La Société canadienne de la SP investit un million de dollars dans un projet coopératif prometteur visant l’élucidation des facteurs sous-jacents à la progression de la sclérose en plaques

Résumé

La Société canadienne de la sclérose en plaques a fait l’annonce d’un investissement de un million de dollars destiné au financement d’une étude coopérative par équipe qui sera dirigée par Mme Jennifer Gommerman, Ph. D., de l’Université de Toronto. Les travaux porteront sur les facteurs moléculaires qui sous-tendent la progression de la sclérose en plaques (SP). La chercheuse espère ainsi mettre au jour le processus de transition entre la SP cyclique (poussées-rémissions) et la SP progressive secondaire (SPPS) et recueillir des données qui lui permettront d’expliquer pourquoi bon nombre des médicaments actuellement utilisés dans le traitement de la SP s’avèrent inefficaces contre la SPPS.

Chercheurs principaux :

  • Mme Jennifer Gommerman, Ph. D. (Université de Toronto)
  • Dr Alexandre Prat (Université de Montréal)

Description de l’étude

À ce jour, quatorze médicaments ont été approuvés pour le traitement de la SP cyclique, mais un seul a fait l’objet d’une approbation conditionnelle pour le traitement de la sclérose en plaques progressive primaire (SPPP) chez l’adulte. Soulignons par ailleurs qu’on dispose d’un nombre encore moindre d’options thérapeutiques contre la SPPS, et que celles-ci n’ont démontré jusqu’à présent qu’une efficacité limitée. De fait, bon nombre des produits mis à l’essai dans le cas des formes progressives de SP ne permettent pas d’obtenir un taux d’efficacité suffisant; en outre, les systèmes et les mécanismes qui sous-tendent l’évolution de la SP cyclique à la SPPS demeurent obscurs. Ainsi, les médicaments qui modulent le système immunitaire et qu’on emploie présentement pour le traitement de la SP ne se sont pas avérés efficaces en cas de SPPS. Afin d’expliquer ce phénomène, des chercheurs ont émis les hypothèses suivantes : (1) la transition de la SP cyclique à la SPPS serait régie par le système nerveux central (SNC) plutôt que par le système immunitaire; ou (2) des cellules du système immunitaire continuent de contribuer à l’activité de la maladie dans le contexte de la SPPS, mais font dorénavant partie intégrante du SNC.

Mme Gommerman et son équipe croient qu’il existe un lien entre le système immunitaire et le SNC et que l’interaction entre ces deux systèmes serait à l’origine de la progression de la SP. Les chercheurs auront recours à de multiples techniques novatrices pour identifier les cellules immunitaires présentes dans le SNC et observer les interactions entre ces dernières et les cellules du SNC. Lors de récents travaux de recherche, on a démontré la présence de cellules immunitaire actives dans les méninges (membranes enveloppant le SNC et comportant le liquide céphalorachidien) en cas de SPPS. À l’occasion de l’étude dont il est ici question, Mme Gommerman et son équipe analyseront des échantillons de tissu cérébral prélevés post mortem auprès de personnes atteintes de SPPS ou d’une autre affection inflammatoire et effectueront une comparaison entre les échantillons afin de déceler des caractéristiques uniques. Les chercheurs espèrent notamment en apprendre plus sur la composition des cellules immunitaires et de facteurs qui y sont associés, de même que sur la capacité de ces cellules de pénétrer dans le cortex, à savoir la substance qui se situe en périphérie des hémisphères cérébraux. Les chercheurs tenteront également de savoir si les cellules immunitaires et leurs sous-produits (ou signaux cellulaires) participent à l’activation de la microglie, soit des cellules cérébrales clés.

En vue d’identifier les nombreux types de cellules présents au sein de tissus frais prélevés sur des personnes atteintes de SP et d’approfondir l’exploration de ces cellules et des sous-produits de ces dernières, les chercheurs collaboreront par ailleurs avec le Dr Francisco Quintana, de la Faculté de médecine de Harvard (Harvard Medical School), titulaire d’une bourse de l’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive. Les expériences qu’ils réaliseront permettront aux chercheurs d’en savoir plus sur les facteurs qui contribuent à l’activation de la microglie durant le processus de transition de la SP cyclique à la SPPS. Les résultats de ces travaux pourraient mener à la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement des formes progressives de la SP.