’IVCC.

Source

FOX, R. J. et coll. « No Association of Chronic Cerebrospinal Venous Insufficiency with Multiple Sclerosis », The Canadian Journal of Neurological Sciences Inc., 2015 August 2. [Diffusion en ligne avant impression]